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Samedi déjà, et l'inquiétude partout … Lorenzo a disparu. Il est sorti lundi de la pension de famille, le Saint-Antoine, probablement en début d'après-midi. Et depuis l'absence.

Chris part à sa recherche sur les pentes du Massif alpin des Ecrins et se remémore trente ans de souvenirs.

« Parce que c'était lui ; parce que c'était moi », comme Montaigne et La Boétie, Chris et Lorenzo nouent une amitié qui les façonne et les unit.

Amitié improbable entre l'enfant unique d'un modeste maraicher et un italien venu avec sa famille en location estivale. Un 5 juillet Chris est chargé par ses parents d'accueillir les estivants, des juristes aisés, avec trois enfants Lorenzo, Raffaele, Giulia, venus soigner le cadet souffreteux. Chris emmène Lorenzo en montagne, et lui apprend l'alpinisme. L'un est protestant, lointain descendant de Vaudois, l'autre catholique, héritier d'une famille romaine depuis Romulus et Rémus. En une génération ils revivent des siècles d'histoire.

Adultes, ils subliment leur amitié. L'un devient guide de haute montagne ; l'autre écrivain voyageur (à l'instar de Sylvain Tesson). Chris se marie et a des enfants. Lorenzo, célibataire, devient parrain de Louis l'enfant de Chris et Camille. Les joies et le peines sont partagées pendant trente ans ainsi que les drames (accident d'avion, mort d'un nourrisson, Raffaele dépressif devient SDF).

Mais la montagne alterne les faces, paradisiaques et infernales, et la météo peut rapidement transformer une excursion idyllique en piège redoutable. Chantal Delsol, tout au long du récit, oppose enfer et paradis. L'enfer, de la Divine Comédie de Dante Alighieri, ne quitte jamais Lorenzo ; le Paradis, d'Yves Bonnefoy, est épars.

Lorenzo offre à Chris « Le Cheval Rouge » d'Eugenio Corti, témoignage autobiographique du sacrifice des Alpini (chasseurs alpins italiens) lors du siège de Stalingrad puis de leur martyre au Goulag, encordé à son guide il lui révèle les trésors de la littérature italienne et leur affection les élève mutuellement. A l'entrée des pentes du Puy Aillaud, sous les étoile de la nuit, Lorenzo lève le doigt vers le sommet « Chris, c'est la meilleur endroit pour attendre le jugement dernier ; juste derrière l'Aile froide orientale, là-bas, surgiront au moment ultime les cavaliers de l'Apocalypse, et les cavaliers de la miséricorde ».

Chris retrouve au bivouac, perdu sous une planche, le Dante de Lorenzo, et réalise que l'inéluctable est arrivé, que ce livre sera pour Louis l'héritage secret de son parrain enlevé par un cavalier de la miséricorde vers le Paradis … « Il est mort, mort, mort. Mais je connais son âme. Il ne me quittera pas ».

Quand un roman s'élève à cette altitude pour rendre hommage à l'amitié, à l'espérance, à la littérature, à la montagne, les fleurs du paradis ne sont plus éparses mais unies en bouquet.

PS : Blanc de Sylvain Tesson
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Voilà un joli roman de montagne.
Une histoire d'amitié entre un natif devenu guide et un Italien qui se sont rencontrés lorsqu'ils avaient dix ans.
Trente ans plus tard, Lorenzo a disparu et Chris se met fiévreusement à sa recherche, fouillant chaque recoin de ces paysages grandioses pour trouver son ami peut-être blessé et en attente de secours.
Cette quête est l'occasion pour Chris de faire revivre ces trois décennies d'aventures et amitiés partagées.

Chantal Delsol connaît très bien la haute montagne et particulièrement le massif des Écrins, lieu dans lequel elle a choisi de situer son histoire.
Elle ne se contente pas d'en décrire les paysages, elle parle aussi de la manière dont les gens vivent ; une vie encore assez retirée, n'oublions pas que le train arrive difficilement, et que Paris est bien loin. Les habitants ont donc une culture particulière, une vie particulière.

Très bien écrit, ce roman est vraiment agréable à lire et m'a procuré quelques heures d'évasion dans mes chères montagnes.
Le titre vient du très beau poème "L'adieu" d'Yves Bonnefoy, dont Chantal Delsol cite un extrait en exergue :

Le paradis est épars, je le sais
C'est la tâche terrestre d'en reconnaître
Les fleurs disséminées dans l'herbe pauvre

Je remercie Babelio pour l'organisation de l'opération Masse critique et les éditions du Cerf pour l'envoi de ce livre.
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Chantal Delsol, philosophe et écrivaine situe son nouveau roman dans le Massif des Écrins qu'elle a bien connu , un lieu de haute montagne magnifique mais exigeant et facilement hostile.
Les descriptions des courses y sont précises sans que le récit soit axé sur cela .

Le narrateur, Chris , est originaire de la vallée et est devenu guide de Haute Montagne par passion .
Lorsque l'histoire commence, il a une quarantaine d'années, c'est l'été, la pleine saison des courses pour lui et il s'aperçoit qu'il n'a pas vu depuis plusieurs jours son ami Lorenzo , il s'inquiète rapidement de son absence.

A travers ses recherches dans les différents lieux où Lorenzo pourrait séjourner en particulier les refuges , Chris se remémore leurs années d'enfance avec leur rencontre à l'âge de 10 ans quand les parents de Lorenzo, de riches italiens de Rome sont venus pour la première fois en villégiature dans les Alpes puis leurs étés où , avec une totale liberté , Lorenzo a suivi Chris dans les montagnes et où est née une amitié fidèle et solide malgré la différence de leur milieu et de leurs aspirations , si Chris a voulu rester dans ses montagnes, Lorenzo, le livre de Dante toujours dans sa poche ou son sac , rêve de devenir écrivain.

