La contemplation de la Nature ne peut être absente de l’âme du Japon ; au XIXe siècle les artistes expriment quelque chose d’entièrement nouveau : ils sont eux-mêmes « dans » le paysage, ils y retrouvent des traces, des pas, des difficultés qu’ils ont dû surmonter pour traverser des fleuves ensablés, gravir des pentes escarpées ; l’émerveillement soudain devant une cascade qui se précipite dans le vide, ils l’ont éprouvé.
(Pour Hiroshige), la nature était aussi vivante que les êtres humains… De voyage en voyage, son œuvre se diversifiait, il changeait d’angle de vue comme un vrai Japonais, héritier d’une civilisation de la globalité du monde.
Hiroshige entretenait avec la « route » un dialogue dont les amateurs d’estampes – ses contemporains – n’étaient que des témoins. Dans le « Tôkaidô », les êtres humains n’ont d’importance qu’anecdotique ; ils ne sont rien d’autre qu’une ponctuation qui permet d’appréhender l’échelle du monde ; ce sont seulement des silhouettes, des « indications » d’humanité.