De ses vingt doigts, Maxence s’étire, toute tendue vers le ciel. À se confondre avec un infini sans nuage et la sensation délicieuse de palper le bleu, de le mordre et l’avaler. Aussitôt, elle se promet de s’offrir ce plaisir simple chaque lendemain. Dans les villes on ignore ce bonheur-là, donner à son corps sa juste place dans l’espace. On l’oublie. Jamais on ne lève la tête. De peur de se cogner ?
Cette femme a la peau pour ses nuits, le sourire pour l’aube et les épaules pour un soleil immuable.
Tout est important dans le désert. Et simple. Tant de vide et de beauté. L’immensité a une raison bien à elle. Il en faut de bonnes pour l’affronter sans la redouter. C’est comme contempler le ciel, cela vous emmène loin, très loin.
Le Sahara ne s’apprend pas. Le désert seul reconnait et retient. Il ne s’offre pas, ni ne se dérobe. Il se mérite.
Elle continue d'avancer. Sans même savoir où. Il reste volontairement en retrait, il veut l'obliger à l'attendre, à se retourner vers lui. Il souffre de la voir s' éloigner. Décidément, il a besoin de cette femme. Une femme totale, à l'intensité redoutable. Admirable.