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Critique de MathieuK


Samsara c'est la roue du temps, le cycle des vies successives dans les religions orientales, celle qui a vu Patrick Deville commencer son projet Abracadabra le 21/02/97 avec David Walker au Nicaragua et qui l'amène cette fois en Inde sur la piste de Gandhi le révolutionnaire pacifiste et de Pandurang Khankhoje le guerrier.

En 25 ans, Patrick Deville a rédigé 12 romans sans fiction dans 12 lieux du monde; tout autant d'aventures qu'il écrit “parce qu'il ne sait pas construire des ruches”.

Avec ce nouveau récit, il nous fait découvrir la vie passionnante d'un “Indien, qui avait choisi les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, avait fait le tour du monde, passé la plus grande partie de son existence au Mexique” où il est devenu entrepreneur et professeur d'agronomie. En introduisant le principe de la vision satellitaire nous suivons Khankhoje entrecroiser son destin avec celui de Gandhi, de Nehru dont ils étaient contemporains, de Trotsky et d'autres compagnons de révolution dont le XXè siècle ne fût pas avare. Deville traque dans leurs existences les instants de doute, les carrefours avant les points de bascule et décèle dans ses personnages les traits de caractère que L Histoire nous rendra en aventuriers, révolutionnaires, gagnants ou perdants.

Ainsi, nous voyageons, remontons le Gange avec un écrivain qui affirme voyager pour écrire et non pas écrire pour voyager, “parce qu'il est avéré que la vie est toujours plus exaltante dès qu'on est sur l'eau”.

Très sensible au style littéraire du roman sans fiction, rentré par la grande porte de l'histoire de la littérature avec de sang froid de Truman Capote et porté avec maestria en France par Emmanuel Carrère (L'adversaire, D'autres vies que la mienne), j'ai beaucoup aimé Samsara.
Ceux qui s'étaient déjà laissés charmer par Choléra seront tout aussi réceptifs que moi à cette nouvelle parution de Patrick Deville.
Un grand oublié des prix littéraires de la rentrée 2023.
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