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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le botaniste Michel Adanson, à la fin de sa vie en 1806, a décidé d'écrire à l'attention de sa fille Aglaé sur des feuillets le récit de ses pérégrinations au Sénégal, alors qu'il était tout jeune scientifique élève de Jussieu. Son unique but après son retour avait été la rédaction d'un chef d'oeuvre encyclopédique : Orbe universel. Il consacrait ses jours et ses nuits à décrire près de cent mille existences de plantes, coquillages et animaux. Après sa mort, sa fille, avec laquelle il avait fait de longues promenades botaniques, avait décidé de garder toutes les affaires de son père. C'est dans le double fond d'un tiroir d'un petit meuble qu'elle découvrit les écrits de son père et en commença la lecture.
C'est donc une partie totalement fictive de l'histoire de ce botaniste, pendant son séjour au Sénégal, que David Diop va raconter à travers ce livre. La première partie raconte les premiers pas d'Adanson à Saint-Louis et dans le village de Sor où il apprend qu'une « revenante » a réussi à échapper à son état d'esclave et rentrer dans son pays. Aussi il décide de partir à la rencontre de cette femme. le style de cette partie m'a semblé lourd accompagné de quelques répétitions comme si l'auteur craignait que nous ne l'ayons pas suivi. Dès lors, où Adanson se trouve dans la case de Maram, la « revenante », cette femme guérisseuse qui fait le récit des malencontreuses aventures l'ayant amenée à se réfugier dans le village de Ben, l'écriture se fait plus subtile, plus flamboyante. On ressent alors tout le mystère qui l'entoure et l'on partage la passion du botaniste pour la guérisseuse. A nouveau capturée Maram se livre à l'océan tandis qu'Adanson revient vers l'étude de la nature, et de retour en France se consacrera entièrement à la réalisation de sa grande ambition, l'écriture de son encyclopédie naturelle.
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Alors que j'avais écouté plusieurs reportages sur ce livre à sa sortie, je m'attendais à une histoire complètement différente.
Cela m'a un peu surpris et perturbé dans ma lecture.
L'histoire n'est pas déplaisante mais me laisse un peu frustré. Je pensais à apprendre plus sur Michel Adanson.
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Tout début du 19eme siècle, en France. Aglaé découvre dans un tiroir caché d'un chevet de son père, tout juste décédé, un carnet rouge.
Dans ce carnet ce naturaliste passionné raconte son aventure au Sénégal dans les années 1750, et sa recherche de celle qu'on appelle « la revenante ».

C'est très beau, les descriptions des paysages, plantes et animaux permettent le voyage. La description du commerce des esclaves est sans concession. Et j'ai trouvé dans l'histoire du narrateur une poésie certaine.
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Le récit que nous livre David Diop est dense, sa plume affûtée, précise et chargée, dans le bon sens du terme. On ne peut, à mon avis, que lire ce roman lentement, tant il est important de s'imprégner petit à petit de l'atmosphère qu'il décrit si bien. En effet, l'atmosphère est un élément clé de ce roman. Au fur et à mesure de l'histoire, toutes nos certitudes d'occidentaux sont mises à mal et nous voici baignés dans les traditions africaines, les animaux totems, les philtres mystérieux, les esprits bienfaisants ou malveillants, les croyances “irrationnelles” mais également dans une époque où l'esclavage est banalisé et la discrimination entre blancs et noirs bien confortablement installée.

Nous sommes à la fin du 18ème siècle et Michel Adanson, jeune botaniste érudit, s'embarque pour le Sénégal à des fins d'observations naturalistes. Mais ce voyage sera plutôt un bouleversement de ses certitudes et une remise en cause de sa vision du monde.
A son arrivée dans le pays, il se heurte à des supérieurs butés et esclavagistes assumés. Lui, choisit de comprendre le peuple noir, dans ses différences et ses richesses. Il apprend le wolof et se plonge dans la culture de ce peuple qui le fascine.

