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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Darina Al-joundi nait au Liban, en 1968. Son père est un réfugié politique Syrien, de gauche, athée, qui n'a de cesse d'élever ses trois filles en femmes libres, personnalité atypique et flamboyante, épicurien dans l'âme.
Elle raconte son enfance lumineuse, d'une incroyable liberté.
Et puis la guerre.
Cette guerre civile, interminable, qui fera exploser l'équilibre illusoire
De ce pays fragile, mosaïque de communautés.
L'auteure ne cache rien, ne tait rien, de cette violence qui détruit tout, de cette vie que l'on mène dans le chaos des bombes, au fil du décompte des morts, avec en toile de fond les massacres et les exactions.
Comment survivre sinon dans l'excès, une fuite en avant, une ivresse pour oublier, ou, au moins, pour continuer de se sentir vivante.

Témoignage coup de poing, cri du coeur poignant, glaçant et percutant.

Challenge Multi-défis 2018
Challenge Plumes féminines 2018
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"Là, j'ai commencé à sentir que cette guerre allait transformer en loups à la fois les bourreaux mais aussi les victimes". Constat qui n'aura de cesse de se vérifier dans ce Liban en plein chaos.

Ainsi, ce récit enchaîne les faits à un rythme saccadé. La narratrice entend "croquer la vie" malgré les bombes et les moeurs sociales étouffantes. Cependant, c'est au sein de sa propre famille que lui sera asséné le coup de massue : un internement pour avoir trop manifesté sa soif de vivre ! Il lui faudra de nouveau se battre, mais choisir son destin a un prix.

Un ouvrage qui s'aborde comme on dévale des escaliers au risque d'y perdre son souffle. Un sentiment d'urgence qui, néanmoins n'enlève rien à la clarté du propos.
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Un livre tord boyau qu'on m'a prêté.
C'est vrai que je ne l'aurai pas choisi de moi-même !
Même si Darina al Joundi est une comédienne de théâtre …et surtout qu'elle a joué dans l'adaptation de ce livre à Avignon en 2007 !
Une femme qui expérimente ses propres limites dans la sexualité et la drogue… durant la guerre civile au Liban.

Le seul personnage qui m'a vraiment marqué c'est son père :
Un être libre dans le bon sens du terme…
un intellectuel,
syrien laïc,
réfugié politique au Liban et journaliste.
Il élève ses deux filles avec l'idée que rien ,ni personne ne doit les soumettre à quoi que ce soit !
J'aurai rêvé d'avoir un père comme lui avec cette ouverture d'esprit…
Qui laisse faire, laisse expérimenter, laisse vivre sans imposer un formatage en bonne et due forme.
Pour lui ce qui est important c'est d'être libre et de le rester !


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C'est le titre qui m'a attiré en premier. Je suis fan de Nina Simone. La musique de Nina Simone, son engagement civique font écho à ce texte dense de Darina Al-Joundi qu'elle interprète en solo sur scène. Une performance qui la révéla en 2007 au festival d'Avignon.
La narratrice a vécu milles vie a Beyrouth et dans ce pays confronté à une guerre qui dura quinze ans. Elle raconte sa famille, surtout son père, intellectuel et opposant syrien, qu'elle adore. le texte débute par l'enterrement de ce père, par les rites qu'il avait refusés sa vie durant. Cet enterrement à lieu dans le Sud-Liban qui a été occupé pendant près de 20 ans par les israéliens. La narratrice s'enferme avec le corps de son père et raconte son enfance villageoise, vivant en vrai garçon manqué. Son père, exilé épouse sa mère, libanaise. le couple est allé vivre à Beyrouth où la narratrice est née. Les enfants du couple sont syriens car la nationalité dans nombre de pays arabes se transmet par le père. La relation avec le père est presque fusionnelle. Il est la liberté absolue. Elle découvre aussi très jeune la télévision. Elle sera jeune actrice. Son aplomb est étonnant pour une si jeune fille. Cette liberté, même la guerre ne parviendra pas à la corrompre. Elle découvre les garçons, la sexualité, l'alcool et la drogue. Sous les bombes, et face aux différentes milices confessionnelles, elle expérimente, toujours en mouvement. Elle existe. J'ai senti dans ces pages que la religion est un poison.
Il y a une scène qui m'a bouleversé. Celle de la roulette russe. Avec deux amis, la narratrice a tenté sa chance. L'un de ses amis, lui, s'est tiré une balle dans la tête. Les pages où elle évoque le massacre dans le quartier de Sabra sont très fortes. En 1982, j'avais dix ans. La narratrice en avait quatorze.
C'est un texte puissant.
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Avec ce livre, j'ai découvert certains aspects du Liban que je ne connaissais pas au sujet de la guerre du Liban.

