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Critique de Katsika




La nonne et le brigand de Frédérique Deghelt paru chez Actes-Sud en 2011, tout en étant très bien écrit, est un roman est divertissant et recèle jusqu'à la fin nombre de surprises. Il développe les thèmes de l'amour impossible, de l'aventure, des secrets de famille, du rapport de la foi et de la vie et pas un seul instant ne donne au lecteur l'occasion de s'ennuyer. Comme la langue utilisée, la structure du roman est subtile sans jamais prêter le flanc à la moindre confusion.
Au centre du roman, héroïne et très souvent narratrice, Lysange Kenny qui se présente ainsi : « J'ai un peu plus de quarante ans, deux grands enfants. Ils ne s'intéressent qu'à leurs amis et c'est bien de leur âge. John leur père [et accessoirement son mari…] est mon plus tendre ami, et si ma vie d'amante est jalonnée de bien belles histoires, je ne crois plus au grand amour ». D'ailleurs c'est une femme un peu revenue de tout qui a fait sien l'aphorisme de Paul Morand « le créateur a raté ce monde-ci, pourquoi aurait-il réussi l'autre ? » Ajoutons que, comme son frère aîné Vincent, elle est née au Brésil où ses parents se sont rencontrés. Mais la famille est revenue en France alors qu'elle est encore enfant. Démographe, elle parcourt le monde pour ses recherches et vit dans une confortable aisance et une grande liberté. Au début du roman elle fait deux rencontres qui bouleversent sa vie. Celle de Pierre, reporter de guerre, pour lequel elle ressent, à sa grande surprise, un amour violent qui met à mal ses habitudes de femme volage et jusqu'à son équilibre. Comme le dit Sophie Hénaff : « C'étaient les prémices de l'amour, la recette du flan dans la tête et des diodes tout le reste du corps ». D'autant qu'après le vertige du coup de foudre, elle découvre un homme pour le moins toxique. La seconde rencontre, concomitante de la première est celle de Tomas, un monsieur âgé qui lui écrit pour lui proposer, de façon très surprenante, de lui laisser la jouissance de sa maison sur la côte sud-ouest, désireux lui explique-t-il de finir sa vie au Brésil où il a passé les plus belles années de sa vie. Prudente mais intriguée elle va voir de quoi il s'agit. Il la reçoit avec beaucoup de gentillesse, lui explique sa démarche et lui propose de prendre ses marques dans la maison. C'est comme ça qu'elle découvre dans la bibliothèque le journal intime d'une toute jeune religieuse. Et contre toute attente c'est avec cette dernière que commence l'Aventure. Elle quitte le Carmel de Notre-Dame-du- Calvaire à Gramat pour rejoindre la mission de Guajará-Mirim, « un endroit reculé de l'Amazonie » où l'on parvient après un difficile et périlleux périple de deux mois au moins. Elle est escortée pendant tout son voyage par un guide / garde du corps, baroudeur que les Indiens « ont surnommé » Angel, probablement par antiphrase. Dès lors le récit alterne entre les aventures de soeur Madeleine et les amours et les angoisses de Lysandre.
Bien sûr les deux récits finissent par se rejoindre : la lecture du journal de soeur Madeleine révèle à Lysandre des secrets de famille jusqu'alors très bien gardés.
C'est un roman qui se dévore sans pourtant céder à la facilité. Et il est assez riche pour que j'aie envie un jour de le relire.
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