Au fur et à mesure de l'égrenage des souvenirs , du développement des personnalités de chacun, du vécu perturbant qui survient dans la vie de Lorenzo , l'angoisse monte chez le lecteur comme celle qui entraine Chris vers les glaciers plus isolés .

C'est une belle amitié que nous conte Chantal Delsol, celle où tout est partagé et comme une cordée en montagne, l'un est dépendant de l'autre : " la communauté irréfutable et sans nuance que crée une corde reliant deux êtres à la vie si exposée."

L'auteur, situant son récit il y a quelques décennies , évoque également la vie retirée de ces montagnards, une époque où les bergers restaient des mois seuls avec leurs troupeaux .

J'ai rapproché au début , cette histoire de celle du roman de Paolo Cognetti, Les huit montagnes qui narre l'amitié entre un garçon des villes et un petit montagnard et qui vont eux aussi parcourir les montagnes . en fait c'est assez différent , et tant mieux, la montagne est plus sublimée dans le roman de Cognetti alors qu'elle est un enjeu toujours dangereux dans ce récit et le sujet de l'amitié n'est pas traitée de la même façon .

J'ai été un peu surprise car je n'ai pas ressenti de profonde empathie pour les personnages , c'est beau mais il m'a manqué la poésie des paysages , peut-être parce que je préfère la montagne de moyenne altitude, celle décrite étant réservée à des plus sportifs que moi ou en quête d'exploits .

Le titre est magnifique, emprunté à Yves Bonnefoy:
" le paradis est épars,je le sais
C'est la tâche terrestre d'en reconnaitre
Les fleurs disséminées dans l'herbe pauvre "

Je remercie beaucoup Masse Critique et les Éditions du Cerf pour cette belle lecture .
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Ce roman m'a captivé dès les premières lignes. Un homme à disparu, le fait est inquiétant. Nous allons en savoir plus sur lui et sur celui qui le cherche au fur et à mesure du récit. J'ai ressenti beaucoup de douceur et de bienveillance en le lisant. Merci pour cette merveille !
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J'ai lu remon dans le cadre de sélection d'un prix sur le thème de lanpassion. Cette fois, il s'agit de la passion pour la montagne, la haute montagne dure, dangereuse et exigeante; mais aussi de la passion amicale, quand deux personnes se rencontrent dès leur enfance et ne se quittent plus, quand l'amitié survit à la distance, quand l'un accourt dès que l'autre a besoin de lui, quand on est la personne qui connait le mieux l'autre.


Chris et Lorenzo se connaissent depuis leurs 10 ans. Chaque été, Lorenzo venait avec sa famille romaine dans le village de Chris au coeur des Alpes. Ils passaient l'été ensemble, dans la montagne, à dormir dans les refuges, s'essayer à grimper les parois vertigineuses, découvrir les glaciers. Chris est devenu guide alpiniste, Lorenzo écrivain et journaliste. Ils ont désormais 40 ans. Un jour, Lorenzo disparaît. Chris part à sa recherche, parcourt les lieux qu'ils aimaient, les refuges, questionne les guides qu'il croise, les gardiens, etc.et durant son périple montagnard, il se remémore leurs 30 ans d'amitié.

Ce roman est vraiment très beau. En compagnie de Chris, on a l'impression de respirer le grand air de la montagne. Lui qui s'est lié d'amitié avec ce garçon étrange, qui aime les livres et la solitude, issu d'une illustre famille romaine, sait le comprendre de manière subtile. le montagnard qui n'a jamais quitté sa vallée et le journaliste qui voyage aux 4 coins du monde mais revient passer l'été dans ce village des Alpes, fidèlement. C'est beau une amitié si pure, ces deux personnages si différents m'ont extrêmement touchée.
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Un roman pour retourner en imagination dans le parc des Ecrins, et le "grand Oisans sauvage" cher à Samivel. La citation en épigraphe du poète Yves Bonnefoy célèbre cette solitude parfois aride mais pas austère, toute proche de l'Italie : "Le paradis est épars, je le sais/ C'est la tâche terrestre d'en reconnaître/ Les fleurs disséminées dans l'herbe pauvre." L'histoire débute par une disparition, elle s'achève par la confirmation de cette disparition ; c'est la faiblesse de ce récit, qui nous entraîne cependant sur les traces d'une amitié entre un montagnard et un vacancier écrivain assez touchante. Eloge de l'écriture tout autant que de la montagne et de l'amitié.
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J'ai reçu le paradis est épars lors d'une masse critique. Je suis une adepte des romans entourés de nature et de montagne. Chantal Delsol nous fait ici voyager au coeur du beau Parc des Ecrins en y rencontrant Chris, mais aussi son ami italien Lorenzo. L'amitié racontée entre ces deux amis lui permet de nous conter toutes les belles courses d'alpinisme effectuées, ce qui nous fait entrer dans un monde à part et tellement intrigant. J'ai beaucoup aimé ce roman qui mêle des paysages magnifiques mais tout aussi froids et difficiles à l'histoire d'une amitié réelle et simple.
Etant une adepte de la lecture au milieu de la nature, j'aurais peut-être aimé un peu plus de description en profondeur des lieux parcourus, mais cela aurait pu également nuire à l'effet haletant de la course de Chris pour retrouver son ami Lorenzo.
Au final, une lecture très intéressante, qui nous emporte dans les hauteurs des montagnes et dans l'amitié si importante dans nos vies.
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