Leina et le seigneur des amanites

Un conte qui m'a tout de suite immergée dans une forêt enchantée.

Les illustrations collent parfaitement au récit.

La lecture est rapide, certes, mais efficace. Il est parfois inutile de rallonger des histoires qui sont bien meilleures quand on les raccourcit.

Après le très beau le talisman du loup, le trio Dahman, Digard, Sarda revient avec un nouveau conte plein de mystères au coeur de la forêt profonde.
On suit la jeune Leina, pêcheuse et navigatrice de barque, qui va défier le Seigneur des amanites pour sauver les jeunes de son village transformés en animaux sauvages.
On entre facilement dans le récit et l'on suit avec inquiétude l'entrée de l'héroïne dans la forêt et surtout dans la demeure du seigneur.
Les illustrations sont très belles. Elles jouent autour des couleurs naturelles notamment les plus sombres pour faire monter la tension. J'aime tout particulièrement les encadrements réalisés, qui ne sont pas sans rappeler celles d'Ivan Bilibine pour les contes russes.
Un travail remarquable qui a été nommé au Prix Sorcières 2023.

J'avais déjà très envie de découvrir le talisman du loup du même trio, donc quand j'ai pu emprunter Leina et le Seigneur des Amanites, je me suis précipitée dessus. Je trouvais l'album parfait pour l'automne et je ne regrette pas cette lecture que j'ai trouvée très bonne – je suis impatiente de pouvoir lire l'autre album dorénavant.

J'ai adoré cette ambiance très automnale que cela soit avec les couleurs, les motifs présents sur les illustrations, il règne une atmosphère soignée. Un côté frissonnant et fantastique, c'est un album qui respire le mystérieux, tout en étant sombre et envoûtant. Je suis fascinée par le travail du texte et de l'image, par le travail fait pour conférer à l'ensemble une patine, une esthétique qui le rend unique en son genre.

L'histoire est très intéressante à découvrir, elle s'inspire en grande partie du conte de Barbe-Bleue, tout en développant sa propre voie. Ce qui renforce automatiquement cet aspect conte intemporel et inclassable dont il est pourvu. L'histoire a de bons rebondissements, un rythme prenant, des péripéties captivantes et un final très chouette à lire, j'ai aimé cette thématique du respect, du lien entre l'humain et la nature. le personnage de Leina est super chouette à suivre, nous avons une héroïne courageuse et débrouillarde, qui se soucie des autres et de son environnement.

L'aspect conte que je décrivais plus haut se perçoit aussi dans la maquette, dans les jeux de typographies pour donner du caractère à une lecture à haute voix. Il y a les encadrés autour de certains textes ou de certaines pages pour donner un effet « ancien ». C'est vraiment ce qui m'a le plus fasciné dans cet album, c'est de voir un album à l'ancienne être réinventé, modernisé, soigné pour faire en sorte que l'objet-livre soit un ovni littéraire.

Enfin, les illustrations sont superbes. J'ai aimé ces couleurs naturelles, c'est une palette restreinte qui s'harmonise parfaitement et j'aime énormément les détails de chaque double-page, c'est soigné et élégant, j'aime ce côté « naturaliste » comme les vieilles affiches ou pages d'encyclopédie pour présenter champignons, feuilles et fleurs. Les personnages sont expressifs dans les attitudes, dans les couleurs utilisées pour créer des ambiances.
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Leina est la passeuse qui fait traverser la rivière à tous ceux qui souhaitent se rendre dans la forêt … Mais nombre d'entre eux ne reviennent pas et la forêt est vite réputée hantée. le jour où le jeune Oren disparait, Leina décide de partir à sa recherche et rencontre un crapaud hors du commun…
Magnifiquement illustré dans un style qui rappelle les plus grands du patrimoine, à commencer par les artistes Arts and Craft, ce conte nouveau semble enraciné dans bien des cultures, tant il est nourri de références littéraires ou graphiques. Une belle réussite !

Tout le monde n'est pas ce qu'il prétend être. Cette jolie fable invite à beaucoup de réflexions autour de l'apparence mais aussi du rapport de l'homme à l'animal, à la nature. Les illustrations sont magnifiques et nous emmènent dans un tout autre univers. Leina plonge dans une forêt pleine de secrets et elle en ressortira avec une nouvelle vision des choses...peut-être que le lecteur aussi.

J'ai préféré l'autre histoire des mêmes auteurs et de la même dessinatrice avec le loup, peut-être pour les dessins ou la relation inattendue entre l'héroïne et le loup. Ce livre ci a des points communs dans l'histoire et côté dessin un côté plus Japonais dans l'esthétique, il m'a semblé. L'histoire semble complètement de celles qu'on peut trouver dans un conte traditionnel, avec un personnage à tromper malicieux voir maléfique (coucou Rumplestiltskin), une porte close à ne surtout pas ouvrir, des sortilèges, et une héroïne qui doit se sortir d'un mauvais pas par ses propres moyens. "Le talisman du loup" avait des ressorts narratifs plus inattendus.
Ça reste très très beau de vrais tableaux à chaque page, je vous en ai mis deux pour vous donner envie d'aller découvrir ce bel album. J'aime décidément bien ces deux livres on s'éloigne un peu des contes trop connus des enfants pour prendre des chemins de traverses.
À découvrir si vous aimez les beaux albums, foncez. Ne serait ce que pour découvrir les magnifiques dessins de Julia Sarda. Et si vous hésitez, partez sur le loup puis venez découvrir les champignons ensuite.

Timide jeune femme, Leina est passeuse sur le fleuve qui sépare son village d'une forêt qu'on pense hantée depuis que de nombreux villageois y ont mystérieusement disparu. Un soir de tempête, un étrange voyageur fait appel à ses services : Messire Bombifrons, Seigneur des Amanites. Un crapaud anthropomorphe et monstrueux qui lui offre l'hospitalité dans son palais souterrain. Elle pourra y passer la nuit, dans le chambre de son choix, exception faite de celle à la porte noire. Que Leina a tôt fait de franchir, surmontant sa nature timorée, car il lui revient de briser le sortilège qui retient les villageois prisonniers de l'hôte maléfique.

Malgré un texte un brin bavard et une couverture trompeuse, on pourra se laisser séduire par cette attrayante curiosité littéraire et graphique.
A la fois : récit initiatique et fable écologique moderne aux franges du fantastique et de l'étrange qui s'inspire (et démantibule) de nombreux contes classiques (Barbe-Bleue en est le point focal, mais Alice n'est pas loin !).
Mais aussi petit album précieux, aux illustrations hétéroclites qui empruntent autant aux enluminures médiévales qu'à l'art nouveau à la Beardsley (et versent parfois dans le surréalisme).
Lien : https://www.figuresdestyle.o..