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Citations sur Le paradis est épars (19)

Les pressentiments n'ont ni origine ni explication − ils vous assaillent, c'est tout.
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J'aurais dû garder constamment un œil sur ses projets . Ainsi meurt l'ami: quand on cesse de penser à lui. Car les amis sont de l'espèce évanescente et fugitive: ils ne vous appartiennent pas , comme ce peut être le cas, plus ou moins, d'un conjoint, d'un parent ou d'un enfant. Ils sont libres et de la liberté la plus ardente , ils ne dépendent en rien de vous, tout ce qu'ils donnent ou prennent relève de la gratuité, ainsi peuvent-ils si facilement s'évanouir dans le vent ou la nuit, disparaitre sans laisser un mot . Leur fidélité est sans motif . Ils ne vivent que de l'attention qu'on leur prête . Il suffit d'ouvrir la main pour les perdre.
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Tu sais , nous sommes comme des décalcomanies; nous laissons dans le monde, peu à peu, tout ce que nous sommes; quand nous mourons il ne reste plus que le support, une écorce ;
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J'étais si amoureux fou de la nature muette et sauvage, que la compagnie des humains me paraissait parfois une contrainte à éviter.
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Il arrive qu’un être soit l’enfant d’un seul livre.
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Cette journée en sa perfection, enchantée, comportait tout ce que l'existence recèle de tragique et de magnifique, la beauté sauvage et aristocratique de la nature à l'état brut et le risque encouru et maîtrisé à chaque instant et l'attente fiévreuse du sommet et la solidarité physique de la corde qui unit les destins et le sentiment à la fois d'être tout et de n'être rien et le bonheur de l'inutile.
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Je ne savais pas que les pensées, les images et les phrases sont des oiseaux nocturnes. Et qu'ils passent en bruissant des ailes et sans revenir - il faut les cueillir à la volée.
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Le monde dans lequel je le faisais entrer était hostile, et redoutablement attirant comme tous les vrais dangers. On savait ce qu'il coûtait, en fatigue, en échecs, en apprentissages douloureux - mais on ne pouvait décrire exactement ce qu'il apportait: des joies éclatantes et sans motif, des victoires déraisonnables sur soi-même. Et d'une manière générale, c'était le royaume de l'indicible, de l'inutile et du risque encouru pour rien. [...] Je sentais intuitivement qu'il trouvait dans la haute montagne ce qu'il aimait au plus haut point : la beauté et le risque.
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La jeunesse est l'âge des transgressions, et ne se connait elle-même qu'en narguant les limites.
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