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3,67

sur 953 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Première approche pour moi de l'écriture ✒️ dite fragmentaire. Mais, quel âge as-tu Emilie 🧐 ? me demanderez-vous, pour être passée à côté si longtemps. Et bien petits curieux, je répondrai, permettez-moi de m'abstenir de répondre ! Mais pas autant que vous ne semblez le penser 😉...

L'autrice juxtapose ici les évènements, les époques au sein de chapitres très courts où, son enfance 👶, sa vie d'adulte, sont mélangés pêle-mêle dans un ensemble bluffant de cohérence. On apprend à la connaître par une phrase, puis deux. On repart dans son enfance, puis on bascule dans le présent bref, un aller-retour ✈️ incessant qui dans les premières pages m'a dérouté avant de m'embarquer.

J'ai été frappé dans ma lecture 📕 par la dualité entre la simplicité de l'écriture, parfois me faisant penser à de la poésie, s'opposant à la dureté des propos, la religion et l'homosexualité, pour ne citer qu'eux. L'art de parler du "dur" avec du "tendre".

L'ensemble se lit d'un trait, comme une mélodie 🎵, renforcée par l'anaphore "Je m'appelle Fatima" à chaque début de chapitre.

La souffrance, où plutôt l'errance de Fatima m'a parlé, perdue entre deux mondes elle se cherche. Mais la fin m'a laissé un goût d'inachevé. A-t-elle trouvé qui elle était ?

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Elle s'appelle Fatima Daas, elle est la petite dernière, elle est la « mazoziya »,
Elle est musulmane et asthmatique,
Elle est française née en France de parents algériens, banlieusarde et lesbienne,
Elle est une adolescente inadaptée et menteuse,
Elle est croyante et pécheresse,
Elle n'est pas le garçon que ses parents rêvaient d'avoir, elle porte un nom qu'il ne faut pas déshonorer.
.
Dans une longue anaphore comme une incantation, Fatima Daas raconte celle qu'elle est, celle qu'elle n'est pas et celle qu'elle rêve d'être. Dans une longue confession elle fait part de ses doutes, de ses contradictions, de son manque d'amour et des ses ambivalences, dans un impérieux besoin de s'affirmer, dans une quête d'identité multiple: son identité de femme, elle qui se rêvait garçon, identité sexuelle, homosexuelle dans une religion qui l'interdit, identité de nationalité, seule française dans une famille algérienne. Il y a dans ses mots une urgence à livrer des pans de son existence, des épisodes divers sans ordre si chronologie, un récit morcelé et martelé, intime et puissant, où elle alterne entre besoin d'affirmation et sentiment de rejet, tiraillée entre deux cultures, écartelée entre coeur et raison. de façon très libre elle se livre sur la religion et la sexualité, elle parle de désir d'assimilation et de quête identitaire, d'amour et famille, de culture et de tradition. Les mots sont bruts, proches du slam, sincères et percutants. Un roman en forme de cri, un monologue tendre et rageur, une longue confidence emplie de respect et de douleur pour « celle qui écrit des histoires pour éviter de vivre la sienne».
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Voici une autofiction de l'auteur Fatima Daas. Elle y raconte sa vie de « petite dernière » dans une famille de confession musulmane avec ses deux soeurs, en région parisienne.
Elle est la seule des trois filles à être née en France, elle est un « accident » que sa mère aurait aimé ne pas avoir, quant à son père, il espérait un garçon.
Dans cette famille, les sentiments ne s'expriment pas et la sexualité est tabou. C'est dans ce contexte particulier que l'auteure se découvre une attirance pour les femmes.
Par de très courts chapitres qui commencent tous par « Je m'appelle Fatima Daas », l'auteur nous livre des moments qui ont marqués sa vie telles que ses difficultés comportementales au collège, ses interrogations sur sa religion, ses relations avec les femmes , sa vie chez ses parents, sa rencontre en Algérie avec la famille restée là-bas. de tous ces chapitres il en ressort son impossibilité de révéler à sa famille son orientation sexuelle, même si sa mère s'en doute mais n'acceptera jamais d'aborder ce sujet avec elle et le poids du prénom choisi « Fatima » qu'elle doit honorer.
Ce récit intimiste est la preuve d'un très grand courage car d'une écriture très simple qui fait penser au journal intime de toute jeune fille, l'auteur se dévoile véritablement. C'est une succession de réflexions qui nous sont ici livrées au fil des pages, réflexions d'adolescence puis de jeune femme, réflexions toujours respectueuses d'une fille désireuse de vivre sa vie tout en respectant sa famille et sa religion.
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Voici un roman-témoignage dont je voulais vous parler depuis longtemps et que beaucoup d'entre vous ont peut-être déjà lu.
Nous faisons la connaissance de Fatima, la petite dernière d'une famille venue d'Algérie. Elle est française car née en France. Sa famille est musulmane et pratiquante, et elle vit à Clichy, en banlieue.
Voilà pour le décor.
Élève douée pour les études, la jeune Fatima devient rebelle à l'adolescence, à la grande déception de sa famille et de ses enseignants qui croyaient en elle.
Un psychologue n'aurait aucun mal à comprendre pourquoi, mais elle, malgré sa thérapie, ne se livre pas et se referme de plus en plus. Elle est tiraillée entre sa culture, ses croyances religieuses, son éducation et son désir de vivre selon ses envies, dans la société qui est la nôtre. du coup, depuis qu'elle est toute petite, elle ne trouve pas sa place. En plus, sa famille désirait ardemment un garçon, veut-elle par son comportement inconsciemment le remplacer ?
Un jour, elle rencontre Nina dont elle tombe immédiatement amoureuse. C'est le début d'une révélation, son homosexualité... qui va peu à peu, changer sa vie, et lui permettre de comprendre le pourquoi de son mal-être.
Au fil des chapitres, le lecteur entre dans son intimité, apprend à mieux connaître cette jeune femme instable, révoltée, perturbée, mais si fragile, si sincère et tellement attachante. Elle est terriblement seule, en mal d'amour et de reconnaissance.
Nous, les lecteurs, ne pouvons que la remercier de nous offrir cette confession, touchante et sincère et parfois, quasi désespérée.

