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Quelle lecture ! (quelle écoute je devrais dire plus exactement)

J'ai été emportée sur l'île de Gorée, dans ce XVIIIeme siècle des Lumières et de l'esclavage où j'ai été émerveillée par les paysages sénégalais, envoutée par l'atmosphère animiste mais aussi bouleversée par cet amour arraché, et le destin tragique de la jeune Maram.

Aglaé, fille de Michel Adanson, botaniste, non reconnu à sa juste de valeur du XVIII eme siècle, trouve un carnet après la mort de son père.
Celui-ci veut justifier auprès d'elle son absence en tant que père, non pas comme tous le pensent pour son obnubilation pour la botanique et son désir d'écrire la plus parfaite des encyclopédies mais, pour le plus grand drame et la plus grande passion qu'il a vécu 50 ans auparavant.

Elle découvrira, tout comme nous, simples lecteurs du XXIème sièle, la curiosité et la grandeur d'âme de cet homme, qui, en pleine apogie de l'esclavagisme, va découvir ce peuple sénégalais, son intelligence, son amour de la nature mais aussi ses travers.
Parti à la recherche d'une disparue, il entendra la condition de femme ajoutée à la traite des noirs, sera subjugée par son parcours narré tel un conte. Mais, ce conte n'est pas écrit par un blanc pour les blancs donc la princesse même si on peut penser qu'elle trouve enfin son prince charmant, est confronté à la dure réalité, sa place de noire (je ne peux utiliser le mot "nègre" qui me répulse, et que j'ai eu beaucoup de mal à entendre tant de fois dans ce roman).

Quelle idée ingénieuse, du coup, de n'avoir pas comparé cette histoire à une Cendrillon mais à un mythe bien plus dramatique, celui d'Orphée et d'Eurydice.
Contrairement à Eurydice, ici le serpent n'envoie pas Maram vers la mort mais la protège de tous ses dangers. Cependant, lorsque Michel lèvera tous les interdits, bravera l'ordre du Monde pour sauver son aimée, le destin de ces deux femmes sera scellé ...

Je remercie Netgalley et Audiolib pour ce partage.

La narration de Féodor Atkine est juste, posée et devient tremblante à la fin de ce drame, ce qui en donne encore plus de profondeur.
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Quel roman. C'est bien des jours après l'avoir fini que je peux enfin écrire cette critique.
Car j'ai eu tant de mal à quitter Michel, Ndiak et Maram. J'étais si investie et si profondément plongée dans cette histoire que je ne pouvais me résoudre à leur dire au revoir.
Ce qui est pour le moins ironique quand on sait que j'ai entamé ce roman à reculons...car oui, je ne pensais ni pouvoir le lire et encore moins aimer. Je m'attendais à un roman sur la traite négrière trop brutal, trop frontal, qui aurait été, me connaissant, trop peu supportable pour moi.
Et fort heureusement je me suis trompée. Dès les première pages j'ai senti que j'avais entre les mains un roman unique. Un roman fort, subtil. Un roman amené d'une telle façon que l'on plonge immédiatement dans l'histoire.
C'est la première fois que je lis David Diop et j'ai découvert une plume d'une rare sensibilité, d'une précision et d'une fluidité qui transporte le lecteur au coeur du propos.

Et le coeur du propos ici c'est Michel Adanson. C'est un célèbre botaniste, il est vieux et il vient de mourir. Mais avant cela il a laissé pour sa fille un carnet secret où il a raconté la vraie histoire de son aventure au Sénégal il y a un demi siècle de cela, en 1750. Sans faux semblants ni dissimulation. Il racontera tout ce qu'il a caché durant des décennies.
C'est donc le jeune Michel, âgée de 23 ans, que l'on va suivre et découvrir. Il débarque au sein de cette concession française qu'est le Sénégal, mais lui contrairement à tous les autres français présents, n'est ni intéressé par la traite ni par le commerce. Lui est venu pour étudier sa passion : les plantes. Mais s'il était effectivement venu pour ses ambitions scientifiques, c'est finalement des découvertes humaines qu'il fera. Il apprendra et parlera couramment le wolof, il se liera d'une amitié profonde et durable avec son jeune interprète Ndiak. D'ailleurs c'est ensemble qu'ils vivront les dangers et les périls dans lesquels ils se lanceront pour résoudre le mystère de cette jeune femme enlevé.
Aux côté de Michel et Ndiak, le lecteur sera comme un troisième compagnon de voyage. Frémissant de peur avec eux ou s'émerveillant de joie avec eux. Traversant les déserts, les forêts, les villages, les routes avec eux. Tentant de résoudre les bribes de cette mystérieuse disparition avec eux.
Puis arrivera la rencontre, cet atypique et singulier coup de foudre qui achèvera de marquer le voyage de Michel au fer blanc. Poussé par cet amour il mettra malgré lui en grand danger tout ceux à qui il tient, dont Ndiak et bien sur Maram. La porte du voyage sans retour était le nom donnée à l'ile de Gorée car les esclaves en partance ne revenaient jamais, et c'est finalement aussi ce qu'il arrivera à Michel, une partie de son âme ne reviendra jamais de ce voyage.
Je n'en dirais pas plus car je ne voudrais pas spoiler les futurs lecteurs. Mais on peut dire que Maram est la pierre angulaire de cette histoire, c'est une femme flamboyante, marquante, qui m'a hypnotisée. Et puis évidemment je me suis beaucoup attachée à Michel, à sa lucidité, sa bonté, sa tolérance, sa persévérance. Et j'ai adoré Ndiak, sa témérité, son impertinence, sa franchise.
Bref ces trois là m'auront chacun à leur manière énormément marqué et je ne les oublierais pas de si tôt.
C'est roman plein de tolérance, d'amour, d'amitié, de voyage mais les horreurs de l'esclavage restent on ne peut plus présent, surtout à la fin du roman, mais la force et la beauté de l'histoire en elle même m'ont permis de supporter la lectures de ces horreurs.
Grâce l'extraordinaire plume de David Diop j'ai effectué un voyage enchanteur, sombre, lumineux et incroyable à travers le magnifique Sénégal.
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Tout d'abord merci aux Éditions du Seuil et à Babelio pour l'envoi de ce roman de la rentrée littéraire 2021.

