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sur 937 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
°°° Rentrée littéraire 2020 #39 °°°

Fatima Daas assume avoir mis beaucoup d'elle dans son personnage ( qui porte les mêmes nom et prénom ), mais revendique l'autofiction pour n'avoir pas chercher la vérité des détails. Il ne faut donc pas réduire ce roman très fort à un simple journal intime. C'est avant tout une oeuvre littéraire qui révèle une voix.

« Je m'appelle Fatima. »
Chaque chapitre commence avec cette anaphore ou sa variante «  Je m'appelle Fatima Daas ». Autant de fragments pour raconter les toutes les facettes d'une vie, pour dire le puzzle intérieur de la narratrice. Française nés de parents algériens, la seule de la famille à être née en France. Musulmane pratiquante. Lesbienne. Clichoise. Etudiante à Paris.

Cette façon de scander dans des phrases courtes et nerveuses les chapitres crée immédiatement un rythme. Les chapitres se répondent. Chacun mène autre part tout en reprenant, enrichissant, creusant un sillon, porté par une style proche du slam. Une écriture qui pulse, matinée de mots arabes. Cette mise en scène littéraire donne envie d'entendre les mots qui feraient un magnifique stand-up. Surtout, les mots disent parfaitement la quête identitaire de Fatima, son sentiment d'être à côté de sa vie, à côté des autres. Trop lesbienne pour être musulmane, trop parisienne pour être clichoise, trop musulmane pour être lesbienne, trop banlieusarde pour être étudiante. Jamais Fatima ne crie dans cette psalmodie mais on sent toute la douleur de ses conflits intérieurs. Dans toute leur complexité kaléidoscopique.

Certains passages sont bouleversants, tout particulièrement ceux consacrés à la religion. La sincérité de la foi de Fatima y explose. Son amour pour Allah, son besoin de s'y abandonner. Sa douleur d'être une pécheresse comme elle se définit, elle qui assume son homosexualité sans vouloir renoncer à la prière. Une scène remarquable la montre chez un imam à la recherche de réponses pour concilier ses identités contradictoires. Elle n'en trouvera pas ici. Mais elle en trouvera en écrivant. L'écriture comme une révélation, comme une évidence, comme le seul lieu où l'ambivalence peut s'exprimer sans avoir à oblitérer une part de soi, jusqu'aux dernières pages qui laisse entrevoir la lumière de la réconciliation.

Loin des clichés sur la banlieue, hors de toute volonté sociologique ou récupération politique, ce texte terriblement personnel, à la fois dur et doux, n'est pas un manifeste même si Fatima Daas se revendique féministe intersectionnelle. Une entrée en littérature forte et poignante.
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La petite dernière est le premier roman de Fatima Daas. Il s'agit d'un monologue autobiographique composé de courts chapitres commençant chacun par "je m'appelle Fatima" ou « Je m'appelle Fatima Daas ». Tout le livre est écrit à la première personne et au présent. Ce texte percutant, scandé nous révèle son identité. Elle est française d'origine algérienne. Elle est la "mazoziya", la dernière, la petite dernière, celle à laquelle on n'est pas préparé. Après trois filles, elle est la seule à être née en France et son père espérait un garçon. Elle ne réalise qu'elle est une fille que le jour où en cours de sport, elle a ses règles. Elle habite Clichy-sous-bois, elle est musulmane pratiquante comme sa famille et elle est asthmatique allergique.
"Adolescente, je suis une élève instable.
Adulte, je suis hyperinadaptée."
C'est la confession d'une jeune femme qui n'a qu'un souhait vivre libre et qui doit essayer de briser le carcan familial, social, et religieux pour pouvoir exprimer son amour pour les femmes. Difficile de s'épancher quand dit-elle, "L'amour, c'était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi". C'est une lutte intérieure perpétuelle entre ce qui est interdit et son désir. Prétextant parler au nom d'une amie, elle tente vainement de trouver une autorisation ou du moins une réponse auprès des autorités religieuses. Pas facile également pour une jeune femme qui a été élevée avec l'injonction de ne pas livrer ses sentiments de libérer ses émotions.
Tiraillée entre deux cultures, entre deux pays, tiraillée entre la religion et sa sexualité et son attirance pour les femmes, Fatima Daas cherche un équilibre et pose la question de l'identité et de l'acceptation de soi.
Avec cette forme d'écriture non dénuée d'autodérision, où les deux langues s'entrecroisent, l'autrice nous propose plus qu'une autofiction, une réflexion sur des thèmes bien contemporains dont le principal est à mon avis l'emprise de la religion.
Je suis restée cependant, tout au long du livre, assez mal à l'aise à l'évocation de cette religion omniprésente, si prégnante, musulmane ou autre qui prive les personnes de leur libre-arbitre et d'accès au bonheur.
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Ce roman est assez surprenant, et il m'a parfois laissée un peu perplexe, car l'auteure nous propose d'entrer au coeur de sa famille, de son mode de vie, de ses réflexions, de son intimité.