L'auteur raconte ici sa vie, telle qu'elle l'a vécue jusqu'à présent (et même au-delà car elle est plus jeune que l'héroïne de son "roman donc se projette vers l'avenir). Pour elle, l'écriture est devenue thérapie.
Sans jamais porter de jugement sur sa famille, ni sur la religion qui est la sienne et qu'elle pratique toujours, elle nous montre à quel point aller contre, est pour elle une véritable épreuve au quotidien, car elle est totalement inadaptée à la vie qui l'entoure et est terrifiée à l'idée de devenir elle-même. Elle souligne avec beaucoup de réalisme, au fil du récit, ses propres contradictions.
Le livre aborde donc le thème de l'homosexualité féminine, avec beaucoup de pudeur et de finesse, ce qui permet au lecteur de mieux comprendre, sans l'excuser pour autant, l'homophobie existante dans cette communauté religieuse.
Elle nous parle de son enfance, de sa famille et aussi beaucoup de sa période rebelle, souvent violente verbalement envers ses enseignants, mais aussi de sa maladie chronique (l'asthme) une maladie handicapante qui "étouffe" littéralement celui qui la vit. Elle nous décrit sa joie lors de vacances en Algérie, là encore elle voudrait rester auprès de sa famille, tout en songeant qu'elle ne reviendra jamais. Elle va chercher des conseils auprès des imams, sans pour autant se dévoiler totalement... parlant de sa vie comme de celle d'une amie.
Le style est simple et sans fioriture, mais percutant. L'emploi du "je" facilite l'entrée dans la confidence. Chaque chapitre commence par les mêmes formules : "Je m'appelle Fatima" ou bien "Je m'appelle Fatima Daas". Au début, c'est surprenant pour le lecteur, mais ensuite bien entendu, le déroulé de l'histoire est différent, et apporte chaque fois une nouvelle pierre à l'édifice, dans un ordre non linéaire choisi par l'auteur.
Personnellement au début du livre, j'aurai aimé qu'elle approfondisse certains passages, et que l'ensemble soit moins brouillon, et surtout moins répétitif, mais je me suis habituée à son style au fil de ma lecture, et je n'y ai plus fait du tout attention par la suite.
Merci à elle d'avoir eu le courage de nous raconter sa vie, avec autant d'authenticité et de sincérité. Cette quête d'identité a été douloureuse dans le contexte qui est le sien. Son récit nous permet de vraiment comprendre à quel point cela a été difficile pour elle de ne pas culpabiliser devant une telle situation, et de s'accepter comme elle était, de trouver sa place dans notre société, tout en refusant de choisir entre l'islam, ses croyances et sa pratique, sa famille et sa sexualité.
En l'écrivant, l'auteur dit qu'elle a recherché une certaine musicalité dans son texte qui peut donc aussi se lire comme on le ferait d'un long poème en prose, style slam, ce qui pourra dérouter certains lecteurs.
Ce livre a obtenu le Prix des Inrockuptibles en 2020.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Acheté vraiment par hasard et j'avoue que je ne suis pas déçu de ce livre.