Pour le reste, l'auteure est une jeune fille qui cherche à garder sa liberté à tout prix, issue d'une famille d'intellectuels, dont un père d'origine syrienne prônant un athéisme emprunt d'une once de catholicisme.

La guerre a marqué l'enfance de Darina et sa jeunesse. Un livre qui va crescendo: la liberté personnelle de femme est l'objectif de Darina, sous l'oeil bienveillant du père. Une fois la guerre finie, le père mort, la liberté est finalement bafouée à son summum, par une autre femme...

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J'ai lu peu de livres aussi percutants que "Le jour où Nina Simone a cessé de chanter". Je me suis retrouvé littéralement happé par l'histoire narrée (et vécue, pour la plus grande partie) par Darina al-Joundi. Traitant majoritairement des problématiques de liberté : de conscience, de religion, de déplacement, des femmes... ce roman offre également une funeste vision des différentes enclaves qui gâchent l'horizon de l'être humain.


Son héroïne, animée par la fureur de vivre, va briser (ou au moins tenter) un à un les carcans qui l'enserrent, ce qui ne sera pas sans retour de bâton. Un livre rare, que l'on savoure pour son caractère aussi enflammé, mais réfléchi, que celui de son personnage principal.
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Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amou-reuse, politique, sociale ou religieuse...
Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l'histoire du Liban contemporain concentrée en l'histoire d'une personne, fidèle au rêve persistant d'un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n'est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des conve-nances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise...
Ce livre est bien plus qu'une confession, c'est l'histoire d'une rédemption, des retrouvailles avec la vie d'une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au coeur, au plus profond des entrailles, là où l'émotion se libère par un tremble-ment, dit toute la vérité d'un être dans son immense fragilité et son irréductible force.
Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort... Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d'Avignon.
Ht Divan sur reco d'une libraire à l'émission La Grande Librairie, ce livre a longtemps attendu sur ma PAL. Je n'en comprenais pas bien le titre sans pour autant prendre le temps d'essayer... Lorsque j'ai ouvert la première page je suis tombée dedans. Incroyable récit. Incroyable femme que cette Darina al Joundi. Tout est dans ce livre. Un charivari de sentiments, amours, beautés, atrocités. Il dépasse la politique tant il s'incarne jusqu'au tripes. Je l'ai englouti d'un trait. Un livre rare et unique. Plus qu'un livre, un destin, une vie, des vies, un pays... à la folie.
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La vie de Darina Al-Joundi a d'abord été présentée sous forme théâtrale au Festival d'Avignon. Après avoir connu un énorme succès, elle a été éditée sous la forme de ce récit. Darina raconte, tantôt en français, tantôt en arabe, chaque année de sa vie et Mohamed écrit.

Darina Al-Joundi est née à Beyrouth en 1968. Son père, réfugié politique syrien de gauche et athée, élève ses filles avec un seul mot d'ordre : liberté. Un père pas comme les autres qui n'impose aucune limite à ses enfants, jubile de leurs écarts, s'amuse de leurs frasques. L'enfance de Darina et de ses deux soeurs est une fête permanente.

Et puis arrivent la guerre, les blocus, les attaques, la barbarie…

"Cela dépassait la rage, la tristesse et même la folie. Ce qui m'a fait le plus peur à Sabra ce ne sont pas les morts, mais ce qui se lisait sur le visage des vivants. Je venais d'avoir quatorze ans."

D'un côté, la grande Histoire et la vie au Liban dans les années 80' que je lis toujours avec autant d'intérêt et d'effarement.