Abordons tout d'abord le contexte : Fatima se présente sans fard ni complaisance, et nous fait faire la connaissance de sa famille : son père s'appelle Ahmed « digne d'éloges » et sa mère Kamar, la lune. Elle a trois soeurs.

Le père est dominateur, il frappe les enfants, la ceinture est toujours prompte à être détachée. Lorsqu'il rentre du travail, il allume la lumière, en pleine nuit, réveillant tout le monde, faisant du bruit, et si une des filles râle un peu l'insulte fuse : khamja « salope ». la mère préfère se taire et s'occuper de la maison.

Fatima est la seule des enfants à être née en France, par césarienne, précise-t-elle et de manière inattendue; ses soeurs sont nées en Algérie et ses parents sont également les seuls de leurs familles respectives, à être venus.

Je m'appelle Fatima Daas.

Je suis la mazoziya, la petite dernière.

Celle à laquelle on ne s'est pas préparé.

A chaque séjour en Algérie, elle se sent chez elle, avec les oncles, tantes, cousins, l'accueil est chaleureux, la famille est plus démonstrative; elle ne voudrait plus repartir et en même temps, elle pense chaque fois que c'est la dernière fois qu'elle y va.

Fatima est musulmane pratiquante, elle aime faire ses ablutions et ses cinq prières, même si parfois, enfant elle était à moitié réveillée. Elle comprend le sentiment d'appartenance la première fois qu'elle fait le Ramadan.

C'est une rebelle, qui a intégré que ses parents désiraient un fils, s'habillant en garçon, passant ses cheveux au gel pour qu'ils frisent moins. Elle joue le rôle qu'elle suppose qu'ils attendent d'elle et fréquente des garçons turbulents, donne des coups, insulte, même les professeurs, alors qu'elle est bonne élève.

J'ai aimé faire la connaissance de Fatima, qui ne ne pourra jamais dire ce qu'elle ressent car dans sa famille, on n'est pas démonstratif, ; déjà, dire « je t'aime » est mal vu, alors que dire du mot homosexualité, c'est tabou, sale… une honte pour la famille. Elle est amoureuse de Nina qui va rester en toile de fond du récit, car c'est compliqué pour elle d'avancer.

J'ai bien aimé cette manière d'utiliser l'anaphore (ce n'est pas le monopole de François Hollande !) car elle commence chaque chapitre par « je m'appelle Fatima », avec des variantes chaque fois, comme si elle psalmodiait une prière. Cette répétition donne un rythme au texte qui est par ailleurs parsemé de mots en « arabe algérien », comme elle le dit elle-même, de prières en arabe ce qui permet d'apprendre des choses, des mots, de prendre connaissance de phrases sacrées..

Je connaissais mal la pratique de l'Islam, la manière de faire les ablutions, la position du corps pendant la prosternation, la manière de réciter et Fatima Daas l'explique très bien.

