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Critique de jmb33320


Ma Doué, quel voyage ! J'en ai encore les os rompus et des sifflements dans les oreilles !

Si vous aimez les sensations fortes vous ne serez certainement pas déçu par ce roman total et très atypique. On peut évidemment le classer dans le domaine du fantastique et de la SF, mais aussi (et peut être surtout) dans celui de la littérature expérimentale (type OULIPO plus que Nouveau Roman), de la poésie, des sciences humaines et même de la philosophie.

Tout un monde se déploie à la lecture de ce texte puissant, tout aussi marquant que “La Horde du Contrevent” quoi qu'avec une thématique et des moyens vraiment différents. La typographie y joue un rôle essentiel, chaque personnage étant identifié par une “signature” récurrente (avec laquelle on se familiarise bien vite). Il faut toutefois accepter de perdre ses habitudes : on est souvent désarçonné par des jeux de mots, des bribes de phrases en espagnol, en anglais, du verlan, et même des mots probablement inventés pour l'occasion.

L'argument de départ est le suivant : Lorca Varèse n'accepte pas de faire le deuil de sa petite fille, Tishka, disparue mystérieusement une nuit, deux ans plus tôt, alors que l'appartement qu'il habitait avec sa famille était pourtant fermé. Il est persuadé qu'elle a rejoint des êtres mystérieux, appelés les furtifs, qui ont pour particularité de se figer (et mourir) si un regard humain se pose sur eux. Sa femme, Sahar, ne supporte plus cet espoir qui l'anime de retrouver Tishka et a préféré se séparer de lui. Pour retrouver sa fille Lorca ira jusqu'à intégrer une branche secrète du ministère de la défense, appelée le Récif, qui s'est donné pour but de chasser les furtifs.

Le monde dans lequel ils vivent est dominé par la technologie, qui surveille et traque presque tout le monde, au prétexte d'assurer un plus grand confort de vie. Les villes ont été vendues à des sociétés puissantes qui les exploitent au maximum, zonées en fonction des moyens financiers de ses habitants. L'éducation est devenue entièrement privée, sauf quelques poches de résistance menées par des “proferrants”, qui prennent de gros risques pour tenter d'enseigner aux exclus du système. Sahar en fait partie.

Ce que je viens d'écrire ne représente qu'une infime partie de tout ce qui fait la richesse et la grande originalité de ce livre. Habituellement je lis assez vite un roman qui me happe. Ici, au contraire, j'ai dû m'astreindre à prendre tout mon temps pour tenter de saisir le maximum de ses fulgurances. Et j'ai adoré ça !

L'éditeur La Volte offre la possibilité de télécharger un album signé Yan Péchin et Alain Damasio en accompagnement de ce livre. Je ne l'ai pas (encore) fait. Je ne voulais pas rajouter un niveau supplémentaire à une lecture qui en comporte déjà tant et dont le son est souvent au premier plan du récit.
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