Angélique, tome 1 (BD)

J'ai trouvé assez audacieux d'adapter cette fresque historique, et quelque peu sulfureuse, en mangas ! Gardant en souvenir des images des films, j'avais très envie de voir ce que ça donnait, surtout présenté dans le fonds jeunesse de ma médiathèque... le style graphique et le sens de lecture occidental en feraient plutôt une BD, même si le format est celui d'un grand manga.

L'intrigue de ce premier tome est réduite à son minimum et place surtout personnages et contexte historique. On découvre l'impétueuse Angélique, pré-ado au caractère déjà rebel et anti-conformiste au sein d'une famille aisée, ou du moins qui l'était. Proche de la nature, elle préfère vagabonder avec son ami Nicolas et la compagnie d'une sorcière qui vit reclus dans les bois.

Le gros de l'histoire est basé sur la montée du danger qui arrive aux portes du château, la France étant au bord de la guerre civile. Viols, pillages et meurtres, les détails cruels de ces années sombres ne nous sont pas épargnés. Dans ce tumulte, la vie doit suivre son cours et Angélique va découvrir malgré elle son pouvoir de séduction sur la gente masculine...

Un manga riche en explications historiques, qui voleraient presque la vedette à son incroyable héroïne, mais qui sont nécessaires pour comprendre son histoire. Des pages documentaires, à la fin, nous situent les grands hommes du 17è et les bouleversements liés à la Fronde, entre guerres, révoltes et conflits religieux.

Le préambule d'une grande fresque dont j'ai beaucoup aimé les illustrations (dommage qu'elles soient en noir et blanc) et dont j'attendrai la suite ! Cette version a d'ailleurs été approuvée par l'auteur des romans elle-même, Anne Golon, qui la juge fidèle à ses livres.
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Alors avant toute chose, je sais que beaucoup redoute cette adaptation en manga de la célèbre Angélique marquise des anges. Je ne peux, pour ma part, faire aucune comparaison pour la simple raison que je n'ai jamais lu ni vu cette série. Honte à moi je sais et je vais bientôt remédier à cela.

A présent abordons ce manga qui va nous dépeindre l'enfance d'Angélique, fille du baron de Sancé. Oh elle ne vit pas dans un richissime palais rempli de serviteurs et où tous ses caprices sont acquis non. Bien qu'elle possède bien plus de chance que la plupart des enfants, on est loin du luxe. Nous sommes au XVII eme siècle et Angélique s'épanouit dans la nature. Un vrai garçon manqué, elle aime courir et passer du temps avec les petites gens. Les brigands ne sont jamais loin et on découvre alors une jeune fille qui n'a pas froid aux yeux, et qui aime aider les autres. Malgré la misère qui l'entoure elle est toujours souriante, innocente, et téméraire. Elle adore son père qu'elle voit peu et entreprend un court voyage avec lui durant lequel elle va découvrir bien des choses...

J'ai beaucoup apprécié cette histoire, le personnage principal est très attachant et promet de faire parler d'elle avec son caractère plutôt décalé pour une femme de l'époque. c'est facile à lire, rapide et les dessins sont agréables à la fois sans fioritures superflues mais précis, particulièrement sur les personnages. les émotions sont aussi bien retranscrites même dans le graphisme, et c'est essentiel pour apprécier la lecture. J'ai hâte de découvrir la suite, qui sera plus mouvementé j'en suis sure que ce préambule qui présente le personnage, son entourage et la situation historique de base.

En résumé, je dirais qu'il faut donner une chance à ce manga, essayer de ne pas comparer avec ce que vous connaissez déjà car c'est vraiment bien dessiné, et l'histoire promet d'être riche. Et puis ça ne peut que faire connaître l'oeuvre originale et attirer les lecteurs vers celle ci !
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. Ses tantes en disaient que leur frère devrait sans tarder placer cette enfant chez les nonnes dès son retour.

Angélique se montrait aussi perméable à la bonté naturelle et l'injustice qu'imperméable aux bonnes manières. Elle ne deviendrait certainement pas une baronne correcte en courant les prés comme une sauvageonne, avec le jeune Nicolas de surcroît.

Pas son rang.

Angélique le savait et s'en fichait bien. Elle grimpait aux plus hautes branches des arbres, dévorait les histoires qui font peur que leur racontait leur nourrice.

Pourtant ces histoires prenaient leurs inspirations dans le chahut de ses campagnes, les grands seigneurs sans pitié, les pauvres victimes dépouillés de leur bas-de-laine par les pillards sans foi ni loi qui ne faisaient pas grand cas d'une infortune, d'une vie ou de la vertu d'une jeune fille.

La vertu, Angélique ignorait encore clairement ce que c'était. Elle comprenait les affaires d'adultes et les guerres du Poitou du haut de sa jeune adolescence. Elle grandissait, sa poitrine également et ce qu'elle percevait de l'amour ne lui plaisait guère pour l'instant. La guérisseuse pourrait-elle l'aider à chasser ce garçon qu'elle hait par dessus tout et occupe ses songes? Il est odieux et elle ne l'y a pas intimement invité.

Et il se passe tellement de choses sérieuses sur les terres de son père. Angélique se rendait compte que grandir était une aventure compliquée.
 

: Ceux et celles qui conservent dans leur mémoire l'adaptation cinématographique de Bernard Borderie s'étonneront de ce premier tome au genre manga qui, dans l'approche de son adaptation, se montre plus fidèle car inspirée de l'oeuvre d'origine, le roman de Anne Golon.

