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Critique de ulysse13003


Entre 1976 et 1979, Philippe Descola et sa femme, tous deux anthropologues, vivent en immersion chez les Jivaros Achuar, en Equateur. Protégés par leur réputation usurpée de féroces réducteurs de têtes, pratique dont leur culture orale ne porte plus les traces, les Achuar sont restés dans une certaine mesure un isolat. Ce livre relate de façon méthodique tous les aspects de la culture achuar : culture matérielle, architecture, chasse, entretien du jardin par les femmes, culture immatérielle et spirituelle également. Les Achuars ont ceci d'intéressant qu'ils vivent en habitat dispersé et que chaque cellule familiale vit en autarcie pour la grande majorité de sa subsistance. Aux hommes la chasse des pécaris, des singes laineux et autres mammifères ; aux femmes la culture du manioc et le secret des plantes. Les Achuars ne connaissent pas de chef : certains chasseurs retirent quelque prestige de leur habileté à quérir le gibier et de leur éloquence. Leur charisme leur permettra occasionnellement de fédérer autour d'eux quelques guerriers pour mener une action de vendetta contre un autre groupe, mais il n'existe aucune relation de type féodal chez les Achuar.
Pour avoir lu d'autres récits de l'exceptionnelle collection Terre Humaine, je n'ai pas retrouvé chez Descola le parfum d'aventure que l'on trouve chez Jean Malaurie dans Les Derniers rois de Thulé ou chez Wilfred Thesiger dans le Désert des Déserts. Certains passages sont un peu ardus, et l'on se perd rapidement dans les liens de parenté qui unissent les Jivaros, qui n'ont rien à voir avec les nôtres, mais les derniers chapitres relatifs aux pratiques chamaniques nous transportent dans un univers où la césure nature / culture si enracinée dans nos sociétés disparaît, l'être humain fait partie d'une chaîne dans laquelle il ne forme qu'un élément parmi les autres, ni plus important, ni moins important que les autres, et ce paradigme a quelque chose d'apaisant et de réconfortant.
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