La consolation est le refuge des faibles. Les forts regardent leur souffrance dans les yeux. Tu es à moi, lui disent-ils. Je te connais. Tu m'appartiens.
Faire de la perte un poème, est-ce bien responsable ?
Tout se mérite, même les peines.
Dès la naissance, la vie est une exploration de la perte.
Apprendre à perdre est la chose la plus difficile qui soit.
Le secret de ce lien de chair et de sang, la plus douce des obsessions. La plus terrible aussi.
Les mots rythment mes heures…
Extrait 2
Ils [les mots] m’ont permis les plus beaux voyages, mais aussi
cette contemplation des ténèbres qui a dévoré une si grande
part de ma vie. Je m’y tiens en un équilibre précaire. Mon ba-
lancier, de plus en plus, se gauchit. D’un côté, le vide qu’il me
reste à explorer, quitte à être aspirée et broyée. De l’autre, un
désert auquel me condamneraient le silence des mots et l’a-
bandon de l’écriture. Un désert qui porte ton visage.
Les mots rythment mes heures…
Extrait 1
Les mots rythment mes heures, parfois d’une grande joyeuseté,
parfois comme une condamnation, le plus souvent traversés
d’un souffle de mélancolie, voire d’angoisse. Ils sont une cons-
tance à travers les changements et les bifurcations. La seule
constance, peut-être. Ils sont une passerelle, mais aussi un
rempart. Ils disent, et à la fois contredisent, et à la fois dé-
guisent. Le gouvernail et les voiles de notre barque
désarrimée.
…
Tout se mérite, même les peines.
Vous avez toutes compris que, parfois, les femmes remplissent tous leurs devoirs, sauf ceux qu'elles se doivent à elles-mêmes.
Peut-être avons-nous eu, un temps, le sens du respect des choses. De la terre, de la nature, des bêtes, des autres. Ensuite, nous l'avons perdu.