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Critique de Aelinel


Depuis que je suis sur les réseaux sociaux, il est beaucoup plus facile de suivre les sorties des maisons d'éditions. C'est ainsi que j'ai découvert la collaboration de Thomas Day (à l'écriture) avec Aurélien Police (au graphisme) pour la bande dessinée Juste un peu de cendres. Si je n'avais jusqu'à présent jamais lu Thomas Day, j'avais eu néanmoins de bons échos sur son travail mais j'avais eu aussi des remarques sur la noirceur ou le côté glauque des univers développés dans ses romans. Quant à Aurélien Police, j'étais d'ors et déjà conquise : le style de son art, notamment sur les couvertures de romans, est facilement reconnaissable! Pour exemple, si vous avez lu la trilogie de la voie des oracles d'Estelle Faye ou le diptyque Aeternia T.1 & 2 de Gabriel Katz, aux éditions Scrineo, c'est lui!

Ashley Torrance n'a que dix sept ans quand elle décide de s'enfuir de chez elle : n'y voyez pas là une simple fugue d'adolescence car sa famille est aimante et équilibrée. En réalité, elle fuit car elle se sent en danger et ne veut pas que ses proches en subissent les conséquences. Depuis toute petite, Ashley possède un don : avec ses yeux vairons, elle peut dissocier des créatures différentes des humains, celles qu'elle nomme les « Cendreux » ou les « Consumés ». Leur apparence effrayante donne l'impression qu'il se consume comme des braises et un fil ténu semble tous les connecter. Or, voilà qu'ils deviennent de plus en plus nombreux aux États-Unis depuis la Crise de 2008 mais surtout, ils savent qu'Ashley est aussi une menace pour eux…

Dès le départ, deux points m'ont un peu agacé : l'appartenance de Juste un peu de cendres au registre du Young Adult (vous connaissez ma passion pour ce genre mais la faute m'en incombe car je n'avais pas lu le synopsis avant de l'acquérir!) et le fait que l'héroïne possède des yeux vairons. le Tanuki l'avait déjà fait remarquer dans l'une de ses chroniques et cette caractéristique commence à être vraiment un stéréotype dans le YA.

Malgré cette déconvenue de première minute, ce roman graphique s'est révélé être une lecture très agréable.
– Débutons en premier lieu par le livre-objet : il est tout juste magnifique. le velouté de sa couverture ainsi que ses pages en papier épais glacé en font un objet de qualité. de plus, étant donné qu'il s'agit d'un one-shot, il pourrait tout à fait convenir pour une idée-cadeau (Noël is coming !).
– L'univers imaginé par Thomas Day est intéressant et intriguant. Sa teneur sombre et mystérieuse éclipse immédiatement le côté YA que je craignais dès le départ. Et l'auteur évite le stéréotype d'une adolescente torturée qui ferait une fugue pour fuir une famille sordide. Rien de tout cela au contraire, Ashley est une jeune fille attachante, responsable et combative. Elle essaye de comprendre son don afin de mieux s'armer face à ces créatures mystérieuses.
J'ai également beaucoup apprécié que le récit prenne une dimension sociale importante : sans trop en dévoiler, l'auteur aborde aussi la crise de 2008 et n'hésite pas à dénoncer les conditions des personnes tombées en déshérence : chômage, endettement, dépression, alcoolisme, prostitution, etc… Il ponctue également le roman graphique de références liées à l'Imaginaire qu'elles soient littéraires (Shining par exemple car le début de l'intrigue se déroule dans le Maine) ou musicales (comme David Bowie).
– Enfin, l'univers graphique d'Aurélien Police s'est révélé être à la hauteur de son talent. Les planches sont tout simplement magnifiques et d'une grande originalité. A la fin de la bande dessinée, il explique d'ailleurs sa technique pour le fameux rendu des cendres présentes tout au long du récit. Il s'agit d'une véritable photographie de l'incinération d'un manuscrit (le premier jet de Juste un peu de cendres envoyé par Thomas Day !) qu'il a ensuite modifié par ordinateur et inséré dans ses images. le rendu est époustouflant et spectaculaire !

Juste un peu de cendres aurait donc pu être un coup de coeur mais c'est sans compter une fin malheureusement abrupte et « facile ». L'impression que cette dernière m'a laissé, c'est : « Ah bon ? Tout ça pour ça ? ». J'ai trouvé cela un peu dommage.

En conclusion, la collaboration entre Thomas Day et Aurélien Police s'est révélée être une véritable réussite. Pour ma part, elle confirme le talent du second tandis qu'elle m'a bien donné envie de découvrir d'autres oeuvres du premier, à savoir Dragon. Malgré une fin un peu décevante, je vous invite tout de même à jeter un coup d'oeil à Juste un peu de cendres car il vaut le détour.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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