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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce petit village de montagne perdu au milieu des Apennins, la vie passe sans qu'il ne se passe rien. Un vieux curé, quelques bergers, des femmes qui font la cuisine, des enfants, des chèvres. "Ce qu'ils font, ici à Montelice ? dis-je. Eh bien, ils vivent, voilà. Ils vivent et c'est tout, il me semble". Et puis un jour, une vieille lavandière s'installe à la limite du village. Elle a manifestement une question à poser au prêtre. Une question simple, mais grave et douloureuse. Alors elle tergiverse, fait des détours, écrit une lettre au curé mais la récupère avant qu'il l'ait lue, puis finit par lui poser sa question au crépuscule d'un soir d'automne. le prêtre, totalement pris au dépourvu, ne lui répond que phrases bibliques et sermons, là où la vieille femme, qui avait pourtant pressenti cette réaction, attendait de l'authenticité et une aide réelle…

Maison des autres est un tout petit livre, un chef-d'oeuvre de concision et de minimalisme. Sa prose épurée oscille entre poésie et réalisme, entre mystère des choses humaines et évidence de la nature. Il donne à voir, au bout d'un certain suspense, comment une rencontre hors du commun transforme un quotidien banal et archaïque en drame intemporel. Un texte aussi court que marquant.
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Un roman où il ne semble pas se passer grand-chose, et pourtant… Un prête dans un village de montagne se fera poser une question étrange par une vieille lavandière. Un livre petit de par sa longueur sur les non-dits, la beauté, la religion, le silence, et… et… de l'avis de critiques diverses, ce récit est le plus parfait de toute la littérature italienne. Encore une pépite de Bookycooky.

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Un petit village dans la montagne où il ne se passe rien, où la vie s'écoule jour après jour…tel est le décor de cette petite nouvelle. Un curé vit au rythme de ses habitants, des clarines, des chiens qui aboient dans la nuit, des enfants du village, des morts qu'il faut enterrer.

« A cet instant on entendit, là dehors, un bruit de clarines de bronze, un bruissement comme de luzerne et d'eau qui envahissait la rue toute entière et un nombre infini de légers piétinements et de bêlements. »

La vie pourrait continuer ainsi s'il n'y avait pas cette question soudaine d'une vieille du village au prêtre………question à laquelle il ne répondra pas .......lâcheté, honnêteté ?
La solitude de l'homme d'église en général est mise en en lumière ici .Tel le commun des mortels, face aux grandes interrogations, il est face à lui même, sans réponse, livré à sa propre conscience, à ses propres doutes.
Une courte nouvelle à lire, à relire, parce qu'elle ne livre certainement pas toutes ses richesses au premier abord.


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Montelice, un village perdu des apennins, tout juste un village d'ailleurs «sept maisons adossées et rien d'autre» le curé est là depuis trente ans, c'est lui qui raconte.
Il raconte la vie du village, des gens qui sont là depuis toujours, qui vivent au rythme des saisons, accomplissant des tâches dures avec des gestes vieux de mille ans. Les hommes rentrent des pâturages à la lumière des lanternes le soir, le climat est rude et le curé a déjà vu trente noëls ici, sous la neige. La misère est le lot commun, le prêtre s'inquiète « j'ai vraiment peur de ne plus pouvoir être utile à grand-chose dans un cas de ce genre. Tout cela est pour moi une autre langue...Fêtes, saintes huiles, un mariage sans façon, voilà désormais mon lot.»
Le curé s'interroge car une femme, nouvelle dans ce village, l'intrigue, elle semble toujours sur le point de lui parler mais au dernier moment renonce. C'est Zelinda, pauvre entre les pauvres, elle lave le linge des villageois, se nourrit d'un croûton de pain et du lait de ses chèvres. Elle vit hors du village « plus loin que le sentier des ormes, juste à la limite de la paroisse, et après ce ne sont que ravins, toubières ou pire encore».
Jour après jour il la voit laver le linge, un jour elle vient au presbytère l'interroger, mais c'est une ruse, sa question est sans objet, du moins elle n'a pas posé la question qui la tourmente, elle a feinté. Quand va-t-elle se décider ? Enfin un jour elle dépose une lettre à son intention.
J'arrête là car il y a un suspense dans ce récit, comme le vieux curé, on attend, on essaye de comprendre cette femme. Silvio d'Arzo dont c'est la nouvelle la plus connue, nous arrache à notre petite vie pour nous faire vivre au rythme de sa prose, sèche, dure, les couleurs sont sombres dans ce pays de désolation « Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d'une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue »
Dans une seconde nouvelle "Un moment comme ça" autour de la disparition d'un soldat son récit est sobre et tragique.
J'ai beaucoup aimé ces deux récits, graves, cruels, qui laissent le lecteur avec des questions qui n'ont peut être pas de réponse. On peut rapprocher ce livre des récits de Ferdinando Camon (jamais vu soleil ni lune) mais plus encore des hommes et femmes décrits par Carlo Levi dans « le Christ s'est arrêté à Eboli ».

