Citations sur Le bruit des secrets (26)
Ma mère m'a confié un jour : « Dans ses bras, j'étais enfin chez moi. Je n'avais jamais ressenti ça nulle part. Il était ma maison.» Pour lui, ma mère a été une boussole dans la tempête.
Riva irradiait de bonheur, de joie et de gentillesse. Elle était la plus belle femme que j’aie jamais vue. Ses cheveux bruns tirant sur le roux encadraient son visage pâle, et ses yeux bleus étaient posés de part et d’autre de ce nez, le plus magnifique nez qu’il m’ait été donné de voir. Et puis elle sentait bon, ta mère, une odeur discrète de fleur d’oranger. C’était une princesse. »
Tu mérites un amour qui te fasse te sentir en sécurité, capable de décrocher la lune lorsqu’il marche à tes côtés, qui pense que tes bras sont parfaits pour sa peau. Tu mérites un amour qui veuille danser avec toi, qui trouve le paradis chaque fois qu’il regarde dans tes yeux, qui ne s’ennuie jamais de lire tes expressions. Tu mérites un amour qui t’écoute quand tu chantes, qui te soutient lorsque tu es ridicule, qui respecte ta liberté, qui t’accompagne dans ton vol, qui n’a pas peur de tomber. Tu mérites un amour qui balayerait les mensonges et t’apporterait le rêve, le café et la poésie. »
Souvent, nous avons regretté de ne pas avoir fait plus, fait mieux, fait autrement. Je pense aujourd’hui que nous avons fait, et que l’essentiel est là.
Mon corps tangue. Tout a toujours été si complexe depuis que je suis née, si délicat, je n’ai pas l’habitude de la simplicité, des sentiments nus.
L’amour de mes parents y est écrit noir sur blanc. Pour la première fois de ma vie, mes origines, mon histoire, sont officielles. Je ne suis pas un accident. Je ne suis pas un miracle. Je suis une suite logique, le résultat d’une équation dont l’inconnu est enfin défini. Il doit la lire, d’où qu’il soit.
On ne peut pas éprouver un organe des années durant et penser qu’il n’y aura pas de séquelles physiques. On aime avec le cœur, ce n’est pas qu’une image, et les amours qui blessent peuvent tuer pour de vrai.
On me disait de croire en l’avenir, que la vie me réservait aussi de belles surprises. On me parlait de mariage, d’enfants, et je ne voyais que ce jour où personne ne pourrait me conduire à l’autel, où chaque anniversaire de mon bébé serait teinté de ce hasard que j’avais maudit toute mon enfance : est-ce qu’« elle » le laisserait s’échapper pour nous rejoindre ? Je n’avais pas suffi à mon père que j’étais censée combler, je ne voyais pas comment un inconnu pourrait m’aimer.
Les blessures physiques de l’enfance finissent souvent par se soigner. Les autres, les marques intérieures, gangrènent le reste. Les obstacles nous arrivent parce que la blessure n’a pas cicatrisé et les jolies choses sont toujours teintées de mélancolie.
Nous étions sa « cachette secrète », son autre vie. Jamais ma mère ne s’est rebellée contre cette situation. Du moins devant moi. Elle s’énervait quand je lui en faisais le reproche, comme si je devais me contenter moi aussi de cette famille à géométrie variable. Deux, puis trois. Puis deux encore, elle et moi qui l’attendaient.