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EAN : 9782875601216
181 pages
Onlit (01/02/2020)
2.91/5   11 notes
Résumé :
« Aux origines de ce livre, il n’y avait rien d’autre qu’un billet d’avion pour Saint-Pétersbourg et le nom de Lily Brooks, ma jumelle américaine. Tout le reste s’est révélé au fil des cent jours de cet automne-là, au cours duquel j’avais résolu d’écrire un roman. »
Entremêlant enquête policière et quotidien d’une journaliste prise dans les méandres de sa propre imagination, Cent jours sans Lily explore les steppes russes et la côte américaine en quête de ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman aurait pu s'appeler « Deux cent mille signes » ou encore « de sang, milles signes » (p.123) de l'aveu de la narratrice pour faire référence à son séjour à Saint-Pétersbourg au début du roman et à son engouement pour l'histoire russe et ses drames sanglants. Pourquoi 200 000 signes? Parce que l'auteure/narratrice s'était fixée chaque jour d'écrire 200 000 signes comptabilisés par son ordinateur et d'en faire un roman au bout de 100 jours.

« Écrire un roman qui ne raconte rien d'autre que le passage des jours sous la forme de cent chapitre de deux mille signes. M'y astreindre quoi qu'il arrive – fatigue, travail en retard ou manque d'aspiration. Les Cent jours comme Napoléon […] Si possible, abolir toute forme d'intrigue […] Ne pas rechercher à tout prix le suspense, le drame, l'émotion. «
Chapitre 16, p.33

Soit un total de 20 000 000 de signes en bout de course qu'elle a probablement dépassé. Et concernant l'intrigue, malgré elle, la journaliste Linda Mulvey, a dû faire avec la disparition de sa soeur jumelle de coeur: Lily Brooks, au 3ème jour de son livre.

[photos sur mon blog et couleurs]

Ce roman est composé de 100 chapitres, brefs et concis. On les lit avec plaisir; très bien écrits. Au départ, une journaliste en voyage pour interviewer Jan Fabre, un artiste belge, qui expose à l'Ermitage en Russie. Puis survient la disparition de son amie, jumelle américaine, qu'elle a connue à l'université Columbia. Elles se rêvaient écrivaines toutes deux. Linda a essuyé des dizaines de refus tandis que son amie a enchaîné les succès littéraires.



Combien de fois ai-je eu envie de fuir ma propre vie, à votre avis? Quelle femme ne songe jamais à cette éventualité? Et combien passent à l'acte? Parmi toutes celles qui disparaissent chaque année, combien le font délibérément, pour échapper au succès et au pouvoir de leur propre imagination? »
Chapitre 77, p.139

Linda est devenue mère célibataire tandis que Lily mord dans la vie à pleine dent. Leur vie ont pris des chemins séparés. Son amie lui manque, elle ne répond plus à ses courriers ni à ses appels et elle finit par apprendre sa disparition, contactée par Alexander, inspecteur de l'autre côté de l'Atlantique et décide d'enquêter. Apparemment son amie harcelait un photographe, ex-otage retenu un an en Syrie. Linda a du mal à y croire connaissant son amie et décide de rencontrer Elias, ce survivant dont la presse parle tant.

« Les hommes sont faibles. Ils sont poreux aux charmes qui se donnent à voir. le regard est un piège dans lequel il faut éviter de tomber. Je suis bien placé pour le savoir – c'est mon métier. »
Chapitre 43, p. 79

Un livre qui déconcerte, ne correspond pas aux critères habituels d'un rompol ni de la narration. Aliénor Dubrocq utilise les digressions comme dans un journal, plonge dans les souvenirs et nous emmène avec elle. Humour, plaisir des mots, des tournures et observation fine de la mécanique du monde.

