"Vous les chocolats d'Afrique noire, vous êtes naturellement les plus courageux parmi les courageux. La France reconnaissante vous admire . Les journaux ne parlent que de vous. "
Propos du capitaine Armand à ses soldats africains durant la première guerre mondiale.
Par la vérité de Dieu, ainsi vont les choses, ainsi va le monde : toute chose est double.
"Le plus grand secret qu'il nous a enseigné est que ce n'est pas l'homme qui dirige les événements mais les événements qui dirigent l'homme."
"L'être humain cherche toujours des responsabilités absurdes aux faits. C'est comme ça. C'est plus simple."
L'être humain cherche toujours des responsabilités absurdes aux faits.C'est comme ça. C'est plus simple.Je le sais ,je l'ai compris ,à présent que je peux penser ce que je veux.Mes camarades de combat ,Blancs et Noirs ont besoin de croire que ce n'est pas la guerre qui risque de les tuer ,mais le mauvais œil. Ils ont besoin de croire que ce n'est pas une des milliers de balles tirées par les ennemis d'en face qui les tuera par hasard.Ils n'aiment pas le hasard.Le hasard est trop absurde.Ils veulent un responsable .
Traduire, ce n'est jamais simple. Traduire, c'est trahir sur les bords, c'est maquignonner, c'est marchander une phrase pour une autre. Traduire est une des seules activités humaines où l'on est obligé de mentir sur les détails pour rapporter le vrai en gros. Traduire, c'est prendre le risque de comprendre mieux que les autres que la vérité de la parole n'est pas une, mais double, voire triple, quadruple ou quintuple. Traduire, c'est s'éloigner de la vérité de Dieu, qui, comme chacun sait ou croit le savoir, est une.
La rumeur a couru. Elle a couru tout en se déshabillant. Petit à petit, elle est devenue impudique. Bien vêtue au départ, bien décorée au départ, bien costumée, bien médaillée, la rumeur effrontée a fini par courir les fesses à l'air. Je ne l'ai pas remarquée tout de suite, je ne la distinguais pas bien, je ne savais pas ce qu'elle complotait. Tout le monde la voyait courir devant soi, mais personne ne me la décrivait vraiment. Mais j'ai enfin surpris des paroles chuchotées et j'ai su que le bizarre était devenu le fou, puis que le fou était devenu le sorcier. Soldat sorcier.
Le rire appelle le rire et le sourire appelle le sourire.
Je rêvais que la déesse Mame Coumba Bang nous retienne longtemps au milieu du fleuve, malgré les libations de lait caillé que nous lui avions offertes en quittant les rives de notre village. Je priais qu’elle enlace notre pirogue de ses longs bras liquides, que ses cheveux d’algues brunes retardent notre avancée malgré les grands coups de pagaie dont mes deux demi-frères battaient en cadence son dos pour remonter son cours puissant. Essoufflés par leur labeur de paysans du fleuve traçant des sillons invisibles sur l’eau, Ndiaga et Saliou se taisaient.
Un boutiquier qui n'a que des clients débiteurs devient lui-même le débiteur de ses fournisseurs.