- Comprends aujourd'hui, mon garçon...
... que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu'on veut.
Sans doute c'étaient là des paroles de sagesse, ou tout au moins d'expérience. Mais il y avait un fait qui, en ce moment, criait plus fort que toutes les paroles : la séparation. Je ne verrais plus celle qui m'avait élevé, qui m'avait caressé... Celle que j'aimais... Ma mère !
Comprends aujourd'hui, mon garçon, que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu'on veut.
Je suis un enfant trouvé...
... mais jusqu'à mes huit ans, j'ai cru que comme tous les autres enfants, j'avais une mère.
Lorsque je pleurais, elle me serrait doucement dans ses bras.
Jamais je ne me couchais sans qu'elle vint m'embrasser.
Elle me chantait des chansons.
Pour cela et pour bien d'autres choses encore, je croyais qu'elle était ma mère.
La famille est un archipel.
En quittant le sol desséché des causses et des guarrigues, je me trouve, par le souvenir, dans une vallée toujours fraiche et verte, celle de la DORDOGNE, que nous descendons à petites journées, car la richesse du pays fait celle des habitants, et nos représentations sont nombreuses, les sous tombent assez facilement dans la sébile de capi.
Cet enfant regrette sa mère ! Il a du cœur ! Il ne faut pas le battre pour ça ! C'est bon signe...
Ceux-là seuls qui ont vécu à la campagne avec les paysans savent ce qu'il y a de détresse et de douleurs dans ces trois mots: "vendre la vache".
Je suis un enfant trouvé... mais jusqu'à huit ans, j'ai cru que comme tous les autres enfants, j'avais une mère. Lorsque je pleurais, elle me serrait doucement dans ses bras. Jamais je ne me couchais sans qu'elle vint m'embrasser. Elle me chantait des chansons. Pour cela, et pour bien d'autres choses encore, je croyais qu'elle était ma mère.
J'oubliai fatigue et chagrin, ma gorge contractée se desserra, je respirai. Je n'étais plus seul... j'avais un ami.
Des souliers avaient toujours été ce que j'avais le plus ardemment désiré... le fils du maire et aussi le fils de l'aubergiste avaient des souliers... de sorte que le dimanche, quand ils arrivaient à la messe, ils glissaient sans bruit sur les dalles sonores... Tandis que nous autres paysans, avec nos sabots, nous faisions un tapage assourdissant.