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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre est une très bonne leçon d histoire sur la Roumanie mais je me suis un peu perdue
On dit que certaine personne ont une vie digne d un roman ici c est le cas de toute une famille.
Quel destin!
Que trois étoiles car j ai trouve que par moment cette histoire n est qu 'un défilé de dates et de personnages ou je me suis perdue.
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Ce témoignage est un aperçu historique de la Roumanie de l'après-guerre. Les grands-parents de Sonia, Harry et Gabriela, étaient des membres importants du Parti communiste roumain. Leur seul "défaut" ? Être juifs.
Lorsqu'ils sont radiés du parti, ils n'ont plus rien et pas d'autre choix que de s'enfuir. Dans leur tentative de quitter la Roumanie, ils font confiance à Henry Jacober, un contrebandier juif anglais qui s'est spécialisé dans ce domaine. Avec son aide, ils parviennent à franchir le Rideau de fer et à rejoindre Paris. À quel prix ? Ils ne le sauront probablement jamais. C'est Sonia qui, au fil de ses recherches, découvre les faits sordides : pour remplir les caisses du régime, la Roumanie a vendu ses Juifs de façon "artisanale" contre du bétail ou des machines agricoles dès la fin des années 1960 et de façon plus organisée contre des dollars pendant des décennies sous Ceausescu.
Une histoire qui glace le sang. Les chiffres témoignent : : 750.000 Juifs roumains avant la guerre, exterminés, déportés, et vendus, quelque 10.000 vivaient encore en Roumanie à la chute du communisme.
L'auteure nous fait plonger au coeur de l'antisémitisme roumain et explique comment l'Holocauste a été complètement dissimulé et éradiqué en Roumanie. Ce récit de l'exil familial met en lumière non seulement tout un morceau de l'histoire méconnue de l'Europe de l'Est, mais livre aussi le récit poignant d'une recherche intime des souvenirs enfouis dans le passé, passé souvent réduit au silence par la nécessité de tenir à distance les épreuves et souffrances endurées.
Je connais très peu le travail de Sonia Devillers, mais après quelques recherches, j'ai eu la confirmation qu'elle est une excellente journaliste, chose que j'ai ressenti dans son essai.
Sa plume est sensible et touchante, mais par moments, j'étais déstabilisée par le flux d'informations, la journaliste prenait souvent le dessus de Sonia Devillers, petite fille de Gabriela et Harry. Personnellement, j'étais en manque d'émotion tout au long du récit et malgré tout l'empathie que je pouvais avoir envers ces gens malmenés par la dictature, je n'arrivais pas à être immergée complètement dans l'histoire.
Cela dit, ce document est pertinent et nécessaire. À lire !
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Devoir de mémoire sur des faits peu connus. Sonia Devillers raconte l'histoire de sa famille, de la Roumanie, de ce passé révoltant, du traitement des juifs lors de la seconde guerre mondiale et largement au delà. Mais je n'ai pas accroché à ce style un peu trop journalistique, j'avais parfois l'impression d'être dans mon livre d'Histoire au collège... Lecture difficile
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Encore un exemple de publicité mensongère dans ce consumérisme qui vend des bouquins comme on vend des savonnettes! Car la quatrième de couverture est bien trompeuse, qui pare ce récit de qualités littéraires qui n'existent que dans l'esprit retors du "pubard" payé pour aguicher le badaud. Néanmoins ce livre est un témoignage incroyable doublé d'une enquête minutieuse et poignante sur le sort de plusieurs milliers de citoyens d'un pays européen dans la seconde moitié du XX° siècle.
Dans la Roumanie communiste, la vilénie était portée au plus haut niveau tandis que l'économie était incapable de répondre aux besoins vitaux de la population. Dans ce contexte où l'antisémitisme était profondément ancré, les autorités ont eu une idée: troquer des biens de l'Occident contre des Juifs roumains. C'est ainsi qu'en échange notamment de porcs, des citoyens roumains dont Bucarest cherchait à se débarrasser ont été autorisés à migrer. Ce troc ignoble explique le titre du livre. Bien du monde y a trouvé son compte, en particulier le tout jeune Etat d'Israël qui cherchait à se peupler rapidement d'ingénieurs et de cadres compétents.
Au delà de ce fait historique en soi ahurissant, le livre rappelle aussi à sa façon ce qu'induit toute migration dans la trame familiale à travers trois générations.
Il est donc doublement intéressant. J'oublie bien vite la forme, la quatrième de couv, pour me concentrer sur le fond, l'histoire édifiante d'un exemple de la bassesse dans laquelle un Etat totalitaire peut sombrer.
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Un livre instructif, qui met en lumière les exactions et le cynisme du gouvernement communiste roumain dans les années 50 et 60. Un Etat qui utilise ses citoyens juifs comme biens d'exportations contre des cochons, des tracteurs et des devises étrangères. Sonia Devillers est pédagogue, choisit bien ses mots et présente un récit documenté et personnel pour nous faire saisir l'horreur de ce qui s'est passé pour les juifs roumains durant des décennies. Cependant, l'ensemble manque un peu de rythme et, surtout, manque un peu d'âme. Tout reste très factuel et terre à terre et on peine à s'attacher aux protagonistes, pourtant bien réels, mais qui manquent un peu d'épaisseur dans ce récit.
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Livre intéressant, mais qui demande tout de même certaines connaissances historiques sur la Roumanie, si l'on ne veut pas au cours de la lecture aller chercher les infos sur internet.
Ecriture journalistique, et c'est une succession de faits qui est racontés.
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"En régime autoritaire, ce dont on ne parle pas n'existe pas".

