Je t' embrasse le bout des pieds ,là où tu es dans ton sommeil d' eau noire .
Je considérais le père ,orphelin de son fils et ,sans m'en rendre compte ,je me surprenais en train d'observer tour à
tour le chien de mon amie ,un bouledogue gâteux , le dessin
de tapis ,le thé qui coulait dans ma tasse .
Jamais je n’ai eu plus l’impression d’être étrangère en ce monde, - inutile aussi, mal tombée. J’avais escompté que la naissance du bébé y changerait quelque chose. Rien de tel ne s’est produit. Au fur et à mesure qu’il grandit, je me prends à oublier qu’il est de ma chair. Je l’aime comme on aime un tendre petit animal sans protection, vulnérable. Mais sentir nos deux existences fondues comme au début, non, c’est fini. Nous formions alors une même pâte, nous n’étions que cette pâte. Une situation neuve pour moi, à l’époque, et qui me plongeait dans des abîmes d’étonnement, de trouble. L’arrivée d’Oleg, mes occupations à l’extérieur, le temps qui passe et ne se rattrape pas, ont accompli leur œuvre d’usure. Le fait sans doute aussi que Lex commence à manifester son indépendance, notamment par des cris aigus, tout à coup péremptoires. Il devient quelqu’un d’autre.
C'est triste d’être toujours à la recherche d'un homme et de savoir en même temps que les chances de se tromper sont si grandes et celles de trouver un vrai compagnon si minimes...
"Mes pensées, de terreur, ne sont qu’oiseaux en fuite.
Le rêve – un rêve vécu, celui-là, ne vaut-il pas mieux que tout? En tenir la beauté, l’éclat, hors d’atteinte. Et où en aurions-nous la sauvegarde, si ce n’est dans notre cœur?
Je suis sûre d’avoir intercepté son regard, d’avoir saisi ses expressions. Son cœur aussi, je l’ai entendu battre. Tout cela à travers sa voix. La voix peut remplacer la chair et devenir chair quand les autres sens viennent à nous faire défaut. Elle ne trompe pas non plus.