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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Je veux écrire l'incertitude, le mystère et le flou. Qu'entre les lignes apparaisse toute la magie de qui nous sommes. Des êtres profondément insatisfaits. Je veux dire notre irrémédiable intranquillité, qui constitue notre force et notre beauté ».

Aliénor Debrocq, une jeune Belge, m'a baladée tout au long de ce qu'on peut appeler son – ou ses – romans, d'un bout à l'autre de la planète : de Bruxelles à Calais, de la Bretagne à la Thaïlande.
Elle m'a emmenée dans les méandres tortueux d'un cerveau de romancier – ou de romancière. Et je peux vous dire que ça remue, là-dedans ! Ca tourne, ça arrête, ça repart, ça abandonne...ça lâche prise.

L'histoire de ce tiers sauvage, ce tiers abandonné par la civilisation et ses codes, qu'on veut garder intact ? Je vais essayer de vous la livrer, mais ça va être difficile car Aliénor Debrocq se joue de ces codes, elle traficote avec la réalité et ses diktats pour mieux nous conduire au pays de cette intranquillité dont son héroïne est la représentante.
« Je n'arrive pas à décider qui va raconter cette histoire. La focalisation m'échappe » : voilà ce que Clara Clossant (mais s'appelle-t-elle vraiment Clara Clossant... ?) déclare. Elle s'essaie à écrire un roman et doute d'elle. Coincée dans son appartement pourri à l'ombre d'un viaduc routier, désabusée à la suite d'une sombre histoire où elle a perdu une amitié et où elle s'est elle-même perdue, elle devient assistante d'un écrivain à la mode pour mieux l'espionner.
Cela ne sert à rien que je raconte la suite, car tout va se bousculer : l'écrivain en question, son fils, son ex-femme, les protagonistes de ses 3 romans, ses anciens copains de Fac, ainsi que les personnes – personnages peuplant la vie et l'imagination de Clara. On y parle de snobisme des « salons » littéraires, de touristes égoïstes, de migrants (é)perdus... On y parle aussi de compassion, d'amour, de lâcher-prise...
« Elle n'a jamais cru au destin, n'a jamais utilisé de mots comme celui-là, mais il arrive que la vie nous étonne, et on se retrouve la bouche pleine de clichés, qui prennent soudain sens ».
Les histoires vraies et de fiction s'enchevêtrent pour former un tout qui, ma foi, tient la route : celle de l'incertitude.

Je suis entrée dans ce roman comme on entre dans un labyrinthe. C'est alerte, très intellectuel, plein de remarques acerbes où le cliché est honni (peut-être y a-t-il trop d'allusions à ce cliché honni). La première partie fuse en tous sens et je me suis bien amusée. J'ai trouvé la suite un peu moins jouissive, un peu plus donneuse de leçons ainsi qu'un peu plus « trop de choses dans tous les sens », mais la fin se rattrape bien, et l'auteure adresse un pied-de-nez à toute cette intelligentsia bien-pensante autour de la chose littéraire.

Merci aux éditions Luce Wilquin pour ce roman pétillant.
Croyez-moi, Aliénor Dubrocq est une auteure à suivre. Il n'y a pas qu'Amélie Nothomb, en Belgique...
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J'ai beaucoup apprécié ce livre qui manie avec adresse l'art de la mise en abyme. Clara, la narratrice, « auteure du dimanche », est aussi attachante qu'énervante et l'auteure, « professeure de littérature contemporaine et d'écriture dans l'enseignement supérieur artistique », manipule avec talent son lectorat. J'ai aimé me laisser faire parce qu'elle nous offre, ce faisant, au moins trois romans pour le prix d'un, puis parce que son récit est si crédible qu'il est impossible de ne pas se demander quelle est la part d'autofiction et surtout parce que cette réflexion sur la place de la fiction dans la réalité de nos existences est habilement menée, ponctuée de jolies références littéraires autant contemporaines qu'historiques.
Cette histoire, ponctuée rebondissements, racontée dans un style léché, d'abord dynamique et puis de plus en plus plus lent, sur un ton mi -arcastique mi-naïf, m'a d'autant plus séduite qu'Aliénor Debrocq semble avoir pris beaucoup de plaisir à la construire et je regrette presque de devoir lui reprocher la troisième partie de ce livre qui, comparativement aux deux premières, m'a semblée inutilement tirée en longueur, un peu comme si l'auteure avait éprouvé des difficultés à y apposer le mot fin.
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Clara Clossant est une écrivaine en devenir qui vit une vie triste et grise dans son appartement face au viaduc. Elle est fascinée par Marcus Klein, auteur populaire de « roman de gare » mais aussi amère face à son succès, qu'elle juge trop facile. Sur un coup de tête, elle décide de se faire engager par lui et de devenir son assistante. Ainsi pourra -t-elle enfin découvrir la recette d'un best-seller...

En ouvrant « le tiers sauvage », vous vous attaquez en fait à trois romans (voire plus!): celui d'Alienor, celui de Marcus et celui de Clara. Les narrations s'enchaînent en chapitres brefs et rythmés, ce qui s'avère parfois déconcertant. La lecture est agréable mais un peu longuette cependant. Une intéressante découverte pourtant, et belge en plus!
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Obnubilée par le processus d'écriture et son succès, Clara Clossant décide de s'intéresser à Marcus Klein, un auteur à succès. Un titre qu'elle juge injustement délivré. Profitant de son installation à Bruxelles, elle se fait embaucher comme assistante et entame une curieuse opération d'espionnage.


D'entrée de jeu, l'approche de l'auteur m'a accrochée: la mission de Clara est pour le moins curieuse, insolite. de quoi donner bien envie de se plonger dans la lecture. D'autant que l'auteur opte pour une construction originale, un mélange de pensées, récits, notes, extraits de romans. Nés de la plume de Clara ou de Marcus, les textes s'entremêlent, dans des genres totalement différents en marge de l'intrigue principale.

Au-delà de la simple relation Clara-Marcus, les récits s'enchâssent et intriguent. Chacun propose une thématique tout aussi intéressante, des univers prennent forme, proches ou exotiques, des quotidiens dont on aimerait savoir davantage.

Ajoutons à cette composition quelques paysages séduisants et des personnages plutôt sympathiques, attachants: Marcus tiraillé entre vie privée et professionnelle, Eloi, fan d'éclairs tout chocolat, Clara embrouillée dans des choix passés.

Le tout donne un récit étonnant et dynamique, au tracé un peu sauvage, mêlant fiction et réalité, y ajoutant émotions et sentiments: une belle découverte !

Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Dans ce livre, Aliénor Debrocq illustre très bien le mal de l'écrivain (en tous cas d'une certaine partie d'entre eux), par ce mélange entre réalité et fictions (la fiction qu'on aimerait écrire, celle qu'on écrit vraiment, et toutes celles qu'on imagine à côté). En ce sens, le tiers sauvage est très réussi, tant sur la forme (mélange entre récits de faits, pensées, notes, extraits de romans) que sur le fond (réflexions intéressantes sur le monde de la littérature et celui de l'écrivain)
Une nette préférence pour le premier tiers du roman, plus dynamique.
Une excellente surprise ! Merci à Masse Critique et aux Editions Luce Wilquin de m'avoir permis cette découverte !
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