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Citations sur Le sang nouveau est arrivé : L'horreur SDF (10)

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, en situation extrême, l'homme s'habitue très vite à l'atroce. Il est une heureuse facilité à supporter la vue du sang.
Le sang des autres, bien entendu...
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L'amour. L'âââmoûûûr. Ils n'ont que ça en tête, en langue, aux yeux, au fion. L'amour est à la fois la question et la solution. L'alpha et l'oméga. La réponse universelle. La guérison de tous les maux... Comme si l'amour ne portait pas sa part d'ombre, son ambivalence, sa haine cachée, sa destructivité dévorante... Comme s'il était autre qu'un affect. Comme si tout affect, de par son essentiellement labilité, n'était pas essentiellement suspect. Comme si, enfin, comme si surtout, la pensée n'existait pas.
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Le christianisme, lèpre de l'Occident, corrompt de son souffle fétide, de ses doigts pourris, tout ce qu'il touche. La maladie, toute maladie, est sienne. C'est là, sa condition de possibilité, sa catégorie, sa jouissance. Son sexe, en somme. Le christianisme... Cette désolée gâteuse, cette vieille toute de deuil infini, cette navrante sorcière, qui ne mouille plus de lécher, et à quatre pattes, les ulcères de Job. Et ces ulcères justement lui sont sacrés. Ils ne doivent pas... Ils ne peuvent pas guérir. On a besoin d'eux... Ils sont la démonstration ultime de la vérité christique. La preuve par pus ! Pauvre Job, idiot de la famille. Mais idiot utile...
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La rue est un crime ignoble commis à chaque heure du jour et de la nuit contre les faibles et les innocents. Innocents de tout, sauf de leur malheur. Un crime commis dans l'indifférence générale. Un crime sacrificiel et barbare répété pour l'édification de tous. Honte à nous ! Honte à la France ! Honte à cette grande nation qui sut, jadis, pour une certaine idée de l'homme, soulever le monde. Il faut que cela cesse. Il faut appeler le crime par son nom. Il faut, par la loi, rendre illégale la mise à la rue.
Asile ! Asile, au nom des hommes !
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La rue est une horreur. La rue est une terreur. La rue est une torture. La rue est un crime ignoble commis à chaque heure du jour et de la nuit contre des faibles et des innocents.
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"Il faut tirer sur la morale".

Nietzsche
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Quel contrat social ? Où est-il ce parchemin de malheur ? Que je le voie. Que je m'en torche. Contrat ? Bite ! Et qui donc en a rédigé les termes ? Hein ? Quand ? Comment ? Et quel est, au juste, l'inénarrable truffe qui l'a signé ? (page 110)
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Curieusement, le SDF, exclu parmi les exclus, se révèle à l’analyse, au contraire, tout ce qu’il y a de plus inclus.
Il occupe position et fonction dans la société.
Il joue sur la scène du théâtre social un double rôle essentiel. Celui de la victime sacrificielle. Et celui du contre-exemple. Il est la moderne version du corps des suppliciés pourrissant jadis en place de Grève.
L’incontournable démonstration du prix de la transgression.
(page 81)
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Et derrière nos bienveillantes démocraties, se cache, mutique, mais vigilante, une totalitaire obligation : Citoyen sera productif ou, lentement, et passivement, et sans bruit, mis à mort.
Que l’on ne s’y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, et nécessaire. L’ordre social est à ce prix.
(page 82)
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Entertainment, disent les Américains. Le terme recouvre à la fois les sens de « divertissement » et de « spectacle ». il vient du français « entretenir ». Mais que faut-il donc à ce point fiévreusement entretenir ? Soutenir ? Cajoler ? L’attention, sans nul doute. C’est l’attention qu’il faut capter pour mieux et à tout prix la détourner d’autre chose. De quoi ? Pascal, évidemment, le savait bien, pour qui tout divertissement était détournement de l’idée, de l’évidence incontournable de la mort. De ce divertissement métaphysique, la télévision a élargi la recette : définitivement, l’objectif stratégique sera d’abolir la possibilité même de toute pensée en général. Pensée de la mort. Du temps qui passe. Pensée de la vacuité. De la stupidité foncière de l’existence. De l’aliénation. Pensée de la liberté, surtout. Surtout, de la liberté… De toute pensée quelle qu’elle soit. Et cela - et là résident le vrai tour de force, l’ultime raffinement de la ruse - même et surtout lorsqu’on y fait semblant de parler de choses sérieuses. (pages 28-29)
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