2006, Charlie, 6 ans, disparaît.
Sa petite voisine, Manon, disparaît aussi le même jour sans laisser de trace.
Deux familles détruites.
Dix ans plus tard, un charnier est découvert. Se sont des corps d'enfants…
Wahou ! Quel roman…
“
Si je serais grande” est la suite de “
Ne la réveillez pas”.
Je vous recommande de lire les livres d'Angélina dans l'ordre de parution pour la psychologie et les personnalités de chacun des personnages.
Sujet difficile.
Quand on touche aux enfants dans les romans, j'ai tendance à me recroqueviller, je suis moins à l'aise… Je ne veux pas imaginer ce qu'ils peuvent subir.
Alors, je ne peux pas parler de plaisir de lecture, mais c'est diablement bien écrit.
Angélina a su me toucher pas son écriture qui est vraiment très belle.
J'ai trouvé incroyable sa capacité d'écrire avec la vision et le ressenti d'une enfant de six ans.
D'ailleurs dans la construction de son roman, l'alternance des voix est très importante. Elle créée le rythme du récit, en utilisant par ailleurs une écriture nette, précise dans des chapitres très courts.
Véritable page-turner.
Attention âmes sensibles, ce roman est destiné aux lecteurs avertis.
Violences envers des enfants, kidnappings, humiliations, manipulations, rites sataniques, menaces, privations dès le plus jeune âge des victimes… Un monde où la violence n'a plus de limite.
Dans une actualité qui nous en apporte régulièrement la preuve, ce roman, m'a fait froid dans le dos.
C'est brut, c'est dur. C'est… vrai !
Du début à la fin, Angélina joue au chat et à la souris avec nous, lecteurs.
Elle distille ses informations au compte-gouttes. Juste ce qu'il faut, quand il le faut, elle transporte le lecteur dans des chapitres bien sombres, et elle appuie là où ça fait mal.
Avec “
Si je serais grande”,
Angélina Delcroix démontre pour moi, qu'elle fait partie des grands auteurs français à suivre…
÷÷÷÷÷÷÷
Extrait :
« Ma maman est là, près de moi, son regard est inquiet et plein d'amour. Mais j'en fais quoi de cet amour ? Personne ne m'a jamais appris. Je ne sais pas faire. Je suis habituée à autre chose. Mes doigts viennent agripper les bandages sur mes poignets pour tenter de les arracher. Maman m'en empêche.
— Non, Charlie ! Je t'en supplie, arrête !
C'est plus fort que moi, une force me pousse, je ne me contrôle plus. Je laboure les bandages comme un chien creuserait pour trouver un os. Au passage je me griffe la peau autour. Maman crie. Je l'entends, mais de loin. Je suis partie dans mon monde. le seul que je connaisse. Celui de la souffrance. »
Lien :
http://leressentidejeanpaul...