J'ai bien aimé le rapport entre la religion et l'homosexualité, qui sont deux sujets assez tendancieux quand vous les mélangez.
De plus cela me parle comme sujet, étant donné que je suis de la communauté LGBT+, j'ai dans mes amis.es des religieux.ses et sont assez ouverts.es sur le sujet, mais certains.es ne l'étaient pas et j'ai dû m'en séparer.

Ce que je reproche cependant au livre, c'est que Fatima Daas ne va pas au bout de ses idées. le fait que ce soit pas forcément structuré dans les chapitres je l'entends car on se représente bien l'idée de ce que se passe dans la tête du personnage principale, mais le fait que le sujet ne va pas au bout, j'ai été un peu frustré je l'avoue.

Excellent sujet sinon, intéressant et captivant.
Je recommande fortement !
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Fatima est la dernière de la famille, la troisième fille, le « garçon » que son père attendait.

Dans ce récit qui peut être qualifié d'autobiographique alors même que l'auteure revendique plutôt l'autofiction, les chapitres débutent tous par la même anaphore

« Je m'appelle Fatima » suivie de précisions sur sa famille, sa religion, ses pensées, ses peurs, ses hontes…

Autant de chapitres pour reconstituer la complexité d'un être, partagé entre sa foi, son éducation et son homosexualité.

L'écriture est saccadée, les phrases courtes et nettes donnent un rythme pulsé à la narration.

Sans jamais dans le pathos, toujours en laissant entrevoir, elle dit la blessure, la difficulté et la complexité de ces émois.

Un beau texte, à la fois doux et dur même si je n'ai pas été vraiment touchée. Il m'a manqué un peu d'émotions…

En tout cas, la plume est prometteuse…
Lien : https://www.instagram.com/ne..
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Autobiographie, poésie, roman, journal intime, texte philosophique ? Il est difficile de mettre dans une case le livre de Fatima Daas. Avec des chapitres courts et rythmés, on découvre au fil des pages la vie et les pensées intimes de cette femme d'origine algérienne, musulmane, clichoise, lesbienne, et cette volonté de faire coexister toutes ces parties d'elle-même. Un très beau texte dévoré d'une traite.
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Voici un roman original lu d'une traite dans le train ,dont chaque chapitre commence par «  Je m'appelle Fatima » .
Elle est la petite dernière «  La mazoziya », narratrice française dont les parents sont algériens , tiraillée entre deux cultures , la seule de la famille à être née en France, elle montre lors de très courts chapitres fragmentés , entêtants , comme une incantation , ses sentiments , ses pulsions, ses vécus.

