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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une minuscule histoire dans un tout petit village difficilement accroché à la montagne, sur de petites gens. Un village où, des dires mêmes du curé qui les confesse, « il ne se passe jamais rien ». Une routine qui endort tout sens de l'initiative du prêtre et, pire encore, sa réactivité devant un problème ou un questionnement nouveau et stimulant, qui pourrait lui être soumis par sa communauté ou l'un de ses membres.
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« La nuit n'était pas encore tout à fait tombée : on entendait par instants les clarines des moutons et des chèvres ça et là un peu avant les pâturages. Juste à l'heure, vous comprenez, où la tristesse de vivre semble grandir en même temps que le soir et vous ne savez à qui en attribuer la faute : la mauvaise heure. »
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Ca aurait pu s'annoncer ennuyeux si, de sa prose tout en tension, Silvio d'Arzo de son pseudo n'allait, en réalité, raconter l'histoire d'un basculement.
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Basculement lorsqu'une oie grise vient s'ajouter au troupeau. Basculement, lorsqu'il perçoit en elle un mystère, voire pire : un secret, peut-être. Basculement lorsqu'elle refuse de se confier à lui - lui le prêtre vers qui tout le monde se tourne pourtant, y compris pour départager les pâturages ou recommander le traitement des bobologies en l'absence de médecin.
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Basculement lorsque, au diable le péché, le prêtre, devient curieux et, pire encore, en fait presque une histoire de fierté personnelle que de connaître ce mystère et recevoir ce secret en confession, ou au moins en confidence. Je l'ai ressenti, peut-être à tort, comme n'étant plus tant le besoin d'aider son prochain que la volonté de résoudre l'énigme qui occupe désormais ses pensées car elle vient enfin briser la routine, routine qu'il dénonçait un peu désespérément peu avant auprès d'un nouveau curé du coin. Cette énigme, donc, va éveiller son intérêt au point d'en délaisser ses fidèles…
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Toutes ses pensées, et les nôtres puisque l'auteur a fait du curé notre narrateur, autant dire notre âme, sont désormais tournées vers ce nouveau challenge : comprendre ce qui cloche et apporter une solution, qu'il ne doute pas un seul instant de trouver dans sa foi routinière, à cette âme qui en a besoin.
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Pourtant quand, enfin, cette femme finira par se confier à lui, le curé verra ses certitudes bousculées. Pour la première fois, ses réponses toutes prêtes vont sonner creux et il le sent. Existe-t-il des exceptions aux règles de sa foi ? Sa réponse aseptisée d'homme de foi sera-t-elle suffisante ou décevante ? Sera-t-il capable de chercher les mots au fond de lui, de son coeur ? ou celui-ci, de n'être plus cultivé que par des hivers rudes et ennuyeux, n'est-il plus que roche stérile de montagne ? Sera-t-il choqué, touché, investi ? Et enfin, pour une fois qu'on lui demande vraiment quelque chose, pourra-t-il être utile ? Saura-t-il improviser, s'adapter, être l'homme de la situation ?
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« Et maintenant c'était fini. Quelque chose était arrivé, une fois, une seule, et maintenant tout était fini. »
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C'est tout l'enjeu de ces 60 pages. Une remise en question, en perspective, qu'il est intéressant d'observer de l'intérieur en peu de mots et aussi dans les silences, dans la description du paysage qui change au fil du temps qui passe et lasse. Mais cette remise en question aurait pu être plus poussée, plus profonde, plus prenante pour la lectrice que je suis : j'aurais aimé savoir ce qui, dans la vie de cette femme, rendait la réponse plus difficile, ou ce qui la rendait spéciale à ses yeux, de manière plus explicite que suggérée. J'aurais surtout aimé connaître plus avant les tourments de l'âme de ce prêtre à la fin, alors que nous ne faisons que les effleurer, les deviner : Pourquoi, juste cette fois-ci, n'a-t-il aucun mot, lui qui est formé pour cela ?
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J'ai donc bien aimé cette nouvelle même si, comme d'habitude dans ce genre littéraire, je reste encore un peu sur ma faim car la plume nous met en tension (c'est assez bien fait d'ailleurs) puis nous lâche un peu abruptement avec nos sensations (c'est ok on s'en débrouille) et nos interrogations en suspens (ça j'aime moins). On a presque envie de dire : « Et ? Tout ça pour ça ? » Mais nul doute que les amateurs de silence et d'épure sauront apprécier cette ambiance et ces personnages, car la plume demeure confortable et accueillante et la construction efficace ! Si vous voulez être sûrs de succomber, aller lire la critique d'Isanne, elle est redoutable ;-)
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Montagne profonde. Dans le première nouvelle c'est le curé du village qui se demande ce que lui veut la vieille, misérable, tacite, lointaine, qui se tue à laver des guenilles au torrent.

Dans la deuxième, nuit des fantômes, macabre découverte de l'instituteur si mal payé.

J'ai trouvé l'écriture compliquée, la lecture ardue et décevante.
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Montelice, petit village perdu des Apennins. Les gens « vivent et c'est tout ». Leur curé n'a donc plus aucune illusion. Mais un soir, une vieille femme vient le trouver pour lui poser une question.

Maison des autres est un roman sec, qui ne s'embarrasse pas de longues descriptions ni d'adjectifs. C'est un texte réaliste qui nous pousse à nous poser des questions philosophiques : à quoi bon vivre sans espoir ? Dans des conditions de vie aussi difficiles que celles des habitants de ce village, est-il possible de faire un choix ? À quoi sert la religion ?... le narrateur de l'histoire est un curé désabusé, qui se contente d'une vie sans surprises, en respectant les règles, la tradition. Sa rencontre avec une vieille dame solitaire est comme un éclair dans sa vie morne : elle le pousse à s'interroger à nouveau, à essayer de comprendre ce dont elle essaie de lui parler… L'intrigue, elliptique, s'appuie sur le dialogue plein de tension qu'il noue avec cette femme secrète, qui se dévoile peu.

Un texte court et percutant.
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Voilà une lecture sur laquelle j'ai bien du mal à poser des mots.
On nous conte ici le quotidien d'un curé de village où, selon ses dires, il ne se passe jamais rien.
Pourtant un jour une femme vient le trouver avec une question pour le moins incongrue. Cette question, elle finira par l'avouer n'était qu'un test pour observer sa réaction et ainsi entrevoir comment il réagirait à la réelle question qu'elle avait à lui poser. Elle s'en va sans dire ce pour quoi elle était venue.
Ce mystère va dès lors obseder le prêtre.
Quelle est donc cette question inavouable? Et comment pourra-t-il aider au mieux cette femme? le pourra-t-il seulement?
Ce très court roman nous amène à réfléchir sur ce qui fait qu'un jour, une personne ou un événement peuvent nous amener à revoir nos plus profondes croyances.
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Un récit court à la beauté étrange et dérangeante.
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