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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu d'une traite cette nuit...fascinée, intriguée par ce récit mystérieux à souhait... avec un style étonnant, entre poésie et prose...Une atmosphère envoûtante, une sorte de suspens qui nous tient miraculeusement en haleine jusqu'à la fin de ce récit...

Un village de montagne, isolé , comptant des bergers, des hommes de la terre , taiseux..., immuables, toujours mêmes et le narrateur, un vieux prêtre qui veille discrètement sur ses "ouailles"...Ce prêtre nous décrit magnifiquement cette nature sauvage, désolée, les rares couleurs...la vie qui s'écoule sans que rien ne se passe jamais...

Une intensité poétique qui nous parle de la solitude infinie des Hommes...de son âpreté...

Ce vieux curé est intrigué par une vieille femme, lavandière, vivant hors du village, seule,passant chaque jour avec sa brouette de linge à laver et sa chèvre...Il tente de l'approcher... va l'observer de loin... Deux trop "bruyantes solitudes"qui se rapprochent, s'éloignent....tentent de communiquer !

La vieille lavandière viendra à l'église voir le prêtre, souhaitant lui confier une question qui semble la tourmenter , sollicitant son aide... sans trop y croire...lui déposera une lettre, mais retournera la chercher... le suspens est là, captant notre attention...

Une sorte de drame universel, minimaliste, au style aussi épuré, aussi sauvage que cette nature "rocailleuse"grandiose et ses bergers, ces montagneux endurants, mutiques...

Cela m'a fait étrangement songer à l'atmosphère aussi intense des romans de l'auteure sarde, Grazzia Deledda...

Que dire de ce récit à nul autre pareil, si ce n'est que c'est un véritable ovni littéraire, d'une qualité unique... Une pépite à savourer lentement ... la magie opérant doucement et très profondément...

comme souvent , je pose quelques extraits...pour laisser s'envoler un peu du parfum des mots de cet écrivain:

"Mais aussi, ma foi, une chose triste. Un peu triste. Vous regardez le costume de ce petit homme là-bas, employé à la mairie, peut-être veuf, et la première chose qui vous vient à l'esprit, c'est que le costume a été neuf lui aussi. Et le petit homme aussi, bien sûr" (p. 22)

"Vous êtes parfaitement libre de rire, mais à cette heure-là les cailloux eux-mêmes étaient tristes, et l'herbe, désormais d'une couleur presque violette, plus triste encore." (p. 28)

"(...) si ton métier est de t'intéresser à tous, commence donc par t'intéresser à l'un d'eux, rien qu'un seul. Mais jusqu'au bout, au bas mot : jusqu'à la racine. Il n'est pas meilleur moyen pour t'intéresser alors sérieusement à tous les autres. (p. 50)"


....***Merci à cette insomnie qui m'a fait extraire ce texte des éditions Verdier... se trouvant dans mes "réserves d'écureuil"...depuis un temps certain , [acquis chez l'éditeur au Salon du Livre de Paris ]...!!!...
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Italie,Chaîne des Apennins.
Montelice.
Un village aux sept maisons, niché dans la montagne.

Non, pas "niché" mais accroché, perdu, oublié dans les contreforts parce que "niché" évoque trop de douceur, trop de tranquillité, trop de sérénité pour la vie qui s'y écoule.
Et là encore "s'écoule", non pas réellement parce que tout y est âpre, et donc la vie y est plutôt subie.

Peu d'habitants, plutôt une présence animale qui accueille le lecteur dès les premières pages avec les chiens, les chèvres : ce sont eux que l'on entend dans ce récit, que ce soit le son des aboiements ou le tintement des clarines. Et déjà le roman se fait bruits et sonorités, se fait tintinnabulements, échos des voix des chiens qui se répondent.

Et les hommes ?
Ils traversent douloureusement les saisons et parlent peu.

Au fil des pages, accrochée dans les mots rares et dans l'extrême simplicité du style, une impression que toujours l'hiver règne. La palette de couleurs qui surgit à la lecture est froide, pauvre : du bleu pâle, du violet, du gris et si par bonheur, on évoque le soleil, il est terne, jamais d'un jaune lumineux qui éclairerait. La lumière est voilée, comme déjà obscurcie.


Au milieu de ce village, le prêtre.
Celui qui enterre, qui attend, qui regarde. Celui qui dira au prêtre du village voisin nouvellement arrivé : "il ne se passe rien."
Un prêtre âgé, observé de ses ouailles, scruté.
Et celui-ci pose un regard d'humanité sur une femme très pauvre, qui travaille tout le jour et ne quitte jamais sa chèvre. Une femme qui vit dans la solitude, à l'écart.

