Tout commence par la perte des eaux…
Tout commence par la perte des eaux.
L’outre se désemplit pour livrer le passage à une entité complète en soi. Pas un corps étranger ; un bourgeon, une ébauche, une excroissance intime, qui, une fois émergé, devient cet autre auquel seuls nous rattachent les liens de l’amour et du désarroi.
Dès cette première séparation, la joie se teinte de désolation : il ne se souviendra pas de ce temps-là, de ce partage de nos matières, de ce qu’il a pris de moi pour se former, de ce que je lui ai donné pour le façonner. Cette amnésie des enfants, heurtée à la permanence obstinée de la mémoire des mères, c’est la toute première déchirure.
Tout commence par la perte des eaux.
L’outre se désemplit pour livrer le passage à une entité complète en soi. Pas un corps étranger ; un bourgeon, une ébauche, une excroissance intime, qui, une fois émergé, devient cet autre auquel seuls nous rattachent les liens de l’amour et du désarroi.
Dès la naissance, la vie est une exploration de la perte.
Apprendre à perdre est la chose la plus difficile qui soit.
Si tu étais une lionne en cage, je suis une souris en liberté.
Accueillir le désir
Nourrir notre insolite
Passer outre nos pliures
Franchir les devoirs
Écraser ce qui en nous
Refuse l'anarchie
Si ton coeur et ton corps peuvent encore accepter le ravissement de l'incertain
Sami Tchak
Perdre ses eaux par la bonde de l'oubli. L'enfant s'en va et ne cessera plus de s'en aller. Le monde se désemplit.
Je ne fais qu'écrire. Cela ne m'a-t-il pas exonéré de vivre ?
Il n'est pas d'heure pas de jour pas de vie
A dit la voix qui depuis toujours
Me scintille d'échos
Qui ne soient propices au désir
Même la mort l'est pour peu qu'on l'écoute
La mort aussi est un désir
Le désir n'est jamais dompté
Puisqu'il n'obéit ni à nos crimes
ni à nos consciences