Après, il ne sait pas ce qu'est votre manque, la douleur qu'il laisse derrière lui. Et quand je parle de manque, c'est un utilisant délibérément le mot que l'on applique aux grands drogués, ceux qui se roulent par terre lorsque l'on tente de les arracher à leur addiction. J'ai connu cela, et c'est peut-être pire qu'un deuil. Même la haine désespérée qui vous submerge par instants ne procure aucun réconfort : elle donne seulement la mesure de l'amour que l'on a perdu.
Si grande soit l'illusion réciproque, il advient toujours un moment où l'un des deux tient l'autre. Cela veut simplement dire que la douleur qu'il y aurait à être quittée, ou quitté, n'est pas égale de part et d'autre.
Lorsqu'une guerre éclate, on se suicide moins. Quand une révolte advient, on guérit plus vite.