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Citations sur Haïti : Une traversée littéraire (1CD audio) (6)

Ki a fou, foura (celui qui est fou, fou redeviendra)
Proverbe haïtien cité par le poète Georges Castera
(page 102)
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À la fin des années 1970, le poète René Philoctète réunissait souvent chez lui des jeunes écrivains et poètes. Un soir, il leur lit la lettre d’un grand éditeur français qui souhaitait publier un de ses romans, mais à la condition qu’il y apporte certaines modifications. Il leur lit donc le chapitre incriminé et une discussion s’ensuit, mais dans l’ensemble, le livre paraît bien tel qu’il est écrit. Et se ralliant au jugement de ses invités, Philoctète ne modifia pas son texte et le publia, bien des années plus tard, en Haïti, à compte d’auteur. Il disait aussi, ce qui peut paraître paradoxal : « En Haïti, si tu veux être écrivain, commence par construire des étagères... pour stocker les invendus. » Pour ce qui est de la diffusion des œuvres, la littérature haïtienne, c’est un peu grandeur et misère du compte d’auteur : grande liberté de création, insoumission aux normes extérieures et conventionnelles, mais absence complète de support professionnel, institutionnel et financier. L’écrivain est tour à tour son propre correcteur, éditeur, diffuseur... La plupart des livres haïtiens, même au sein des communautés vivant aux États-Unis par exemple, sont publiés à compte d’auteur.
(page 35)
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James est le parfait barman. Il est capable de feindre le sentiment qu’il faut pour plaire au client. On ne sait jamais ni ce qu’il pense, ni ce qu’il ressent.
[Gary Victor, Banal oubli.]
(page 151)
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— On entend de plus en plus souvent des écrivains haïtiens dire qu’ils écrivent en créole et en français. Mais pourquoi, vu que tous les Haïtiens parlent créole, continuer à écrire en français ?

— Votre question n’a pas de sens... L’histoire littéraire dont nous avons tous hérité s’est écrite, depuis au moins l’Indépendance, en français. Il ne s’agit d’ailleurs pas que de littérature. Une grande part de l’histoire, administrative, politique et sociale du pays, tout un patrimoine, en somme, l’a été aussi. L’ennui serait qu’on veuille qu’il n’y ait qu’une langue, qu’elle serve à asseoir le pouvoir d’une catégorie sociale sur une autre, qu’elle devienne langue d’exclusion et non plus d’intégration, et qu’elle n’arrive pas à faire État, nation. Ce serait idiot, voire suicidaire que d’essayer d’effacer d’un revers de main cet héritage.
(page 49)
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— [...] On ne compte plus les romans, poèmes, essais et pièces théâtrales touchant de près ou de loin à cette période funeste [le régime des Duvalier]. Citons, entre autres Pèlen tèt de Frankétienne, Le Mât de cocagne de René Depestre, Un ambassadeur macoute à Montréal de Gérard Étienne...

— Certains ont tout de même choisi de ne pas en parler...

— D’en parler de façon distancié plutôt... D’abord, il faut bien dire qu’aucun écrivain n’est obligé. Ce qui importe, il me semble, lorsqu’on parle de littérature, c’est que le texte soit bon. Le reste appartient à la liberté de conscience de l’homme, du citoyen.
(pages 27-28)
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Frankétienne, romancier, poète, peintre et dramaturge :

[Mes premières publications ont été des poèmes, toujours en français à l'époque. J'ai publié un premier roman, je suis passé à la peinture, j'ai fait des expositions. J'ai continué à produire des romans, en créole, je les ai traduits en français. J'écris depuis toujours en français et en créole, etc, mais ma production en théâtre est seulement en créole.]

Parce qu'exclusivement, pour moi, le théâtre : il n'y a pas d'autre voie. Il n'y a pas d'autre voie, ça doit passer par le créole. Je conçois bien que l'on puisse produire des poèmes en français ou dans n'importe quelle langue parce que je considère la poésie comme un métalangage. C'est un métalangage où, je dirais, les références sociales —pour moi, ça c'est ma conception— ne sont pas tellement tyranniques. Je crois qu'en matière poétique je pourrais même produire en chinois si j'avais quelques éléments... quelques embryons de chinois, si je savais quelques embryons de chinois. Mais pour le théâtre, en ce qui concerne le théâtre, je crois qu'il n'y a qu'une seule voie, c'est de passer par le créole.

(dans le CD)
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