La fille d'avant

D'après les différents sites de psychologie que je consulte, un sociopathe se caractérise arrive :
- Un charme superficiel,
- Le sentiment que tout lui est dû,
- Des mensonges pathologiques
Il :
- S'ennuie vite,
- Se montre manipulateur,
- N'éprouve pas de remords,
- Possède une palette d'émotions réduite
Les individus souffrant de troubles narcissiques :
- Se croit supérieurs aux autres,
- Insistent pour toujours avoir ce qu'il y a de mieux,
- Sont égocentriques et ventards,
- Tombent amoureux facilement, placent l'être aimé sur un piédestal, puis le critiquent tout aussi facilement.
Tout cela est faux, me dis-je.
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Mais certaines choses auraient dû servir de signaux d'avertissement : l'étrange arrangement concernant la maison, le fait qu'il prenait des décisions à sa place, même pour des choses infimes, ou qu'il l'ait éloignée de ses amis et de sa famille, le comportement classique du psychopathe narcissique. Toutefois, les veritables problèmes ont commencé quand elle a essayé de prendre ses distances.
P.189-190

Désormais, j'ôte mes chaussures dès que je pénètre dans le petit vestibule du One Folgate Street, sans même y penser. Je range mes épices par ordre alphabétique, comme il aime, et je les remets à leur place quand je les utilise, facilement. Je plie mes chemisiers et mes pantalons en suivant la méthode précise d'une gourou japonaise qui a écrit plusieurs livres sur le sujet. Sachant qu'Edward a du mal à trouver le sommeil si j'utilise la salle de bains après lui, au cas où une serviette traînerait négligemment sur le sol, je les étends après chaque douche et reviens m'en occuper quand elles sont sèches. Tasses et assiettes sont lavées, essuyées et rangées immédiatement après usage. Chaque chose a une place définie et celles qui n'en trouvent pas sont certainement superflues et méritent donc d'être jetées. Notre vie commune a acquis une sérénité marquée par l'efficacité, une série de rituels domestiques apaisants.

En dépit de ses paroles rassurantes, la curiosité continue à me démanger.
Car je me dis que lorsque j'en saurai plus sur les femmes qu'il a aimées, je le comprendrai mieux.
Je creuserai un tunnel sous les murs qu'il a érigés autour de lui, cet étrange labyrinthe invisible qui me maintient à distance.

Je me lève, soulagée de pouvoir enfin me diriger vers la douche. Mais pendant que je monte l'escalier, un problème survient. Les lumières clignotent. Mon ordinateur plante en plein redémarrage. Tout semble s'arrêter. Puis...
En regardant en bas, je vois quelque chose apparaître sur l'écran de mon ordinateur. Comme un film, sauf que ce n'est pas un film.
Intriguée, je redescends. C'est une image de moi, une image animée, ici même, dans cette pièce. Lorsque j'approche de l'écran, l'arrière-plan s'éloigne.
La caméra est derrière moi.

- Un individu ne peut pas changer ?
-C'est étrange, Emma m'avait posé la même question.
Carol semble réfléchir .
-Parfois, oui. Mais c'est un processus douloureux et difficile, même avec l'aide d'un bon thérapeute. Et croire que l'on sera celui ou celle qui changera la nature fondamentale d'une autre personne, ça relève du narcissisme. La seule personne que l'on peut véritablement changer, c'est soi-même.

Edward réfléchit. « Tu dois faire plus attention quand tu ranges tes affaires de toilette. Ce matin, j’ai remarqué que tu avais laissé traîner ton shampoing.
– Je sais. J’ai oublié.
– Ne sois pas trop dure avec toi-même. Vivre de cette façon exige de la discipline. Mais tu as bien compris, je crois, que la récompense était à la hauteur des sacrifices. »
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Les relations humaines, comme nos existences, ont tendance à s’embarrasser du superflu. Les cartes de Saint-Valentin, les gestes romantiques, les rendez-vous, les termes affectueux grotesques. Mais si on supprime tout ça ? Il y a une sorte de pureté dans une relation débarrassée des conventions, un sentiment de simplicité et de liberté.

« Jane, tu as le fantasme de la collégienne qui croit qu’elle va faire fondre un cœur de glace. Alors qu’en réalité c’est lui qui va briser le tien. »

Le sexe et une cuisine simple, savoureuse. J’ai l’impression d’atteindre le summum de la sophistication.