Les relations intrafamiliales sont bien mises en évidence ainsi que les règles, les sujets tabous, mais, si je comprends bien les difficultés de Fatima à aimer, à parler de son attirance pour les filles, ses hésitations, sa manière de tourner autour du pot finit par être lassante. Mais, il est difficile de lui en tenir rigueur, tant elle est attachante et on imagine combien ce doit être difficile d'être différente car la seule née en France, car la seule à avoir une sexualité différente, à la recherche d'une identité, à tel point qu'elle se sent sale et indigne de son prénom.

Quant à l'écriture, Fatima Daas sait bien raconter ; elle a structuré son récit en chapitres très courts, passant de l'enfance à l'âge adulte, pour revenir à l'adolescence et partir dans les réflexions plus philosophiques ce qui peut lasser, ses études supérieures qu'elle commence mais ne finit pas toujours.

J'ai pris du plaisir à lire ce roman, et je trouve qu'elle s'en sort très bien à l'écrit, les mots sont justes et le côté « psalmodie » de l'anaphore est très forte, mais j'ai eu du mal à rédiger ma chronique, alors que je l'ai terminé il y a plusieurs jours, me demandant parfois si je l'avais aimé un peu, beaucoup …

Auteure à suivre.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia Noir sur blanc qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LaPetiteDernière #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Voici un roman original lu d'une traite dans le train ,dont chaque chapitre commence par «  Je m'appelle Fatima » .
Elle est la petite dernière «  La mazoziya », narratrice française dont les parents sont algériens , tiraillée entre deux cultures , la seule de la famille à être née en France, elle montre lors de très courts chapitres fragmentés , entêtants , comme une incantation , ses sentiments , ses pulsions, ses vécus.

Lesbienne , musulmane pratiquante , étudiante à Paris : confession dont la sincérité m'a beaucoup touchée, surtout les passages consacrés à sa religion , son amour intense pour Allah, sa douleur extrême d'être une pécheresse, une menteuse ….

En fait , en quelque sorte , elle se construit en se rejetant elle - même .

Oscille sans cesse entre l'intériorité et l'extérieur, sa sexualité et l'islam afin de trouver sa voie .
Cherche un équilibre passant de chapitres issus de son enfance à l'âge adulte .
Un livre courageux dont j'ai aimé l'écriture d'une jeune femme qui n'a qu'un souhait : tenter de briser le cocon social, «  le paraître » le cocon familial ., religieux , afin d'exprimer son amour pour les femmes .
Cette réflexion intelligente où deux langues s'entrecroisent , m'a mise parfois mal à l'aise , perplexe , à cause de la prégnance de la religion , si présente , pesante .
Un ouvrage drôle et percutant , obsédant , lancinant , au style délicat , qui fait réfléchir, ausculte, questionne, puissamment l'identité , à la croisée , finalement , de multiples chemins dont je n'ai peut - être pas fait le tour .

Qui suis - je ? Une femme qui se construit , à la conquête d'elle- même ?
Une jeune auteure prometteuse à suivre !
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Elle s'appelle Fatima Daas. Elle est née en France, la petite dernière. Les parents espéraient un garçon, ils ont eu trois filles. le père, algérien d'origine, violent avec sa femme et ses filles mais pas avec Fatima qu'il appelle Wlidi, mon petit fils.

La mère occupe son royaume la cuisine. Elle pense bien remplir son rôle de mère. Elle a fait un infarctus à la naissance de Fatima, née par césarienne. Fatima, considérée comme un garçon par son père, est habillée comme une princesse jusqu'à ses douze ans. Elle ne sait rien faire, sa mère fait tout. Elle fait de l'asthme qui l'amène à l'hôpital régulièrement.

Dans la famille, la religion prend toute la place. Les rituels rythment la journée. Fatima grandit et se découvre fille face à ses premières règles. Au collège elle traîne avec les garçons, essaie d'être amoureuse de deux d'entre eux mais est déjà attirée par les filles, ce qui ne choque pas sa bande d'amis qui la considère comme un des leurs. Difficile de se construire une identité dans ce contexte.

Fatima est brillante mais agressive. Fragile et hypersensible, dans le contrôle. Plutôt que de renier sa religion qui la considère comme une grande pécheresse, elle va tenter de convaincre les imams. Elle cache sa personnalité à ses parents par crainte de leur faire honte.

