L’auteur ne s’engage qu’à une chose : lui mentir au plus juste [au lecteur].
Si la fiction est du côté du faux, l’autobiographie se targue d’être dans le vrai. Transcrire le vrai, ce n’est pas ma quête, pas le sens de mon travail. Je ne suis pas un auteur néo-réaliste. Je ne sui spas non plus un auteur à bonne petite idée à bonnes petites histoires. Je ne suis pas dans le vrai, je ne suis pas dans le faux, j’essaie d’être dans le juste.
« Quand on ne sait rien, on peut tout de même trouver des choses avec de l’imagination. »
Boris Vian
Être un personnage de fiction signifie échapper aux fables du réel.
Du tranchant du passé je ne suis pas rémouleuse, mes mots se font soudure, ma syntaxe un gibet. J'écris pour que les cendres réchauffent mes ventricules, la vengeance est mon chant et ma langue s'entortille, je ne peux être satisfaite qu'après strangulation. C'est le choc en retour, l'hygiène de Némésis. Un mode de fonctionnement se jouant en soi majeur, et cela exclusivement.
Ce qui importe, ce n’est pas moi, c’est comment le Je opère, ce qui importe c’est la langue certainement pas l’histoire.
Je redoute de sortir de crainte qu’en plein trottoir les passants me traversent.
Le vrai écrivain n’est pas celui qui raconte des histoires, mais celui qui se raconte dans l’histoire. La sienne et celle, plus vaste, du monde dans lequel il vit.
« L’autofiction n’est pas un roman, car ce sont des événements tirés de la vie de l’auteur qui y sont racontés à la première personne. Il ne s’agit pas non plus d’autobiographie, car l’auteur ne s’engage pas à la vérité et se laisse toute latitude pour interpréter les faits et pour fabuler […] Un tel genre présente l’avantage, pour les écrivains les plus libérés, de pouvoir raconter à peu près tout ce qui leur vient à l’esprit »
Pierre Jourd et Eric Naulleau, Précis de littérature du XXIème siècle
S’écrire c’est pratiquer une forme de sorcellerie