Au cours d'un périple botanique, il fera la connaissance de Ndiak, un jeune garçon du pays qui deviendra, plus qu'un fidèle compagnon, un véritable ami. Ensemble, ils entendront un chef de village raconter l'histoire de Maram, jeune fille enlevée par des esclavagistes puis contre toute attente, revenue au Sénégal par ses propres moyens. Envoûtés par cette histoire, ils partiront en quête de Maram, à l'autre bout du Sénégal.

Cette quête sera, pour Michel Adanson, la découverte de la triste histoire de Maram et de la passion amoureuse. La fracture entre les civilisations va se matérialiser sous ses yeux au fil des événements.
Les sentiments d'amour qu'il éprouve pour Maram et d'amitié pour Ndiak transcendent les différences culturelles mais sont voués à une fin tragique face au principe de réalité.

De retour en France, il retrouvera ses habitudes d'occidental et validera même, par faiblesse, les habitudes esclavagistes de ses contemporains contre lesquelles il s'insurgeait auparavant. Maram lui apparaîtra ponctuellement, tout au long de sa vie, sous la forme d'une Eurydice qu'il n'aura pas réussi à sauver des enfers.

J'ai aimé me couler dans cette langue douce et me laisser porter dans ce périple africain, oublier mes certitudes d'occidentale et adhérer à des croyances différentes et un peu magiques. David Diop m'a transportée dans son histoire qui me laisse un sentiment de mélancolie face aux obstacles que les Hommes dressent entre eux, qui les empêchent de communiquer et de s'aimer. La réflexion autour des discriminations, des injustices et de l'esclavage a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais David Diop y a mis du coeur, et cela se sent.

Merci aux éditions du Seuil et à Masse critique pour cette belle découverte.
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Une lecture agréable qui mêle récit historique et conte africain . J'ai trouvé la mise en place un peu longue mais nous ne sommes pas au 21e me siecle et la rencontre entre Adelson et la jolie Maram est très poétique et romanesque surtout placée dans le contexte 19eme siècle .
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Peut-être as-tu déjà entendu parler de David Diop

Oui ? Non ?

David Diop est un écrivain français d'origine sénégalaise. C'est donc sans surprise et avec un certain plaisir (pour moi en tout cas) qu'il emmène ses lecteurs dans son pays d'origine : le Sénégal.

« La porte du voyage sans retour » est son troisième roman.
Grâce à Audiolib et à Netgalley, j'ai eu l'opportunité de découvrir l'auteur en même temps que son troisième livre.

« La porte du voyage sans retour » est l'un des romans de la rentrée littéraire 2021 des éditions Seuil. Il est également disponible en audio grâce à Audiolib mais aussi les plateformes habituelles.

« La porte du voyage sans retour » est aussi le surnom d'une île au large du Sénégal : l'île de Gorée. Cette île est tristement connue pour être l'ultime étape avant le départ pour les colonies pour des millions d'Africains vendus comme esclaves de l'autre côté de l'Atlantique.

En 1750, un jeune homme dont la personnalité est inspirée du naturaliste français Michel Adanson débarque au Sénégal les rêves plein la tête. Son projet : recenser et observer la flore locale dans le but de créer son encyclopédie universelle du vivant.

1750, c'est l'époque dite des Lumières. le monde, ou du moins ceux qui ne sont pas soumis a la tyrannie, pense et réfléchit à la condition de l'Homme… A cette époque, de nombreux concepts virent le jour comme les encyclopédies par exemple.

C'est dans ce contexte et armé de ses idéaux que le jeune Adanson démarre son voyage africain. Au cours de son voyage, il a vent d'une histoire incroyable. Une jeune femme serait revenue des colonies et aurait donc échappé à l'esclavage.

Le naturaliste oublie ses motivations premières et n'a plus qu'une seule idée en tête : retrouver cette mystérieuse femme.

Ce roman est un formidable voyage à travers les époques et à la découverte d'un pays déjà Sali par la main de l'homme blanc. Michel Adanson est prêt à découvrir ce monde si différent du sien.

Ce voyage africain et sa quête vont le changer et le confronter aux limites d'un système dont il fait intégralement partie.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture audio de ce roman. J'ai été attirée par ce livre audio car il est lu par Féodor Atkine dont j'ai déjà eu la chance d'écoulire « Ils étaient dix ». Je suis particulièrement fan de sa voix chaude et profonde.