Et il y a Nina.

Les chapitres sont courts, les mots, apparemment doux comme les gâteaux au miel de sa mère, percutent nos certitudes.J'aime beaucoup Fatima, jeune française résolument moderne, coincée entre deux cultures et une religion, qui écrit des histoires pour éviter de vivre la sienne.



Je remercie Babelio et son masse critique ainsi que les Éditions le livre de poche pour cette jolie découverte.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Je m'appelle Fatima et je suis… je suis…

Fatima Daas est «La petite dernière» d'une famille franco-algérienne. Avec ce premier roman, elle dresse le portrait d'une génération qui se cherche une identité, confrontée à des choix contradictoires.

«Je m'appelle Fatima. Je porte le prénom d'un personnage symbolique de l'islam». La vie de Fatima est semblable à celle de milliers d'autres jeunes de banlieue. Née au sein d'une famille d'immigrés, elle va très vite se déchirer entre la rigueur d'une éducation "traditionnelle", qui veut qu'un père assoie son autorité sur ses filles à coups de ceinture et le goût du rap, entre les préceptes rigoureux de l'islam qui en font vite une "pécheresse" et son envie de sentir les lèvres d'une fille sur sa bouche, entre des études qui vont la mener à l'université et des profs qui doutent qu'elle ait pu réussir par elle-même.
Fatima, au fil de courts chapitres, va nous raconter les épisodes saillants de sa vie. Née à Saint-Germain-en-Laye, elle vit avec ses deux autres soeurs et ses parents dans un petit appartement. En guise de chambre, elles se partagent le salon dans lequel leur père doit passer lorsqu'il rentre avec cette forte odeur et sa mauvaise humeur. Et si le conseil de sa mère, se taire, n'est pas suivi, alors sa violence s'abat sur elles. Souvent, c'est Dounia, la soeur aînée, qui encaisse les coups, ou Hanane, la cadette. Il est vrai que Fatima à un lourd fardeau à porter. À deux ans, on lui a diagnostiqué de l'asthme. Une maladie sévère, chronique et invisible qui lui vaut de fréquents séjours à l'hôpital et un traitement à vie.
À huit ans la famille s'installe à Clichy-sur-Bois, une "ville de musulmans" où elle est musulmane, où elle fait le ramadan, où elle développe son sentiment d'appartenance à la communauté.
À 12 ans, lors d'un voyage scolaire à Budapest, elle ressent une émotion particulière en compagnie de son amie Lola, lorsque par jeu cette dernière l'embrasse sur la bouche. Mais elle choisit de se murer dans le silence. "J'écris des histoires plutôt que de vivre la mienne". La suite de sa scolarité sera plutôt sans histoires, installée dans son rôle de garçon manqué qui parle fort et n'hésite pas à se faire respecter à coups de poings ou à insulter les professeurs.
À 17 ans, elle consulte une psychologue. Suivront quatre années de thérapie et une lassitude de plus en plus difficile à supporter, tout comme les longs trajets jusqu'à l'université. Alors, elle décide d'arrêter. Elle interrompt ses études. Elle écrit.
À 25 ans, elle rencontre Nina Gonzales. C'est sa période "polyamoureuse", puisqu'elle a parallèlement une relation avec Cassandra, 22 ans, et Gabrielle, 35 ans. Mais c'est aussi l'heure de faire des choix, de s'imaginer un avenir.
Fatima Daas a trouvé la forme qui convient à sa quête, commençant chaque chapitre par une tentative de se définir et montrant par la même occasion combien cette définition est partielle, parfois partiale. Elle met aussi le doigt sur un problème très actuel que l'on pourrait résumer par les difficultés de l'intégration, par la peine à se construire une identité. Sauf, si l'on considère qu'elle a trouvé sa famille. Après Marguerite Duras et Annie Ernaux, la petite dernière pose une première pierre. On attend la suite.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un très beau récit autobiographique de l'auteure sur le fait de trouver sa place lorsqu'on est éduqué dans la religion (ici musulmane), et que les parents auraient aimé que l'on soit un garçon.
Ici, Fatima découvre son homosexualité, en a peur du fait de son éducation religieuse.
Chaque chapitre commence par "Je m'appelle Fatima", le récit est percutant, fort, plein d'amour et de tendresse.
J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure et malgré la violence du vécu j'ai trouvé une fin en douceur.
Une auteure à suivre !
#Netgalley
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Fille (non désirée), arabe, musulmane et lesbienne, Fatima a tout pour être stigmatisée dans cette société où les particularismes émergent tant bien que mal. J'ai aimé la manière dont cette jeune femme appréhende sa culture musulmane et tente de la faire coexister avec ses convictions personnelles. Je n'ai ressenti aucune radicalité mais une dynamique du compromis. C'est une suite de combats quotidiens, comme la couleur d'une bague, l'interprétation d'une sourate, les ablutions, le sens du mot « haram » ou manger du mouton pour l'Aïd. Ce qu'il faut de courage à Fatima (la mazoziya) pour oser aborder les sujets de l'intime que sa communauté enferme à double tour dans le déni et la tradition.
Un peu comme « le consentement » (sur un sujet différent), « La petite dernière » se distingue moins par sa virtuosité littéraire que par la puissance et la sincérité de son cri. Il est tout aussi nécessaire de le lire si l'on prétend comprendre ce monde en ébullition. La fiction se permet des saillies, des vérités que l'information ignore. L'une d'entre elles est une bombe à retardement : la jeunesse musulmane est déchirée entre la famille et la société. le déséquilibre n'a jamais été aussi grand. Fatima en parle : le nombre des « psychologues musulmans » augmente de façon exponentielle.
Le premier roman de Fatima Daas est important parce qu'il ouvre la voie. Il confirme aussi une des tendances de cette rentrée littéraire : les premiers romans sont plus intéressants que les énièmes produit des « marques-écrivain ».
Bilan : 🌹
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Des phrases courtes et répétitions qui peuvent rebuter mais, qui par la suite, en fait comme le refrain d'une chanson. Les mots d'une jeune rebeu lesbienne dans le quotidien des transports, des relations avec les parents, des amitiés. Un témoignage intéressant doté d'une écriture direct et sincère.
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Ce que j'ai ressenti:

