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Critique de Pois0n


Ma première lecture de Rivage Mortel remontait à il y a déjà quelques années. Ne l'ayant pas critiqué à l'époque, j'ai eu la surprise de m'apercevoir que je n'en avais finalement pas retenu grand-chose et ai pu le redécouvrir d'un oeil presque neuf, d'autant que la construction de l'intrigue fait que celle-ci n'est pas gâchée par l'absence de la découverte. Néanmoins, de petits défauts que je n'avais pas remarqués la dernière fois m'ont ce coup-ci sauté aux yeux... d'autant que l'excellent The Emperor's Revenge est passé par là entretemps.

Clive Cussler et ses nombreux co-auteurs ont depuis longtemps compris que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs plats. Aussi la recette de base de leurs romans est-elle invariablement la même depuis maintenant plusieurs décennies : un trésor en vadrouille, une demoiselle à sauver, des méchants très très méchants, une catastrophe écologique en ligne de mire et de l'action à grand spectacle.

Rivage Mortel n'échappe pas à la règle, l'intrigue mélangeant diamants perdus, complots politiques et écoterrorisme. Si si, tout ça va ensemble et de façon cohérente de surcroît. Autant dire que l'équipage de Juan n'a pas le temps de s'ennuyer... du Congo à Angola en passant par le Zimbabwe et surtout la Namibie, le roman nous mène d'un bout à l'autre de la côte ouest de l'Afrique, même si l'on ne « voyage » pas vraiment, la narration se focalisant davantage sur les rebondissements que sur le décor. Pas de blabla interminable non plus, sauf lors des réunions stratégiques. On a tout de même droit à de longues descriptions des armes et du matériel high-tech employé par la Corporation, mais pour le reste, place à l'action.

Le scénario se veut assez linéaire et sans grand mystère, les péripéties s'enchaînant les unes après les autres dans une progression logique, parsemée d'informations lâchées au compte-gouttes de sorte que le lecteur aie toujours une longueur d'avance sur l'équipage de l'Oregon. On aimera ou pas, le procédé s'avérant efficace pour éviter les longues explications au fur et à mesure, mais tuant héla aussi tout effet de surprise concernant l'intrigue. Vous l'aurez-compris, dans ce Cussler-là, la chasse au trésor n'est pas très présente et sert seulement de prétexte pour lancer l'intrigue.
Pour le reste, on se retrouve donc avec un pur roman d'action d'un peu plus de 500 pages, que l'on ne voit heureusement pas trop passer. Si les fusillades ne sont pas toujours fluides, décrivant peut-être *trop* précisément les échauffourées, le flot d'informations les rendant parfois plus confuses qu'autre chose, on a heureusement aussi droit à de purs moments de bravoure très cinématographiques, comme sait si bien les écrire Clive Cussler. C'est peut-être un poil plus « sobre » que dans d'autres de ses livres (le mot étant ici à prendre avec de très grosses pincettes), mais c'est toujours aussi réussi. L'effet whaow est là et on retient son souffle.

En revanche, côté développement des protagonistes, c'est le calme plat. Si Juan est bien évidemment très travaillé, Sloane n'est finalement là que pour faire joli, déambulant à bord sans but une fois l'histoire lancée. de façon générale, les personnages secondaires, très nombreux, sont à peine esquissés, même les hommes sur lesquels Juan compte le plus. La seule à avoir été un peu plus mise en avant que les autres, c'est Linda Ross, aussi douée pour mener l'assaut fusil en main que les interrogatoires. de toutes façons, même si chacun a un poste, tout le monde semble être multitâche sur l'Oregon...

Si la lecture s'avère mouvementée d'un bout à l'autre, à peine entachée par quelques longueurs, il y a donc tout de même du bon et du moins bon dans Rivage Mortel. Les amoureux de romans d'aventure purs et durs risquent de ne pas trouver leur compte dans ces histoires de politique et d'écologie réglées à grands coups de gatling, les amateurs de thrillers ne frissonneront pas une seconde et regretteront la transparence de l'intrigue... par contre, si vous voulez une histoire où des héros suréquipés en viennent au fil des pages à sauver le monde ou presque à grands renforts d'explosions, là, vous allez kiffer.

Rivage Mortel ne fait à mes yeux pas vraiment partie des meilleurs Cussler aux côtés de The Emperor's Revenge ou d'Atlantide, mais se situe tout de même dans la moyenne haute, largement au dessus de L'or bleu ou le trésor du Khan, et ne manquera pas de vous plaire si vous aimez ce genre de récit.
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