De l'autre, l'histoire personnelle de l'autrice dans ce contexte. Darina raconte sans aucune retenue sa descente aux enfers. La guerre n'est probablement pas la pire chose qui lui soit arrivée mais elle en est sûrement la cause. Pour se sentir vivante, elle sombre lentement… alcool à gogo, sexe à tout-va, drogue à profusion, …

L'exposé de ses excès, la relation entretenue avec son père et les réactions de ce dernier m'ont mis extrêmement mal à l'aise à plusieurs reprises. Si ça avait été une fiction, fort à parier que je l'aurais trouvée exagérée. Mais il s'agit bien de la vie réelle de la narratrice et on ne peut que souligner le courage de se dévoiler totalement comme elle l'a fait.
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un roman biographique, malgré les attrocités de la guerre à Beyrouth cette jeune fille garde la force de rire puis elle tombera dans une certaine débauche à l'adolescence, provoquante .
L'amour pour le pére est fort, ce pére qui conseille à ses filles d'agir en femmes libres, de ne pas vivre sous le joug de la religion et d'un mari. Malgré les difficultés pour vivre , se laver , se ravitailler , jamais de découragement toujours l'espoir et encore l'espoir,
une belle leçon de courage
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Derrière ce titre énigmatique, se cache le témoignage qu'une fille livre à son père le jour des obsèques de ce dernier. Cette histoire se passe au Liban, au début des années 2000.

ça commence comme ça :
Lors de l'enterrement de son père, Darina fait cesser les chants religieux et s'enferme dans une pièce à coté. Là, elle se remémore sa vie et ses souvenirs aux cotés de son père ; c'était un journaliste et un écrivain connu. Il lui a transmis une éducation où la liberté était le seul mot d'ordre.

Dans le contexte où Darina a grandi, c'était une attitude rebelle, hors norme, révolutionnaire.

Cette liberté non négociable, Darina l'a poussée à l'extrême et est tombée dans tous les excès : alcool, drogue, sexe... son père, avec qui elle entretenait une relation très complice, l'a toujours soutenue, encouragée pour qu'elle se réalise pleinement.

Je vais vous résumer un extrait :
Darina est scolarisée enfant dans une école chrétienne. Une enseignante la questionne un jour sur sa religion, et Darina ne sait pas répondre car il n'est jamais question de religion chez elle.
L'enseignante suppose qu'elle est musulmane. Elle lui demande pourquoi elle tient tant à assister aux cours de catéchisme. Elle y voyait peut être un élan de conversion !
Je vous lis sa réponse : "Dans un élan de vérité rare, j'ai répondu : pour l'histoire de la pute, j'adore les histoires de putes !"

J'ai voulu vous présenter aujourd'hui cet ouvrage car c'est cette lettre ouverte à son père est un témoignage fort et émouvant, Une ode à la liberté...

Audacieux, impudique et bouleversant, son récit dévoile une immense fragilité mais aussi une force et une espérance irréductibles qui parle du Liban d'aujourd'hui, de la guerre et mais aussi de la condition des femmes.
Je vous invite sincèrement à le découvrir car en plus, Il est vite lu, 100 pages à peine, comme un cri.


Je vais maintenant vous raconter l'histoire de cette publication :
A la mort de son père, DARINA a quitté le Liban et est arrivée en France. Elle a commencé à rédiger ses mémoires puis a donné son brouillon de manuscrit à l'auteur Mohamed KACIMI qui l'a transmis à son tour à un metteur en scène.

L'été suivant, ce texte était joué à Avignon. C'est Darina qui interprétait son propre rôle. Elle qui était comédienne depuis l'age de 8 ans, n'avait jamais joué en France. Son exil l'avait éloignée de la scène. Toute la presse nationale a parlé de sa performance. Laure Adler a dit d'elle qu'elle était la révélation du festival 2007.

Plus tard, Mohamed Kacimi l'aide à formuler son récit et c'est devenu en 2010 « le jour où Nina Simone a cessé de chanter » aux éditions Actes Sud, car son père l'écoutait à longueur de journée.
Désormais cet ouvrage a été traduit dans une dizaine de langues.
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