Et c'est autour de cette femme, autour de ces mots échangés entre eux, d'abord tus, puis effleurés, puis murmurés, puis avoués que se construit le récit : la question qu'elle brûle de poser au prêtre suscitera un tel embarras chez celui-ci qu'il ne saura être ni la présence, ni le refuge qu'elle désirait dans sa simplicité, ni accorder la réponse qu'elle aurait souhaité entendre, qui aurait été soulagement, peut-être...



Un étrange texte très court, épuré pour que le phrasé se fasse écho de la vie qu'il décrit, sans grandiloquence aucune, se contentant du nécessaire dit, mais cependant tout en précision, un texte paradoxal parce que malgré le peu de scènes du récit, on referme le livre comme habité de la présence de ces hommes, femmes, enfants et animaux, de ce coin perdu et oublié. On est comme rempli de ces silences trop lourds et qui n'étouffent que peu les questions qui lancinent, qui peinent à trouver un début de réponse.
Et le questionnement de cette femme, il devient inéluctablement nôtre...


(Lecture de 2020, relecture en Janvier 2023)
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Maison des autres est un petit récit tout en tension et pourtant presque dépourvu d'événements- le curé de Montelice le dit lui- même : « Ici, il n'arrive rien de rien. »

Les personnages sont des silhouettes qui hantent un paysage trop grand pour eux, un paysage de montagnes, de pluie, de ciel, où quelques maisons s'accrochent dans le brouillard violet, où les clarines des troupeaux brisent le silence, et où les chèvres semblent plus vivantes que les hommes.

Les hommes qui vieillissent et qui meurent.

Et pourtant, comment les oublier, ces fragiles silhouettes ? Comment oublier le couturier en carriole, un peu efféminé, le jeune curé de Braino, si plein de zèle, à ses débuts, la vieille Melide silencieuse et possessive, les dames patronnesses aux lèvres serrées sur leurs muets reproches, les paysans du « maggio », petite troupe théâtrale de la paroisse, pleins d'espoir et de détresse, les pleureuses aux revendications arrêtées, les ragazzi avec leurs confettis cruels- et surtout le gros « révérend » de Montelice , sorte de Falstaff aux pieds aussi fatigués que sa foi, le narrateur de ce récit, et face à lui, ployée sur son travail de lavandière, Zelinda, une pauvre vieille , misérable, obstinée, son ultime interlocutrice.

C'est que Zelinda veut lui poser une question, à ce curé de kermesse, comme il se définit lui-même.

Une question essentielle, une question fondamentale.

Mais l'usure du sacerdoce, celle de la vie rude, celle des répétitions sempiternelles , celle qui étouffe les individus derrière la règle, celle qui caparaçonne dans l'habitude les relations humaines, l'usure donc ne permet plus de répondre aux vraies questions.

Tout juste permet-elle d'en percevoir le scandale, la rébellion, le désordre. D'entrevoir l'immense désespoir de la condition humaine. Et de mesurer, face à lui, l'immense lâcheté des réponses institutionnelles.

Un petit livre pascalien, qui m'a fait penser à Un roi sans divertissement de Giono, pour la neige, la montagne et la souffrance sans réponse.

On le referme en frissonnant.
De froid, de chagrin, d'impuissance.
Et d'émotion esthétique : c'est merveilleusement écrit.

Pas un mot de trop, pas la moindre analyse, pas la moindre introspection : les aparté du curé à nous, lecteurs, se font toujours sur le mode ironique qui est la politesse du désespoir, on le sait. Ne l'appelait-on pas autrefois, du temps où il était jeune, maigre et confiant dans son sacerdoce, Docteur Ironicus ?

Rien que des faits, épurés. Mais plus on avance vers le face à face final, plus les divertissements rituels sont inopérants. Cortèges, pièces, veillées funèbres, pèlerinages, accident de convoi, premiers orages d'hiver, rien n'y fait plus. On touche presque le mystère de la condition humaine.

Rien que des mots, rares. Beaucoup d'ellipses et de silence.

Et dans ces vides, entre les faits, entre les mots, tout pèse, tout menace, tout se devine.

