[...] grandir, se dit-elle, c'est garder des secrets trop lourds pour soi, c'est ressentir des émotions qu'on ne peut partager avec personne.
Pelotonnée contre sa mère, Anamaya se réveille brusquement et écoute la pluie sur le toit de la case.
Il fait encore nuit, la nuit profonde et opaque de la jungle. Il pleut fort. Elle n'entend plus rien d'autre, ni les craquements des poutres, ni les cris des singes ou des fauves qui hantent la forêt.
Elle se retourne sur le hâlit de roseaux et cherche la main de sa mère. Elle ne comprend pas pourquoi le sommeil l'a quittée.