C'est en recourant à cette phrase, qui revient régulièrement tout au long du récit, un peu comme un leitmotiv, que l'auteure met en lumière une page de l'Histoire qui, pour ma part, m'était totalement inconnue : la manière dont le gouvernement roumain communiste des années post seconde guerre mondiale a vendu ses ressortissants de confession juive en échange d'animaux.

Annoncé comme cela, c'est juste horrible.
Mais c'est pourtant vrai.

Pendant des années, et avec la participation ultra active d'un Londonien - d'origine juive lui-même, et dont on ne saura pas véritablement s'il a pris part à cet horrible troc pour son enrichissement personnel ou pour aider ses semblables (chaque lecteur pourra se faire son opinion propre); le gouvernement roumain a organisé l'exportation de 10zaine de milliers de ses habitants pour la simple raison qu'ils étaient juifs.

A la lecture de la 4ème de couverture, je m'attendais à lire un roman.
Il s'agit en fait d'une enquête journalistique d'une très grande qualité, très bien étayée, avec des dates, des noms, des chiffres, des faits très précis. Un travail qui a certainement nécessité des recherches longues, de grande ampleur et complexes (certains dossiers n'ont été déclassifiés qu'en 2014).
Grace à ces recherches (qui remontent jusqu'au Traité de Versailles, qui avait eu pour conséquence de dessiner de nouvelles frontières au territoire roumain), on découvre un peu de l'Histoire de la Roumanie, et on apprend beaucoup sur le rôle "précurseur" à la fois effrayant et édifiant joué par ce pays dans ce qui deviendra plus tard la Shoah (certains passages sont à la limite du soutenable).

Sonia DEVILLERS s'appuie sur les mémoires Mihail Sebastian (écrivain, dramaturge et essayiste de l'époque), ainsi que sur les travaux de bon nombre de philosophes, d'historiens et d'essayistes pour raconter l'histoire de sa famille (ses grands-parents, sa maman et sa tante).
Pas évident lorsque les proches ne sont pas enclins, voire refusent, de révéler ce genre de secret familial.

Cet ouvrage mériterai une seconde lecture afin d'en appréhender convenablement tous les aspects, tous les angles qui y sont abordés.
Un livre très fort et très poignant.