« A la fin du Moyen-Age, la représentation la plus commune est celle d'un dieu vengeur [... citation complète sur mon blog] bourdonnement incessant dans lequel baigne désormais notre cerveau vient parasiter cette relation de soi à soi. Nous sommes à la fois partout et nulle part. »
Chapitre 34, p.62

« Aussi longtemps qu'il y aura des femmes et du sang, leur cri se propagera dans la nuit, avec les bêtes, les insomnies et l'encre sur le papier. »
Chapitre 97, p.175

« On dit que juste avant de mourir, on voit sa vie défiler devant soi. Je n'y crois pas du tout. Il me semble qu'à cet instant, tout se contracte et se dilate à la fois. On échappe enfin à la linéarité du temps pour embrasser du regard les moments forts qui se juxtaposent et se mêlent en une constellation d'images. »
Chapitre 90, p.162

J'ai été sous le charme et la forme non conventionnelle de ses écrits m'a apparue comme un plus au contraire. On lit cela comme un journal, entre fiction et réalité et on est emporté, captivé. Surpris aussi parfois de la tournure du récit.

« le langage définit tout ce que nous vivons. «

chapitre 75, p.135

J'ai choisi ce titre parmi une longue liste proposée lors de la Masse Critique de Babelio et j'ai eu une belle surprise en découvrant cet écrivain, ce talent indéniable et cette forme originale d'écrit. C'est haletant comme un thriller, émouvant et drôle à la fois. N'hésitez pas, lisez-le!

« On a beau déborder d'imagination, on ne s'attend presque jamais à ce que le réel nous offre. Parfois le plus banal, parfois le plus improbable. Incroyable,. inimaginable. Impossible. «
Chapitre 94, p.167







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"Deux cent milles signes, élaborer son oeuvre de jours en jours, cent chapitres court et concis, à la découverte d'une intrigue très inhabituelle "


🖋Avis livresque

~~ Premier livre que je lis de cette auteure, et je ne regrette pas. Son style est atypique. Les chapitres sont courts et agréables à lire Elle arrive à manier ces récits en alternant les pensées de ces protagonistes.
D'ailleurs, ils ont tous un lien avec Lily Brooks.
Ce livre est haletant, osé, et se lit comme un thriller dans le sens où les pages se tourne vite. On veut avancer pour comprendre cette histoire où est Lily ?

Dans ce livre, on voyage de St Petersbourg, au Canada, en Belgique, à Paris..., on imagine aussi la culture, les musées, la vie d'un auteur et d'un inspecteur de police, toutes les descriptions sont brefs mais tellement imaginatifs, j'ai apprécié cet aspect.
Jusqu'au bout, on ne devine pas où Lily a pu partir, pourquoi et la fin m'a bouleversé.
On plonge directement dans les souvenirs de la narratrice.
Ces femmes sont le reflet de notre société et le thème de l'amitié abordée reflète aussi les changements de nos vies qui nous bouleversent chacune à notre manière.

Citations d'un passage du livre:

"Implacable succession d'événements qui nous conduit vers notre propre terme"
"la littérature n'échappe pas à cette règle, qui dit intrigue, dis liens de cause à effet, qui dit intrigue dit succession de ce qu'on nomme péripéties, transformation d'un état initial et sa révolution en un état final."
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Linda décide de s'astreindre à écrire tous les jours un peu: sans cette discipline, sa vie risque de bouffer sa créativité. À peu près au même moment, son amie Lily Brooks, autrice américaine reconnue disparaît.
C'est un vrai plaisir de suivre la narratrice de ce roman qui balade son lecteur entre différents genres, différents points de vue, entre banalité de la vie quotidienne et vies hors du commun d'autrice américaine à succès, enquêteur américain ou photoreporter kidnappé dans un pays en guerre. Elle nous livre ses réflexions sur la création littéraire, sur la difficulté de concilier une vie traditionnelle de femme avec des ambitions d'écrivain, ses fantasmes de femme ordinaire...
J'ai beaucoup aimé ce mélange et le ton sans concession et sans prétention qui fait qu'on peut se retrouver en elle. J'ai beaucoup aimé retrouver évoquées des expositions que j'ai vues. C'est vraiment un livre étonnant qui ne ressemble à aucun autre. Il ne faut pas craindre d'être dérouté.
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La difficile de donner un avis tranché sur ce livre. 100
jours, 100 chapitres et 2000 caractères... les bases sont
posées. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Je peux
vous dire que son style est très atypique. Je me suis
souvent perdue dans la lecture, les mots confusion,
désenchantement me viennent à l'esprit.
Mais plus on avance dans la lecture, plus le sujet initial
apparait. Tout fait sens.
J'ai dû revoir mes bases de la littérature et je n'ai pas
vraiment tout compris.Les défis d'écriture de l'autrice
m'ont parfois décontenancé. Mais j'ai aimé la forme du
roman. Celui-ci me restera longtemps en mémoire.
Franchement ? A lire
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Une autrice belge en quête de succès, une autre, son amie américaine, qui n'en manque pas, un photographe français retenu comme otage en Syrie avec des collègues, un policier américain célibataire : tout cela semble bien hétéroclite. Et c'est vrai qu'au départ, je me suis demandé où Aliénor Debrocq voulait m'emmener dans son roman. Tout me paraissait un peu confus.
Au fur et à mesure, l'intrigue se précise, les liens apparaissent. J'avoue ne pas avoir toujours tout compris. Les défis d'écriture de l'autrice m'ont parfois décontenancé. Mais j'ai aimé la forme du roman en cent courts chapitres et je garde un souvenir agréable de cette lecture.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Un an, c'est le délai habituel entre le moment où l'écrivain dépose la plume et celui où il voit son livre édité. C'est long voyez-vous, c'est très très long, en comparaison avec un chanteur rock, par exemple, adulé au moment même où les sons sortent de sa bouche tandis qu'il inonde la scène de sa sueur. L'écrivain, lui, doit patiemment élaborer son oeuvre jour après jour, scribouillant, noircissant, raturant et recommençant sans cesse et sans merci des mois durant, pour en arriver à un premier jet potable qu'il lui faudra ensuite massacrer à coups de lente et patiente réécriture avant de parvenir enfin à un manuscrit martyr qui sera lu, soumis, relu, resoumis à quelques précautionneux lecteurs.
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Il n'y a rien que je puisse faire pour les gagner [les élèves] à la cause littéraire qui est la mienne: je ne peux qu'ouvrir des portes, tracer des perspectives, communiquer une passion et espérer que le feu sacré prenne chez certains.
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«Vous aviez dit plus jamais ça, Shame on You, World» clament les rescapés de Srebrenica sur des pancartes bigarrées. Les pétitions pleuvent, les déclarations se multiplient en une vocifération incrédule, inerte et sans issue, tandis que l'Occident prépare la fête de Noël à grands coups de matraquage publicitaire.
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On dit que juste avant de mourir, on voit sa vie défiler devant soi. Je n'y crois pas du tout. Il me semble qu'à cet instant, tout se contracte et se dilate à la fois. On échappe enfin à la linéarité du temps pour embrasser du regard les moments forts qui se juxtaposent et se mêlent en une constellation d'images.
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- J'ai dit que je ne lui en voulais pas d'avoir choisi mon prénom. Par contre, je suis blessée qu'elle se soit enfuie sans prévenir personne. blessée qu'elle ne pense qu'à elle. Combien de fois ai-je eu envie de fuir ma propre vie, à votre avis? quelle femme ne songe jamais à cette éventualité? Et combien passent à l'acte? Parmi toutes celles qui disparaissent chaque année, combien le font délibérément, pour échapper au succès et au pouvoir de leur propre imagination? Vous pouvez me le dire?
- Aucune, d'après nos statistiques.
- C'est bien ce que je pensais.
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