Magistral !
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Ce classique de la Littérature italienne est un chef-d'oeuvre.L'action de ce court récit se situe peu après la guerre dans un petit village de l'Appenin émilien.Un trou perdu,où ne se passe jamais rien.Le narrateur,le prêtre du village,un être esseulé ,y règne sur ses paroissiens depuis trente ans,essayant de donner du sens à ce qui en a guère.Un jour sa route va croiser celle d'une inconnue,une vieille femme misérable,solitaire et sauvage,qui lave du linge pour les autres.Ces deux personnages entre lesquels il n'est nul question de séduction vont se rapprocher au rythme d'un thriller,l'apogée étant la douloureuse question de la vieille au prêtre.Le prêtre ne saura,ne pourra répondre à cette question,mais il sera à jamais changé par cette rencontre avec cette âme singulière.La prose est magnifique,originale et poétique.C'est un livre que j'ai lu la première fois en 2001, je viens de le relire,la magie est toujours là!
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Comment dire ?

Casa d'altri - son titre en italien- est juste un chef d'oeuvre !

Bassani, Montalte, et bien d'autres grands écrivains italiens l'ont dit avant moi ! Et aussi Bookycooky qui me l'a chaudement recommandé (et qui une fois de plus a eu bien raison ! ).

Cela devrait suffire pour vous précipiter sur la version française où je vais poster une critique plus argumentée. Cette édition-ci, en VO , existe aussi en français. Elle comporte d'autres récits, une préface et les premières moutures de Casa d'altri, mais c'est inutile : ce petit bijou de concision et d'âpreté se suffit à lui-même. Après lui, tout paraît fade, ébauché, incomplet.

Je l'ai donc, d'abord, lu en V.O. Emballée mais, pas très sûre de mes capacités à tout saisir , en italien, dans ce petit conte réaliste et néanmoins philosophique, tant la phrase est à l'os, la langue débarrassée de toute scorie, l'action minimaliste et l'essentiel toujours entre les lignes, je l'ai aussitôt acheté en français, dans une édition où ce pur diamant –noir- est quasiment seul dans son modeste écrin.

Et c'était parfait. Je l'aurais bien relu une troisième fois, en italien à nouveau, mais je me réserve ce plaisir pour plus tard.

Confirmation incontestable : C'EST JUSTE UN CHEF D'OeUVRE !
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"Sept maisons. Sept maisons adossées et rien d'autre : plus deux rues caillouteuses, une cour qu'on appelle la place, un étang, un canal, et des montagnes autant qu'on veut."
Le village isolé de Montelice qui sert de toile de fond à ce court récit, se résume à ça ou presque.
Les saisons se succèdent avec les hivers rudes en prime, les gens vivent, puis ils meurent et c'est tout..
Le curé de Montelice exerce depuis trente ans et il connait ces gens qui vivent dans un désenchantement tranquille, comme s'ils n'avaient plus rien à demander à la vie. Dans cette pauvreté extrême, même les chèvres paraissent plus vivantes que les hommes.
Et puis ,la routine du prêtre va vite changer,lorsqu'il voit la veille Zelinda en train de laver le linge dans le canal. A côté d'elle une chèvre et la brouette qui lui sert à transporter le linge.
Intrigué par cette pauvre femme qui ne va jamais à l'église, il va tenter d'en savoir plus. Commence alors à s'installer petit à petit une complicité timide, jusqu'au jour où elle pose une question dont il ne pourra pas répondre.

Magistral!
Je ne trouve pas les mots exacts pour exprimer les émotions vécues par la lecture de ce récit.Une écriture magnifique, où chaque mot a son importance, et où mêmes les silences parlent à leur manière. Silvio d'Arzo, implique le lecteur et n'a pas peur de frapper là où ça fait mal. Car même que l' histoire est fictive, les sujets évoqués interpellent .Je dois avouer que cette histoire m'a bouleversé et ce livre restera pour moi un des meilleurs souvenirs de la littérature classique italienne.
Un chef - d'oeuvre incontestable.
J'avais repéré ce livre il y a quelques années dans les éditions ' Einaudi' que j'apprécie beaucoup, mais le temps passe vite et je n'y ai plus pensé.. Finalement c'est dans la version française que je l'ai trouvé et je n'ai pas à me plaindre. La traduction de Bernard Simeone est parfaite.

A lire et à relire pour saisir toutes les couches de compréhension et toutes les pistes de réflexion.

PS: Pour les lecteurs qui connaissent la langue italienne, il existe un documentaire très intéressant sur youtube. Il y a des extraits de" Casa d'altri" accompagnés d'images. (cultBook - casa d'altri.)

