Le garçon de papier

Emouvante histoire sur fond de harcèlement ou quand un petit garçon différent a l'impression d'être en papier tant il se fait bousculer par les autres.

Une lecture emplie de tristesse dans un premier temps, soutenue par les dessins teintés de bleu de Kerascoët. C'est dur et émouvant, ça prend au coeur de voir cet enfant malmené ainsi même si les mots choisis par Nicolas Digard tentent d'atténuer la chose.

Il manque ensuite peut-être d'un regard plus critique et dur sur ceux à l'origine de son mal-être car l'auteur propose seulement à ce que la victime fasse un travail sur elle pour dépasser son malaise et apprendre à accepter ses différences. Ce n'est pas suffisant pour moi, ce n'est pas à la victime de tout faire. Même si je comprends l'intention de l'auteur, je reste gênée par le message.

Cependant, j'ai pris plaisir à voir l'acceptation de soi donner des ailes à son héros et lui permettre d'ouvrir les portes de son imagination et donc d'un autre monde au-delà des brimades. C'est un message encourageant.

Une lecture toute en émotion et contraste donc où j'ai été touchée par le destin de ce jeune personnage mais un peu gênée que les coupables ne soient pas plus pointés du doigt.

C'est pour les dessins de Kerascoët que j'ai voulu emprunter cet album, dont j'avais déjà repéré la sortie. Hé bien, j'avoue être déçue. La thématique du harcèlement est traitée de façon originale (le garçon de papier, rejeté pour sa différence, va s'apercevoir que sa nature lui permet de se plier en origami, de se transformer en ce qu'il veut, et donc reprendre confiance en lui), et les illustrations tout aquarellées sont douces mais... Je trouve que ça manque d'aspérité, de vigueur, c'est un peu mou et creux. Ça n'a donc pas fonctionné pour moi, dommage.