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Un récit qui met en lumière un épisode encore peu connu de l'histoire, lié au traitement des juifs par les régimes successifs en Roumanie depuis les années 30, par le regard de l'auteur dont les grands-parents ont été des victimes de cette politique. La dimension historique est particulièrement intéressante.
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Ce court récit d'une sordide histoire de traite d'êtres humains unique en Europe m'a beaucoup émue.

C'est le tribut qu'une jeune femme, née la même année que ma fille Florence, s'est imposé aux mânes de ses grands-parents, Harry et Gabriela et de sa mère Marina (qui a aujourd'hui mon âge) et de sa tante Lena, trop tôt disparue. L'histoire de la fuite d'une famille juive de Roumanie vers la France en 1961 et de ses rocambolesques aventures.

Sonia Devillers ne sait pas ce qu'est être juive. On ne lui en a rien transmis, et cela ne lui manque pas. Personne ne l'a jamais « désignée » comme telle. Elle ne parle pas la langue de sa mère, n'a pas le sentiment d'avoir oublié mais celui de n'avoir jamais pu apprendre.

Car après les pogroms du XIX ème siècle, les exactions de la Garde de Fer nationaliste et fasciste à la fin des années vingt et les persécutions de la seconde guerre mondiale, vînt le temps des communistes. Les pressions à l'encontre des juifs roumains sont plus insidieuses, même à l'encontre d'intellectuels membres du Parti, comme les grands parents de Sonia. Leur seul espoir est la fuite à l'Ouest. Et pour cela il faut pouvoir payer, et très cher. C'est la filière d'un d'un passeur Anglais, trafiquant de céréales et de bétail : Henry Jacober.

La Roumanie des années 60 est un pays exsangue, en quasi faillite, en particulier son agriculture. L'Etat roumain n'a rien à offrir pour financer ses importations … si ce n'est ses juifs. S'installe alors, sous le contrôle vigilant de la Securitate (les services secrets) un troc « citoyens contre animaux d'élevage », en particulier des porcs landrace d'excellente origine et des machines agricoles pour développer ses productions et les réexporter contre des devises. Cela va fonctionner avec les pays occidentaux, puis avec Israël.

Ce type de transaction n'est pas une nouveauté. le père adoptif de mon mari nous avait jadis raconté comment, emprisonné au camp de Miranda del Ebro en tentant de rallier Londres en 1940, il avait été échangé via la Croix Rouge contre un sac de blé et deux poutrelles d'acier destinés à Franco … Les scrupules moraux n'encombrent pas l'âme des dictateurs.

Mais cette narration est celle d'une journaliste, qui a profondément exploité les archives aujourd'hui disponibles. Elle est écrite dans un style fluide. C'est un témoignage de la troisième génération des rescapés du massacre des juifs d'Europe sous la domination des nazis et de leurs alliés, celle des « enfants-Shoah » comme les définit Ivan Jablonka.

Ceux-là sont les héritiers d'une histoire, non d'un traumatisme.
Afin que nul n'oublie …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Quand le roman familial nous fait découvrir l'histoire des juifs de Roumanie : mis de côté, massacré, et puis enfin exporté. Pas déporté, mais réellement exporté, comme du bétail. C'est ce que nous raconte Sonia Devillers à travers l'histoire de sa famille.

Bien qu'extrêmement intéressant par son côté enquête historique, par ce partage de connaissance à propos de faits que je ne connaissais pas, j'avoue que j'ai parfois eu un peu de mal à m'accrocher au récit. J'irai même jusqu'à dire que j'ai culpabilisé d'être si peu cultivée sur ce sujet parce que je ne comprenais parfois plus rien du tout des tenants et aboutissants. Mais je suis obstinée, et adepte de Wikipedia ! Malgré tout Wikipedia ne m'a pas apporté le petit plus « affectif » qui m'a manqué dans ce livre, mais j'en ressors plus cultivée et c'est une réussite !

A conseiller aux curieux de l'histoire, aux gens cultivés mais pas sur tous les sujets, en fait, c'est un livre parfait à offrir à ta grand-mère fan de questions pour un champion ou ton père auditeur de France Inter ! (Ou aux gens comme moi curieux de tout...)
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