Lesbienne , musulmane pratiquante , étudiante à Paris : confession dont la sincérité m'a beaucoup touchée, surtout les passages consacrés à sa religion , son amour intense pour Allah, sa douleur extrême d'être une pécheresse, une menteuse ….

En fait , en quelque sorte , elle se construit en se rejetant elle - même .

Oscille sans cesse entre l'intériorité et l'extérieur, sa sexualité et l'islam afin de trouver sa voie .
Cherche un équilibre passant de chapitres issus de son enfance à l'âge adulte .
Un livre courageux dont j'ai aimé l'écriture d'une jeune femme qui n'a qu'un souhait : tenter de briser le cocon social, «  le paraître » le cocon familial ., religieux , afin d'exprimer son amour pour les femmes .
Cette réflexion intelligente où deux langues s'entrecroisent , m'a mise parfois mal à l'aise , perplexe , à cause de la prégnance de la religion , si présente , pesante .
Un ouvrage drôle et percutant , obsédant , lancinant , au style délicat , qui fait réfléchir, ausculte, questionne, puissamment l'identité , à la croisée , finalement , de multiples chemins dont je n'ai peut - être pas fait le tour .

Qui suis - je ? Une femme qui se construit , à la conquête d'elle- même ?
Une jeune auteure prometteuse à suivre !
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J'ai trouvé l'histoire très intéressante, je suis ravie de lire le livre d'une concernée. En revanche, je n'ai pas été sensible à la "présentation". L'écriture est belle, poétique, les mots sonnent juste et m'ont touchée... mais la construction du roman ne m'a pas convaincue. Les répétitions en début de paragraphe sont devenues monochromes, voires frustrantes. Je m'attendais aussi à une fin, savoir si elle avait trouvé un équilibre, comment elle faisait au quotidien, il me manquait une "conclusion", quelque chose pour clore le récit. Or j'ai seulement eu l'impression d'avoir terminé une sorte de journal intime perdu puis trouvé et lu dans le métro. Je suis un peu déçue de ne pas avoir succombé à ce style mais je suis ravie d'avoir lu l'entièreté de cet ouvrage, qui vaut tout de même le détour.
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Incapable, faute de temps, de produire une vidéo, j'ai décidé de concocter une chronique express qui je l'espère, vous donnera envie de vous pencher sur ma sélection du jour. Et c'est à l'occasion de sa récente sortie poche que mon choix s'est porté sur le singulier roman de Fatima Daas, La petite dernière.


Maniant l'autofiction avec brio, l'auteure ébranle par le choix et le poids de ses mots, elle que l'on devine consciente et intransigeante dans son récit.


"Je m'appelle Fatima..." litanie obsédante présente à chaque début de chapitre sonne comme une recherche de soi, une recherche de son identité.


Qui est Fatima ? Une française d'origine algérienne ? Une musulmane ? Une femme qui aime les femmes ?


Fatima c'est la fille qui, quelque part, est prise en étau entre le poids de la tradition des origines et sa volonté inconsciente de modernité. Comment concilier religion et sexualité surtout quand celle-ci est considérée comme "contre-nature" ? Comment respecter ce prénom si symbolique en islam quand on se sent en marge de sa propre famille, de sa propre "communauté" ?


De ce monologue fragmenté, l'auteure dresse un portrait fin et singulier d'une voix actuelle diablement déterminée.



Pour qui ? Pourquoi ?
- Si tu n'as pas le temps de lire, ça tombe bien : chapitres ultra-courts et fluides. Plus d'excuses !
- Pour la tendresse avec laquelle elle dit les siens.
- Pour le style à la fois bref et délicat.


UN LIVRE, UNE GOURMANDISE !

Chronique express oui, mais certainement pas expéditive au point d'en oublier la gourmandise associée au livre !
Pour la découvrir, passe faire un tour sur le blog. ;-)

Lien : https://bookncook.over-blog...
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