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Silvio D'Arzo, né Ezio Comparoni, a peu publié de son vivant et a laissé de nombreux inédits derrière lui lorsqu'une leucémie l'a emporté en 1952, alors qu'il n'avait que 32 ans. Maison des autres est un de ces titres. Un court récit d'une soixantaine de pages, considéré par certains comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature italienne.

Il s'agit ici d'une rencontre, celle entre un curé dont la jeunesse est bien loin et une femme du même âge, qui n'attend plus rien de la vie. Juste ça. Oui. Mais pourtant. Tout est là. Dans cette question qu'elle finira par poser. Une question grave, mûrement réfléchie, qui viendra à son heure et s'inscrira dans le pudeur et le silence qui unissent ces être tous deux démunis, mais de façon bien différente.

Un récit sobre, sans grand éclat, qui n'est pas sans rappeler Maupassant, pour lequel l'auteur avait une grande admiration et sur lequel il avait écrit, comme le note Attilio Bertolucci dans sa préface, récit suivi par la nouvelle intitulée Un moment comme ça. À découvrir.
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Ceci n'est pas un livre d'aventures. C'est qu'il s'agit précisément de LA grande aventure humaine et d'ELLE uniquement.
L'auteur a gratté les os de la vie il ne reste que l'épure : un paysage sombre et austère ; une chèvre au regard humain qui passe la tête à la porte ; des villageois peu bavards ; les réflexions d'un curé soumis à un cas de conscience ; les tourments d'une vieille femme ; la mélancolie de l'heure qui précède le coucher du soleil ; le respect dû aux morts.
Mais de la vie il reste l'essentiel : une communauté humaine à la fois distante et soudée ; le cycle des saisons ; l'importance des paroles prononcées ; le respect dû aux aux morts.

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Silvio D'Arzo, de son vrai nom Ezio Comparoni naquit le 6 février 1920 et mourut le 30 janvier 1952. Durant sa bien brève vie, il fût soldat et enseignant. D'un milieu modeste, Ezio Comparoni se montre brillant. Il saute plusieurs classes et passe très tôt sa licence.Maison des autres est considéré comme le plus beau récit paru en Itali depuis quarante ou cinquante ans, bien que son auteur soit très peu médiatisé. La préface d'Attilio Bertolucci se montre extrêmement élogieuse autant en ce qui concerne l'oeuvre que l'auteur.
Le livre : Format poche à 6,20 euros, couverture bleu sombre et sobre, épurée.
88 pages au total pout 2 récits :
1) Maison des autres (p.17 à 72)
2) Un moment comme ça (p.75 à 88)

Maison des autres : p.17 à 72 : le narrateur est un curé de campagne. L'histoire se passe en Italie, dans un petit village où "il n'arrive rien de rien" p.24 Un jour, le curé croise une vieille qu'il n'avait jamais vu. Il attend qu'elle vienne le voir afin de se présenter. Mais, elle ne vient pas. C'est finalement lui qui se décide à aller vers elle. Cette vieille est un mystère pour le curé. Il sent qu'il y a quelque chose. Une lettre qu'elle lui laisse à la cure puis qu'elle vient reprendre avant le retour du curé.
Cette nouvelle relate la vie, la vie des gens simples et des chèvres. Et la mort aussi qui plane froide comme l'hiver dans les montagnes.

Un moment comme ça : p.75 à p.88 : le narrateur est un instituteur de campagne. Un soir, il croise Cloanti "un petit homme minable qui avait un champ et une vigne au sommet de la colline: il ne connaissait personne, parce qu'il était venu habiter là depuis peu ; et par-dessus le marché, il ne descendait jamais au village. Il avait trop d'esprit pour un paysan et trop peu pour qui que ce soit d'autre." p.77
L'instituteur accompagne, à contre coeur, Cloanti jusqu'à ses terres. Là, Cloanti fait une révélation à notre narrateur-personnage. Mais, certaines révélations doivent rester enfouies sous terre avec, peut-être, un cerisier ou un saule planté dessus.
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un petit livre contenant 2 histoires qui n'ont pas de lien entre elles si ce n'est la réflexion sur le sens de la vie.
La première histoire concerne un prêtre de campagne dans des montagnes italiennes intrigué par une vieille femme solitaire et sauvage qui passe ses journées à travailler seule, avec sa chèvre pour unique compagnie. des personnages humains, des descriptions de paysages, de couleurs, d'odeurs et de sons qui nous font pleinement vivre le récit.
la deuxième histoire concerne deux hommes, voisins qui se côtoient peu dont l'un vient de découvrir des cadavres dans son jardin.
Deux histoires sur les relations humaines et le sens de la vie qui nous font refermer le livre avec plein de reflexion sur notre propre vie...
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