Paulus - Intégrale

Paulus. Il y a eu d'abord Je ne t'aime pas Paulus, qui fut un grand moment de mon adolescence, quand ma soeur me lisait des passages avant de m'endormir le soir, un souvenir éternel . Que ma soeur me lise Je ne t'aime pas Paulus, était un moment attendu avec excitation. On riait beaucoup, on y trouvait un grand plaisir. Devenue adulte, quand je l'ai retrouvé dans une brocante, je l'ai acheté et serré contre mon coeur, comme on retrouve un vieil ami perdu. Ce cher Paulus ne me quitte désormais plus. Je l'ai relu au moins trois fois depuis. Et récemment j'ai découvert qu'une suite existait. La suite de "Je ne t'aime pas Paulus" ! Était-ce possible ? Me voici à lire donc l'intégrale des 2 tomes, Je ne t'aime pas Paulus et Je ne t'aime toujours pas Paulus. J'adore cette Julia Fuchs, cette scène du supermarché si touchante, cette petite soeur si attachante, étrange et folle, cette mère ex mannequin, cette copine belle et nonchalante, cette Nadine-le-bon-sens-près-de-chez-vous qui me rappelle certaines personnes que j'ai eu envie, moi aussi, un jour, de frapper. Il y a cette plume drôle, qui sait employer les bons mots et les bonnes tournures pour que la magie du second degré et du pathétique opère. le même genre d'humour qu'on peut trouver dans « La fourmi rouge » d'Emilie Chazerand. On prend une adolescente assez ingrate, affublée d'une famille aux moeurs singuliers, et on lui fait rencontrer l'amour… le premier. Premier amour abordé avec délicatesse, au coin d'une rencontre inopinée au supermarché, sur un banc, au détour de doutes et de tremblements, d'actes incontrôlés, de grand trou dans le ventre, où on pourrait installer une télé… ce premier et dernier baiser au goût salé…
Et puis il y a Dick Pool, Bite Piscine, irrésistible correspondant anglais incroyable guest star du second volet.
Ces personnages si bien croqués au creux de l'adolescence feraient, comme « le journal d'Aurore » de Marie Desplechin une belle adaptation cinéma.
Paulus reste dans le panthéon de mes livres jeunesse, bien installé sur son petit podium. Je t'aime, Paulus ! Merci Agnès, ne te prive pas pour un 3e volet :-)