Si tu doutes de mes propos sache que le comédien a tourné sous la direction de Woody Allen ou encore d'Oliver Stone. C'est bien un gage de qualité ? Non ?

Alors ? tu es prêt.e à te lancer dans ce voyage historique jusqu'à « La porte du voyage sans retour » ?

Lien : https://www.instagram.com/li..
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Un beau roman, une très belle écriture au service des descriptions, notamment, qui transportent le lecteur au Sénégal, durant la sinistre époque de l'esclavage. Un bémol sur les personnages cependant, qui ne m'ont pas vraiment touchée, un comble pour une histoire d'amour !
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Michel Adanson, à sa mort, a légué a sa fille tout un amoncellement de meubles, d'objets de pacotilles, et de mystères. Il a décidé de lui léguer son histoire, celle qui a bouleversé le jeune homme qu'il a été, et qui a marqué le reste de son existence.

Bien décidé à explorer l'Afrique dans le cadre de ses études de botaniste, le jeune homme débarque au Sénégal, bien loin d'être préparé à ce qui l'attend.
Au hasard de ses déplacements dans le but de découvrir une flore encore très peu étudiée, il va tomber dans un trafic qu'il n'imaginait pas. Les esclaves noirs sont milliers, et les conditions d'enlèvement sont horribles.

Le hasard fait qu'il entend parler d'une jeune femme qui aurait réussi à revenir de cet esclavage, Dieu seul sait comment…

Au fil de son récit, c'est un pan entier de l'Histoire qui réapparaît en nous montrant ses plus mauvais côtés.

Dès le début du récit, on comprend que nous sommes sur une histoire au long cours. le rythme est celui qui impose une certaine lenteur, une espèce de mode de lecture. L'auteur se calque sur celui des tribus africaines de l'époque, qui prenait le temps de raconter des histoires, d'établir des délais de réflexion. L'Afrique possède son tempo propore, et l'atmosphère en est parfaitement retranscrite.

Le récit ne débute pas en Afrique, mais en France, là où Michel Adanson a terminé sa vie. Un personnage réel d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'un botaniste ayant effectivement réalisé un voyage au Sénégal. Il a ramené avec des connaissances nouvelles considérables. Il s'évertuera toute sa vie à écrire une encyclopédie conséquente.

L'histoire qu'il vit dans ce roman est purement romanesque. On ne trouve pas de traces historiques de ce qu'il voit ici. Pour autant, je pense que l'auteur a pu créer quelque chose de tout à fait réaliste, concernant les tribus africaines, leurs rivalités, mais également tout ce que concerne l'esclavagisme.

J'ai vraiment apprécié ce roman, et son rythme bien à lui.
Lien : http://au-fil-des-pages.be/
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Ce récit initiatique laissé à sa fille à son décès par Michel Adanson, botaniste, nous emporte dans les Sénégal colonial de 1750 avec brio. On y voit le personnage du jeune naturaliste se confronter à la découverte de l'amitié, de l'amour, de l'autre, de la spiritualité, de la politique et de la défense de ses valeurs.
L'écriture est fluide et on se laisse happer dans cette histoire intense, triste et fascinante avec délice.
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Avec tout son talent de romancier, David Diop conte et réinvente une part de la vie du botaniste Michel Adanson. Avec sa précision d'historien, il nous entraîne dans l'histoire du Sénégal à l'aube du 19ième et la sordide traite négrière de Gorée.
Et avec la finesse de sa plume, il nous embarque dans cette belle histoire d'amour assombrit par les tourments des regrets.
De village en village, aux heures où « le soleil mange les ombres », bercée par le sourire de Ndiak et par les légendes ancestrales, j'ai suivi la quête initiatique de Michel qui cherchera sa Maram comme Orphée son Eurydice.
« Clapotis, vague à l'âme, résurrection. »
Le langage de Diop est à la fois fluide et soutenu. Comme les grands arbres d'Afrique, les images sont colorées et majestueuses. Comme les fleurs, les sentiments vivants et délicats. Un joli moment presque philosophique, poétique, instructif.
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