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Mort à 32 ans, auteur d'une poignée de textes, Silvio D'Arzo n'est pas un inconnu pour les lecteurs curieux : sa nouvelle Maison des autres est régulièrement citée comme l'un des textes les plus importants de la littérature italienne du XXe siècle.

Nous sommes dans un minuscule village de l'Apennin, Montelice. le narrateur, le curé du lieu, ordonne les préparatifs d'un enterrement. Nous le suivrons dans sa vie quotidienne. Lorsqu'il reçoit « un confrère », un tout jeune curé tout juste sorti du séminaire, plein de grandes idées et projets, aux yeux duquel, il semble avoir failli dans ses missions. Puis, nous assistons à son contact avec une nouvelle et misérable paroissienne. Dont il tentera d'arracher le secret, avec patience et obstination. Mais lorsqu'elle lui posera la question essentielle, il ne saura répondre.

C'est une véritable joyaux que ce court texte. Rien de superflu, de tapageur, d'inutile. Dans un langage très simple en apparence, mais très élaborée, Silvio D'Arzo se concentre sur le coeur des choses, d'une vie, de toutes les vies. Une fatalité primordiale habite le récit. Une vie misérable est au centre du récit. Tellement misérable, que même la mort ne lui appartient pas.

C'est juste et poignant, dans une économie parfaite, à laquelle rien ne manque.
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Le silence miraculeux des mots.

Né en 1920, Silvio d'Arzo, de son vrai nom Ezio Comparoni, publia « Maison des autres » en 1948 dans une revue, et ne cessa ensuite de retravailler ce texte jusqu'à sa mort en 1952 ; il n'avait alors que trente-deux ans.

En plein néoréalisme italien, «Maison des autres» semble détaché de l'histoire du vingtième siècle, situé dans un monde ancestral et rude, où la succession monotone des jours est uniquement interrompue par les fêtes religieuses et les enterrements.

L'histoire de cette nouvelle d'une soixantaine de pages se réduit à très peu : dans un village de montagne isolé des Apennins, un prêtre rencontre une vieille femme qui a visiblement quelque chose à dire. Il cherche à connaître la question que celle-ci hésite à livrer.

«C'était la première fois que je pouvais la voir de près et je me mis à la regarder attentivement.
Elle avait une peau sombre et rêche, des cheveux couleur gris pigeon, des veines plus dures et saillantes que celles d'aucun homme. Et si un arbre peut de quelque façon servir à évoquer un humain, eh bien c'était un vieil olivier des fossés qui lui convenait. À la voir ainsi, il me semblait que ni la fatigue ni l'ennui ne pourraient désormais rien contre elle : elle se laissait vivre et cela suffisait, voilà tout. »

L'hiver de ce récit est glacial et, dans ce monde archaïque, le temps et les hommes semblent eux aussi comme paralysés par le gel, dans cette vie dépourvue de tout événement. Et finalement seule cette femme, avec sa question que l'on va découvrir, est prête à s'affranchir de la succession fatale de ces jours tous semblables. Et seule elle est vivante.

Précédé d'une belle préface d'Attilio Bertolucci, «Maison des autres» est un texte intemporel, qui a fait couler une larme gelée dans le coin de mon oeil.
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Ce court roman, plutôt une longue poésie en prose nous promène dans les Apenins, région de montagnes où il ne se passe rien. La vie s'écoule au rythme des saisons, du passage des chèvres. Pourtant… le curé va rencontrer une vieille femme, aucune parole n'est échangée, ils se guettent pendant plusieurs semaines et un jour, Zelinda, tel est son prénom, finira pas poser Sa question : « Est-ce que, dans un cas spécial, tout à fait différent des autres, sans faire de mal à personne, quelqu'un pourrait avoir la permission de finir un peu plus tôt ? ». le prêtre ne saura lui répondre que la sauce convenue de l'Eglise et ne saura pas aider et rejoindre Zelinda. Il se retrouve face à son inutilité et part.

Ce livre si beau est un chant mélancolique sur la solitude, le silence uniquement rompu par le bruit des clarines. C'est une ode à la beauté de cette région que Silvio D'Arzo décrit tel un peintre.

Ce petit livre est un vrai bijou à lire, relire encore et encore. Je dois le rendre à la bibliothèque, mais une chose est certaine : je vais me l'acheter pour me repaître de cette poésie. Il n'y a pas besoin d'action, de circonvolution pour faire un beau livre. Silvio d'Arzo nous en fait une démonstration magistrale.

Un vrai et réel coup de coeur.
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Une écriture pure. Une histoire singulière, triste mais merveilleusement racontée. Un bijou.
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