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Citations sur La Cité des Djinns (15)

Dans toute l'histoire de Delhi, à aucun moment ce léger voile de culture n'a été plus brillant - ou plus trompeur - qu'au cours de la première moitié du XVIIe siècle, pendant l'âge d'or de Shah Jahan.
En public, les actions de l'empereur et de ses courtisans étaient gouvernés par les règles d'un protocole rigoureux, aussi subtile et élaboré que les bordures compliquées dont les peintres moghols entouraient leurs miniatures. Mais sous ces belles apparences, l'ambition des souverains moghols ne s'encombrait pas de morale : ils n'hésitaient pas à assassiner leurs frères , empoisonner leurs soeurs ou faire jeuner leur père jusqu'à la mort. Le cérémonial de la Cour couvrait de sa splendeur les tristes vérités de la politique moghole; il masquait délibérément la rudesse et la brutalité qui se cachaient derrière lui.
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Les hindous croient que toutes les rivières, quels que soient leur beauté ou leur état de propreté, méritent un hommage spécial en tant que donneuses de vie et de fertilité. Elles sont les veines de la terre maternelle comme les montagnes sont ses muscles et les forêts sa luxuriante chevelure.
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Comme une vieille courtisane, la tombe tente de masquer ses imperfections sous d'épaisses couches de fard; elle porte ses excès d'ornements comme du rouge mal posé. Même la petite mosquée sur le côté du bâtiment d'entrée sent la fin de siècle. Les extravagantes rayures de ses trois dômes évoquent le pyjama évasé d'une danseuse de nautch; il y a quelque chose de fondamentalement charnel dans ses attitudes et ses courbes voluptueuses.
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Après tout, M.Singh est un kshatriya de caste, un guerrier, et comme ses ancêtres il tient à montrer qu'il n'a peur de rien. Il dédaigne les actes aussi timorés que l' usage du rétroviseur ou du clignotant. Son Ambassador est son char de guerre, le klaxon son épée.
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Au cours du mois de décembre, le thermomètre continua de baisser. On aurait cru qu'une ombre grise était tombée sur la ville. Même si les températures d'hiver étaient beaucoup plus douces que chez nous en Ecosse, le froid semblait tout aussi mordant parce que les maisons de Delhi sont très mal équipées pour y faire face : conçues pour la chaleur, elles sont spectaculairement inefficaces quand il s'agit de combattre le froid. Elles n'ont jamais de chauffage central ni de cheminées. Pour réchauffer notre barsati, dépourvu de radiateur ou de cheminée, nous fûmes obligés d'acheter toute une batterie de radiateurs électriques. Nous les allumions pratiquement toute la journée, et nous remplacions les plombs à tour de rôle quand l'antique compteur électrique de Mme Puri explosait dans un éclair bleu, ce qui arrivait avec une palpitante régularité.
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Finalement, au rythme lent des rouages bureaucratiques, ma candidature fut acceptée - un an après que le journal que je devais représenter eût cessé de paraître. Imperturbables, les services de Shastri Bhavan refusent toujours d'admettre la triste fin du Sunday Correspondent, et continuent à envoyer chaque jour à son correspondant en Inde des communiqués de presse détaillant les raisons du déclin de la production de fonte nationale, ou célébrant le succès de la cinquième Conférence internationale sur la chèvre ( sujet: "Le rôle de la chèvre dans la prospérité locale."
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Les pelouses sont pleines de ce curieux mélange de gens de toutes sortes qui aiment se rassembler dans les parcs indiens : des petits garçons jouent au cricket dans les bassins asséchés, près d'un chevrier un peu perdu avec son troupeau ; une famille pendjabie pique-nique avec ses boîtes de tiffin en fer-banc; des couples d'amoureux se reposent sous les arbres. Plus loin, un ascète en robe safran est assis en tailleur dans l'herbe tandis que deux vieux colonels un peu voûtés font leur promenade appuyés sur des cannes identiques.
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Dans l'une d'elles, installée sur un châlit, se tenait la doyenne des descendants de Gengis Khan, de Tamerlan, de Babur et de Shah Jahan. Elle était paralysée depuis trente ans et pendant toutes ces années, ce sommier avait été son trône. A ses pieds, deux oies picoraient du grain.
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La capitale indienne, jadis dernier bastion de la vierge chaperonnée, de la chambre fermée à double tour et du mariage arrangé se remplissait peu à peu d'amoureux : chuchotants, rougissants, parfois main dans la main, ils musardaient sous les arbres en fleur comme les personnages d'une miniature. Delhi se déboutonnait. Après le long crépuscule victorien, le sari commençait à lui glisser des épaules.
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Delhi, me sembla-t-il d'abord, était plein de richesses et d'horreurs : c'était un labyrinthe, une ville de palais, un égout à ciel ouvert, une lumière filtrée par un écran ajouré, un horizon de dômes et de coupoles, une anarchie, une foule qui vous enserrait, des exhalaisons étouffantes, une bouffée d'épices.
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