Elle s'appelle Fatima.

Elle est femme. Elle est désorientée. Vous savez comme dans l'attraction du Palais des Glaces, cherchant son chemin dans ce labyrinthe des miroirs. Chaque nouvelle page, un nouveau miroir, une nouvelle confrontation entre elle-même et les exigences de la société. Chaque miroir, lui rappelant qu'elle doit se voir telle qu'elle est, tout en correspondant à des critères d'appartenances. Appartenance à un pays, une région, une communauté, une famille, une religion, un genre, un courant de pensée, une façon d'aimer. Et ça cogne. Elle se cogne forcément contre ses miroirs, parce que c'est trop de demandes, trop d'attentes, trop d'incohérences. Les miroirs en plus, déforment alors, elle se cogne, à ce trop-peu d'amour, de tendresse, de reconnaissance.

Elle s'appelle Fatima.

Elle cherche son identité. Son rôle, sa fonction, sa place. Mais ça coince. Au fur et à mesure, de son évolution personnelle, les chemins deviennent plus étroits, plus escarpés, plus éreintants. Il faut faire face aux silences, aux stigmatisations, aux jugements, aux violences, aux traditions, aux cancans, à la réalité. Ça coince la respiration, l'esprit, le coeur, la foi. Donc, on recentre et on réessaie, elle s'appelle Fatima, et en chaque répétition, c'est une manière de réfléchir et de déposer des mots sur des souffrances pour peut-être arriver à s'en libérer….

Elle s'appelle Fatima.

Elle ne savait pas que ça serait si difficile d'être femme, alors elle écrit cherchant dans ses miroirs, le chemin pour être elle-même. Libre, plurielle et aimante. Entre malgré et grace. La délivrance par l'écriture, La Petite Dernière (porte de) sortie de ce labyrinthe vitré oppressant…

« Psartek », Fatima Daas.
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