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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai lu pas mal de livres sur ces questions, et A l'aube de la 6e extinction (2021) de Bruno David, président du muséum d'histoire naturelle, ne fait certainement pas partie des meilleurs. Ce n'est pas activement mauvais, mais ça fait plus livre inoffensif pour collégien, divisé en minuscules chapitres thématiques, que bouquin défendant ou explorant sérieusement une thèse. Les derniers chapitres qui explorent les "solutions" sont particulièrement plats et banals.

Je ne veux pas trop médire, pour une première lecture de ce genre A l'aube de la 6e extinction ne serait pas si mal, d'ailleurs je relève ci-dessous quelques faits intéressants, mais comme trop souvent, le ton franchement gentillet voire consensuel est en totale contradiction avec l'horreur du titre et du message de fond. Ainsi, inviter le lecteur à "mieux respecter l'eau" ou ne plus emmener ses enfants à l'école en voiture, merci bien. Ou tout simplement des trucs faux : l'auteur dit que dans un régime non carné, il faut compenser artificiellement le manque d'acides aminés essentiels. Non, les acides aminées ne sont absolument pas un problème tant qu'on ne mange pas que des pâtes et de la sauce tomate. Quitte à critiquer les régimes non carnés, autant mentionner la B12 (ce qu'il ne fait pas), qui pour le le coup doit être compensée artificiellement. Mais après tout, on ne va quand même pas se passer de viande, il ne faudrait pas être, je cite, "austère ou moralisateur", ce n'est pas comme si on parlait de la 6e extinction... Et ça continue : après l'évocation des ravages de la pêche industrielle, Bruno David dit "Je ne dis pas qu'il ne faille plus manger de thon". Apparemment, il suffit de continuer à manger du thon tout en ayant "conscience" des problèmes. Pratique.

A noter que ce n'est même pas une question d'apologie du végétarisme de ma part : j'ai tendance à penser que la consommation modérée de produits animaux (au-delà de la question éthique) pourrait parfaitement avoir sa place dans une société post-croissance, ou écologique, quel que soit le nom qu'on lui donne. Mais considérer le végétarisme comme "extrême" quand on écrit littéralement un livre sur la sixième extinction... C'est assez dingue.

Ça n'en finit pas : "Parce que si je pousse le raisonnement trop loin, il faudrait que j'arrête de me chauffer, de me laver trop souvent, de manger de la viande, de consommer tout légume qui ne serait pas local, de me déplacer autrement qu'à pied et surtout de me reproduire. Malgré cette liste infernale, je continuerais à avoir une empreinte, à respirer, à me nourrir. Seul le suicide, solution ultime, permettrait de mettre un terme à cet impact, solution que je déconseille avec la plus grande vigueur." Il est sérieusement en train de comparer le végétarisme, la consommation locale et la vie sans voiture, choses "infernales", avec le suicide ? Arg. Si c'est ça les meneurs de l'écologie, bonne chance.

Les vendanges françaises, au cours des 60 dernières années, ont progressivement été décalées de 3 ou 4 semaines, car la floraison et la maturation des fruits sont de plus en plus précoces.
Dans le monde, la consommation d'énergie primaire a doublé en 40 ans et porte à 80% sur les énergies fossiles.
Les émission de CO2 liées au transport ont été multipliées par 3000 depuis 1760.
Conséquence fatale et oubliée de la fragmentation des environnements naturels : les sous-populations ainsi divisées voient leur diversité génétique drastiquement réduite, ce qui peut être fatal en soi.
En France, entre 1980 et 2019, le nombre de véhicules en circulation a doublé, passant de 21 millions à 40 millions.
L'expérience de l'îlot de Pod Mrcaru, ou l'évolution considérable en 30 ans d'une population de lézards isolés dans un nouvel environnement : la preuve de l'évolution par empirisme.
En France, l'urbanisation et le goudron dévorent tous les 7 à 8 ans 1% du territoire, soit l'équivalent d'un département.
Perturbateurs endocriniens : en 50 ans, la fertilité masculine en Europe a chuté en 52%.
le fait que nombreux sont nos médicaments qui viennent directement de la richesse du vivant : l'exemple plus évident étant l'aspirine, qui vient d'un composé du saule.
Effondrement des stocks de poisson : pour pêcher un kilo de poisson, il faut aujourd'hui dépenser 17 fois plus d'énergie qu'en 1890. Énergie fossile, évidemment.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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Malheureusement non, je ne ressors pas de ce livre avec des connaissances supplémentaires, ni même une réponse à la question "comment habiter la terre?". J'en ressors plutôt meurtrie, culpabilisée par la tournure que prend notre bien triste attachement aux choses matérielles et à la consommation sans cesse croissante imposée par notre société.
Je m'attendais à autre chose en commençant ce livre. Ce qui explique certainement pourquoi je suis un peu déçue...
Disons qu'il ne faut pas être éco-anxieux pour l'achever...

En revanche, je reconnais que les explications qui sont faites sur la réaction de la biosphère, ou encore celles portant sur la crise de la biodiversité ont le mérite d'être simples à comprendre, et suffisamment vulgarisées pour être accessibles à tout un chacun.
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Lu dans le cadre du Prix du jury Livre de poche 2022

Très attachée aux questions de l'écologie, j'étais intriguée par ce titre et assez satisfaite qu'il fasse partie de la sélection 2022. L'auteur, géologue de formation, apporte un éclairage sur la biodiversité et sur les différentes crises que la planète a pu connaître. Il essaie aussi de la comparer à celle qui se prépare actuellement, même si cela est loin d'être simple.

Je l'ai lu rapidement, en effet les chapitres sont courts (parfois trop ?) et s'enchainent facilement. Cependant, même si j'ai beaucoup appris (j'ai particulièrement apprécié la partie sur le transport/déplacement des virus et des espèces animales !), certains points m'ont beaucoup dérangée.

Par exemple, l'accent mis sur les "petits pas" individuels (alors même que l'auteur chiffre par ailleurs que l'eau est beaucoup plus utilisée à l'échelle de l'agriculture que du domicile), et une manière très tiède de dire que "bon, faut avancer, petit à petit et ça finira par marcher". Je comprends que l'on puisse aimer cette approche, cela a été mon cas, mais on se rend vite compte de ses limites. Surtout lorsque l'auteur fustige un peu plus loin le véganisme, pourtant très respectueux de la planète !

De même, j'ai mis un moment à comprendre le point de vue de l'auteur, tant il utilisait parfois d'arguments vus et revus ("la planète a déjà connu ce genre de réchauffement donc on va s'en sortir !"). Même s'il finit par expliquer que cette crise est beaucoup plus rapide que les précédentes, j'ai eu l'impression que certains de ses arguments pourraient carrément être repris par des climat-sceptiques... On est donc bien loin du but initial. Heureusement, il termine sur le fameux "il n'y a pas de planète B, arrêtons de rêver à coloniser l'espace".

Peut-être que je suis déjà "trop" sensibilisée à ce sujet et que cet essai parlera beaucoup plus à des débutants en la matière, ou au contraire à des scientifiques avides de statistiques. Pour ma part, je suis plutôt partisane d'une révolution anticapitaliste si on veut s'en sortir.
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