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Critique de AMR_La_Pirate
Un grand merci à #Netgalley et aux éditions Fayard pour l'envoi de ce thriller psychologique de J.P. Delaney… et toutes mes excuses pour le délai passé avant cette lecture et ce retour car, ainsi que je l'ai reconnu récemment, j'ai comme qui dirait une rentrée littéraire de retard…
J'ai passé un excellent moment avec ce livre, très portée par l'univers théâtral qui sert d'écrin au récit, à la fois par la description de certains décors et par l'ampleur de la manipulation mise en oeuvre.
J'étais, au départ, un peu sceptique vis-à-vis d'une libre réappropriation revendiquée par l'auteur des Fleurs du mal de Charles Baudelaire, et puis, malgré mes premières réticences j'ai fini par accepter ce pacte de lecture…
Un titre au singulier, générique : il s'agit bien de tromper, de nous emmener au royaume de l'artifice… Un sous-titre qui en dit long : « aime-moi, écoute-moi mais ne me crois pas »…
J'avoue aussi que j'ai eu un peu de mal à m'attacher à l'héroïne, Claire, une étudiante anglaise venue suivre des cours d'art dramatique à New-York, qui finance ses études et son loyer d'une manière assez peu conventionnelle : en effet, elle met à profit son talent d'actrice en piégeant, pour le compte d'un cabinet d'avocats peu scrupuleux et spécialisés dans les divorces, des hommes mariés suspectés d'infidélité.
La jeune femme joue continuellement un rôle et il devient vite impossible de démêler le vrai du faux, le réel du fantasmé : un passé trouble, une ambivalence évidente, une forme de mythomanie… Ce personnage est particulièrement complexe, entre vivacité d'esprit et incontinence émotionnelle : Une personnalité intéressante, mais épuisante !
L'intrigue met un certain temps à se mettre en place. Puis, lorsque la femme de l'un des maris piégés est retrouvée morte, le récit fait un bond en avant, devient captivant…
La police exige de Claire qu'elle utilise ses talents d'actrice pour faire avouer le mari. Dès le début, elle ne se sent pas vraiment en confiance, pas sûre du rôle qu'elle doit jouer dans cette mise en scène mensongère : est-elle l'appât ou bien est-elle soupçonnée ? Les lecteurs s'y perdent aussi, ne sachant plus à quels jeux de dupes adhérer… Qui manipule qui ? Les personnages secondaires, assez bien campés, prennent ici une réelle place et contribuent très efficacement au brouillage des cartes.
Bientôt, Claire se rend compte qu'elle est en train de jouer le rôle le plus mortel de sa vie, que la réalité dépasse la fiction. Certains retournements de situation sont particulièrement audacieux mais, quand on a signé le pacte de lecture, on est ferré et on suit le mouvement.
L'écriture à la première personne complique encore plus les pistes et le jeu des apparences. Parfois Claire mène le jeu, s'adresse au lecteur en le prenant à partie, avouant qu'elle joue des rôles dans le film de sa vie, que tout est prétexte à expériences à retenir pour des rôles éventuels. Puis, elle devient victime, subit l'action… On ne sait plus si son cas relève de la comédie, de la justice ou de la psychiatrie.
J.P. Delaney nous balade, nous manipule, va jusqu'à mettre en abyme dans son roman l'écriture d'une pièce de théâtre, une histoire non résolue, à partir de la biographie de Baudelaire et de son goût pour le mal. L'héroïne du roman s'identifie alors à l'une des muses du poète.
Je n'en dirai pas plus car il ne faut pas trop commenter un thriller sous peine de trop divulgacher…
Un thriller bien construit, captivant et addictif.
#mensonges #NetGalleyFrance
https://www.facebook.com/piratedespal/
https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
J'ai passé un excellent moment avec ce livre, très portée par l'univers théâtral qui sert d'écrin au récit, à la fois par la description de certains décors et par l'ampleur de la manipulation mise en oeuvre.
J'étais, au départ, un peu sceptique vis-à-vis d'une libre réappropriation revendiquée par l'auteur des Fleurs du mal de Charles Baudelaire, et puis, malgré mes premières réticences j'ai fini par accepter ce pacte de lecture…
Un titre au singulier, générique : il s'agit bien de tromper, de nous emmener au royaume de l'artifice… Un sous-titre qui en dit long : « aime-moi, écoute-moi mais ne me crois pas »…
J'avoue aussi que j'ai eu un peu de mal à m'attacher à l'héroïne, Claire, une étudiante anglaise venue suivre des cours d'art dramatique à New-York, qui finance ses études et son loyer d'une manière assez peu conventionnelle : en effet, elle met à profit son talent d'actrice en piégeant, pour le compte d'un cabinet d'avocats peu scrupuleux et spécialisés dans les divorces, des hommes mariés suspectés d'infidélité.
La jeune femme joue continuellement un rôle et il devient vite impossible de démêler le vrai du faux, le réel du fantasmé : un passé trouble, une ambivalence évidente, une forme de mythomanie… Ce personnage est particulièrement complexe, entre vivacité d'esprit et incontinence émotionnelle : Une personnalité intéressante, mais épuisante !
L'intrigue met un certain temps à se mettre en place. Puis, lorsque la femme de l'un des maris piégés est retrouvée morte, le récit fait un bond en avant, devient captivant…
La police exige de Claire qu'elle utilise ses talents d'actrice pour faire avouer le mari. Dès le début, elle ne se sent pas vraiment en confiance, pas sûre du rôle qu'elle doit jouer dans cette mise en scène mensongère : est-elle l'appât ou bien est-elle soupçonnée ? Les lecteurs s'y perdent aussi, ne sachant plus à quels jeux de dupes adhérer… Qui manipule qui ? Les personnages secondaires, assez bien campés, prennent ici une réelle place et contribuent très efficacement au brouillage des cartes.
Bientôt, Claire se rend compte qu'elle est en train de jouer le rôle le plus mortel de sa vie, que la réalité dépasse la fiction. Certains retournements de situation sont particulièrement audacieux mais, quand on a signé le pacte de lecture, on est ferré et on suit le mouvement.
L'écriture à la première personne complique encore plus les pistes et le jeu des apparences. Parfois Claire mène le jeu, s'adresse au lecteur en le prenant à partie, avouant qu'elle joue des rôles dans le film de sa vie, que tout est prétexte à expériences à retenir pour des rôles éventuels. Puis, elle devient victime, subit l'action… On ne sait plus si son cas relève de la comédie, de la justice ou de la psychiatrie.
J.P. Delaney nous balade, nous manipule, va jusqu'à mettre en abyme dans son roman l'écriture d'une pièce de théâtre, une histoire non résolue, à partir de la biographie de Baudelaire et de son goût pour le mal. L'héroïne du roman s'identifie alors à l'une des muses du poète.
Je n'en dirai pas plus car il ne faut pas trop commenter un thriller sous peine de trop divulgacher…
Un thriller bien construit, captivant et addictif.
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