Pourquoi des mangakas s'intéressent-ils à ce classique romanesque français?

Pour la bonne et simple raisons que ses auteurs sont français. Alors que ces auteurs partaient sur un projet d'origine en format BD classique historique dans un style plus sérieux, Olivier Milhaud et Dara portent finalement leur choix sur une version manga.

Pour nous autres amateurs, cette formule est plus fraîche et plus fun, et pour un public ado sans contestes.

Nous vous renvoyons à l'article de Manga News qui retrace la génèse de la série. Très intéressant.

Dara reprend donc le fond historique troublé avec les retombées de l'Edit de Nantes avec les Huguenots, les soucis de la famille d'Angélique, baronnie désargentée, qui ne peut à la fois pas régler sa taxe au fisc de l'époque ni repousser avec forces les assauts des voleurs profitant des bouleversements de la "Fronde".

La jeunesse de l'héroïne prend pied dans ce contexte en conflits où la réalité nourrit même les histoires racontées aux enfants, damnant le pion aux ogres et princesses.

Comme le précisait Dara, ce manga s'adresse à un public à partir du collège, les auteurs ne font pas l'impasse sur certaines duretés qui sont restituées mais édulcorées à l'image sans sang ni faits trop explicites.

Angélique est une jeune adolescente sortant de l'enfance, qui prête l'oreille à toutes nouvelles véhiculées par les adultes et s'y entend bien plus qu'on ne le croit. Vive, effrontée et intelligente, elle grimpe aux arbres, court dans les prés encore avec insouciance avec son ami Nicolas les yeux brillants. Nous pourrions avoir l'impression de voir revenir de ses cendres l'héroïne de "Candy Candy" de Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki. Si le contexte de Candy Neige André se durcit à l'âge adulte avec ses fonctions d'infirmière en tant de guerre, celui d'Angélique nous met d'emblée dans le bain, illustrant ses futurs choix et ce qui fera d'Angélique l'héroïne à part qu'elle est.

Les tomes couvriront rapidement plusieurs âges, elle grandira déja dès le tome 2. Toutefois, il y a avec ce tome-ci déja des éléments importants bien plantés. La jeune fille qui devient un peu plus consciente chaque jour de sa féminité découvrira une perception différente de la femme, rude et indélicat dans ce monde d'hommes, elle comprend qu'elle éveille bien plus que du romantisme.

Un statut de la femme peut-être évoquée dans le roman de Anne Golon, incontournable dans le film de Botterie en tout cas où Angélique y est séduisante, libre et se montre bien consciente de son pouvoir sur les hommes.

L'héroïne est troublée, se préserve dans la version manga car innocente de certaines choses, dans le même temps des évocations sentimentales s'imposent avec un personnage jeune bellâtre. 

Son autre préoccupation, bien que jeune adolescente, sera de façon très naturelle la défense des victimes des bandits de grands chemins ou de la guerre. Un trait qui restera et se développera.

Les auteurs font intervenir une guérisseuse proche de la sorcière, elle devra repousser les sentiments contraires d'Angélique pour ce jeune homme qu'elle ne pense pas aimer. Il faudra attendre pour connaître le vrai bénéfice de ce détail dans le destin d'Angélique

C'est un premier tome engageant, intéressant et divertissant pour les ados à partir de 13-14 ans. Les jeunes filles devraient être sous le charme des futurs transformations physiques de Angélique. Les lecteurs garçons peuvent s'y plonger sans hésiter.

Je m'étais promis de lire la nouvelle réédition, surtout qu'Anne y a apporté des modifications, mais finalement, je me replonge dans cette fantastique saga par l'intermédiaire de la BD (manga).

On y fait la connaissance d'une Angélique enfant, on est en l'année 1646, c'est le début de la fronde. le conte et la comtesse de Sancé sont à la limite de la ruine. Angélique est un garçon manqué, à la beauté déjà bien prononcée.
Honnêtement, j'ai beaucoup apprécié se forma manga, avec une adaptation de style Bande Dessinée. le fait d'avoir une lecture de gauche à droite. Les planches sont en noir et blanc comme dans un manga traditionnel.
Les dessins sont magnifiques, les expressions, vraiment bien travaillées, c'est un pur bonheur à suivre. Un petit plus, en fin de partie, se trouve un livret relatant les principaux faits historiques abordés dans ce premier tome.
Je reconnais que Mélusine, lorsque je l'avais croisé dans les romans, je ne l'avais pas tout à fait imaginée comme ça, mais elle représente assez bien les sorcières types de la région, rencontrée dans les légendes du Centre et du Poitou. Autre point positif, le fait que les auteurs abordes directement l'enfance d'Angélique et le contrat entre Molines et le père d'Angélique, n'oublions pas que ce contrat sera à l'origine plus tard, du mariage d'Angélique au comte de Peyrac.
Pour une bande dessinée, s'adressant à tout public, je trouve le choix judicieux de commencer par l'enfance d'Angélique, cela évite les rétrospectives, comme dans le roman, si dans ces derniers les flachs backs ne sont pas gênant, j'avoue qu'en BandeDessinée ou manga, ce n'est pas ma tasse de thé. Et en croisant Angélique enfant, les plus jeunes pourront plus facilement s'identifier à elle.

Je suis contente que l'histoire d'origine est été aussi bien respectée, car j'avoue que c'était l'une de mes craintes. Je suis totalement convaincue par cette version d'Angélique et j'espère avoir l'histoire en entier, et donc encore beaucoup, beaucoup de tomes à venir.
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