Derrière ce titre énigmatique, se cache le témoignage qu'une fille livre à son père le jour des obsèques de ce dernier. Cette histoire se passe au Liban, au début des années 2000.
ça commence comme ça :
Lors de l'enterrement de son père, Darina fait cesser les chants religieux et s'enferme dans une pièce à coté. Là, elle se remémore sa vie et ses souvenirs aux cotés de son père ; c'était un journaliste et un écrivain connu. Il lui a transmis une éducation où la liberté était le seul mot d'ordre.
Dans le contexte où Darina a grandi, c'était une attitude rebelle, hors norme, révolutionnaire.
Cette liberté non négociable, Darina l'a poussée à l'extrême et est tombée dans tous les excès : alcool, drogue, sexe... son père, avec qui elle entretenait une relation très complice, l'a toujours soutenue, encouragée pour qu'elle se réalise pleinement.
Je vais vous résumer un extrait :
Darina est scolarisée enfant dans une école chrétienne. Une enseignante la questionne un jour sur sa religion, et Darina ne sait pas répondre car il n'est jamais question de religion chez elle.
L'enseignante suppose qu'elle est musulmane. Elle lui demande pourquoi elle tient tant à assister aux cours de catéchisme. Elle y voyait peut être un élan de conversion !
Je vous lis sa réponse : "Dans un élan de vérité rare, j'ai répondu : pour l'histoire de la pute, j'adore les histoires de putes !"
J'ai voulu vous présenter aujourd'hui cet ouvrage car c'est cette lettre ouverte à son père est un témoignage fort et émouvant, Une ode à la liberté...
Audacieux, impudique et bouleversant, son récit dévoile une immense fragilité mais aussi une force et une espérance irréductibles qui parle du Liban d'aujourd'hui, de la guerre et mais aussi de la condition des femmes.
Je vous invite sincèrement à le découvrir car en plus, Il est vite lu, 100 pages à peine, comme un cri.
Je vais maintenant vous raconter l'histoire de cette publication :
A la mort de son père, DARINA a quitté le Liban et est arrivée en France. Elle a commencé à rédiger ses mémoires puis a donné son brouillon de manuscrit à l'auteur
Mohamed KACIMI qui l'a transmis à son tour à un metteur en scène.
L'été suivant, ce texte était joué à Avignon. C'est Darina qui interprétait son propre rôle. Elle qui était comédienne depuis l'age de 8 ans, n'avait jamais joué en France. Son exil l'avait éloignée de la scène. Toute la presse nationale a parlé de sa performance.
Laure Adler a dit d'elle qu'elle était la révélation du festival 2007.
Plus tard,
Mohamed Kacimi l'aide à formuler son récit et c'est devenu en 2010 « le jour où
Nina Simone a cessé de chanter » aux éditions
Actes Sud, car son père l'écoutait à longueur de journée.
Désormais cet ouvrage a été traduit dans une dizaine de langues.