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EAN : 9782070342068
256 pages
Gallimard (04/12/2008)
3.63/5   15 notes
Résumé :

Onze nouvelles sur le fil du rasoir, à l'intention de ceux qui savent que l'Histoire est sans issue, l'espoir vain et ce monde insoutenable. Sans dieu ni maître, un manifeste du pessimisme joyeux.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je croyais à tort que ces nouvelles étaient d'inspiration nihiliste : j'aurais mieux fait de relire les notes de mes précédentes lectures du psychanalyste-anthropologue belge.

J'en suis venu à la conclusion suivante sur les fictions de Declerck : tout en puisant son pessimisme et sa noirceur dans la philosophie allemande (pas que Nietzsche et Schopenhauer - que je retrouve moins - mais surtout Heidegger dans la persistance du concept du Dasein), l'efficacité de sa prose se mesure à sa capacité à faire appel aux émotions les plus archaïques du lecteur - une démarche assez anti-philosophique au demeurant. Émotions archaïques tels l'angoisse de la mort, l'immanence du sens moral, le Dasein, justement, c-à-d la condition de l'existence dans la conscience de la possibilité constante de sa propre disparition. Autre recours stylistique très efficace : le déplacement de la perspective du narrateur, qui peut devenir un animal (ex. morpion ou cochon) mais doté de conscience humaine. Deux vieux trucs des contes philosophiques, me (lui) rétorquera-t-on, mais quelle puissance et quelle originalité !

J'ai apprécié particulièrement les trois nouvelles les plus longues, la première ("Auschwitz sandwichs") sur la mort du grand-père, "Le camp du Gai Savoir", sur l'imposition concentrationnaire d'un certain progrès intellectuel, et j'ajoute "Allah Akbar", biographie d'un tortionnaire américain.
"Une petite vie", récit extrêmement bref d'une naissance suivie d'infanticide, selon la perspective du foetus-avorton, possède aussi une très percutante charge d'horreur. A noter aussi, en contrepartie absolue, "Tu venais de loin", nouvelle d'une douceur infinie sur les rapports du narrateur à son oiseau en cage.
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quelques nouvelles incisives, qui poussent à l'interrogation sur l'humanité de l'homme, et qui déconcertent par les prises de conscience implacables qu'elles livrent sur un mode souvent outrancier. A lire d'urgence pour le grand coup de frais donné à des problématiques que l'on nous a accoutumés à traiter avec beaucoup plus de détours.
Profitez de cette lecture pour vous réveiller!
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Toutes les nouvelles ne sont pas d'égale densité mais leur lecture est un régal prophylactique. Si vous ne devez en lire qu'une: "Le Camp du Gai Savoir" d'où Kafka, Orwell et Nietzsche ne sont pas très loin.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Objectif" , voilà un mot plus terrible, plus radical, que n'importe quelle hallucination dont sont capables tous les maniaques de la révolution....OBJECTIVEMENT , donc,l'homme est avec le rat, le mammifère le plus commun de la planète. Et aussi , la pulsion sexuelle étant (comme chez le rat) ce qu'elle est, le plus aisément remplaçable. Tandis qu'une espèce disparue, animale ou végétale est, elle, à jamais éteinte. Et c'est alors pour chaque petite araignée, pour chaque fleur, pour chaque batracien disparu un pan de millions d'années d'histoire de l'évolution qui se clôt brutalement dans le non-sens et le néant. De ce point de vue OBJECTIF, Mrs Reed, toutes les victimes des tremblements de terre et des accidents ferroviaires valent-elles un lémurien ? La question d'un point de vue darwinien au moins se pose....
Oui , un tiers du vivant envolé d'ici cinquante ans. Mais foin de sentimentalité. Le droit au développement économique d'abord. Les besoins énergétiques de l'humanité d'abord. L'homme toujours...ce chancre...Comme si l'existence de l'homme avait le moindre sens et la moindre chance de succès en dehors de la nature.
Imaginez, Mrs Reed, toute cette mémoire du vivant sacrifiée aux besoins de nos moteurs à combustion. Cet immense potentiel pharmacologique, pour ne considérer, une fois de plus que notre propre et exclusif intérêt.

Dans la nouvelle "Le camp du gai savoir".
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