J'avais été très touchée par la lecture de " Frères d'âme" du même auteur.
Cette fois-ci, David Diop nous transporte au Sénégal au XVIII ème siècle, sur les pas d'un naturaliste appelé Michel Adanson. Celui-ci ambitionne d'écrire une encyclopédie. Il va au Sénégal répertorier les différentes plantes et leurs vertus médicinales.
Il sera confronté à l'esclavage sur l'île de Gorée, aux rivalités entre tribus. Il évoque les croyances et sorcelleries des Sénégalais. J'ai surtout été sensible au beau personnage de Maram et à leur histoire d'amour impossible.
L'écriture est très belle, l'histoire romanesque, le dépaysement total.
J'avoue quand même avoir préféré " Frères d'âme". A vous de vous faire votre avis.
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A sa mort, un père laisse à sa fille un récit : celui de sa jeunesse, celui des ses années durant lesquelles il a voyagé le long de la côte ouest d'Afrique, dans une région où de nombreux bateaux européens accostaient pour participer à la Traite négrière. Michel Adanson, naturaliste français dont s'est inspiré David Diop, ne participe pas à la Traite. S'il est venu dans l'île de Gorée c'est pour étudier la flore, rapporter en Europe des échantillons. Mais sur place, il va se laisser envoûter par l'histoire de Maram, une jeune africaine devenue une légende car elle aurait pu échapper aux esclavagistes et vivrait dans un village. Obsédé par elle, Michel Adanson se lance à sa poursuite sans se douter que cette quête bouleversera sa vie.

J'avais beaucoup aimé le premier roman de David Diop et je pensais être de nouveau happée par son écriture. Si l'écriture est magnifique, je n'ai pas réussi à être touchée par cette histoire entre Michel Adanson et Maram. Et je dois dire que je n'ai pas compris la fin. Dommage !
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1806. Michel Adanson se meurt et écrit à sa fille ce qu'il n'a jamais pu dire à personne. Naturaliste, au même titre que Lamarck ou Jussieu, il a vécu au Sénégal pour y observer la flore locale et y agrandir ses herbiers et autres collections en vue de la publication de son chef-d'oeuvre, L'Orbe universelle.
Mais au Sénégal, à la fin du XVIIIe siècle, c'est surtout le commerce des Noirs vers les plantations sucrières des Antilles qui se développe. Michel Adanson se retrouve happé dans des conflits qui lui sont étrangers et où il n'est que l'homme blanc inconscient qui cherche à comprendre des traditions qui le dépassent.
Le récit est à la fois soigné et précis comme une sculpture, mais aussi oral et coloré comme la narration d'un griot et nous suivons Michel Adanson de Paris à Saint-Louis du Sénégal, puis sur l'île de Gorée, cette "porte du voyage sans retour" pour nombre d'Africains, d'où il reviendra, lui, mais après avoir tout perdu.
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Au décès de son père, le naturaliste français Michel Adanson, Aglaé découvre cachés dans un meuble des carnets que son père a écrit à son attention. Il lui livre une part de son passé dont il n'avait jamais parlé : son amour pour une jeune femme, Maram, au cours de son voyage au Sénégal en 1752. Seule femme qui serait revenue de l'Île de Gorée, la découverte de son existence intrigue le savant qui va partir à sa recherche.

Si Michel Adanson a bien existé, l'histoire n'a pas totalement retenu son nom ni combien il a participé à la connaissance de la flore de l'Afrique. Mais ce n'est pas non plus cet aspect de sa vie que David Diop a voulu retenir, mais plutôt la découverte d'un pays, de sa culture, de son peuple, par un homme qui sera confronté à ses contradictions. Homme de science, membre de l'aristocratie, érudit du siècle des Lumières, Michel Adanson va mettre en perspective sa rencontre avec la culture des peuples du Sénégal, qui subissent la colonisation et la crainte de l'esclavage, et ses convictions d'humaniste et de chrétien ?

On découvre un pays colonisé par la France, peuplé de différentes ethnies continuellement en guerre ou en opposition, faisant ainsi le jeu de l'occupant. Il y a l'exotisme de l'Afrique et le cynisme et la cruauté des Blancs. Il y a l'Ile de Gorée, « Porte du voyage sans retour », étape obligée des hommes, femmes et enfants kidnappés pour être vendus comme esclaves sur les plantations de coton ou de chocolat. Un pays dont Michel Adanson tomba éperdument amoureux, apprenant le wolof et le préférant au français, se plongeant avec ravissement dans cette culture, dans sa sagesse, avant d'être totalement subjugué par une femme rebelle, mystérieuse, indépendante, forte, insaisissable, Vénus noire dont la beauté guidera leurs destins.

David Diop nous livre un roman entre récit d'aventure et fable philosophique. Son écriture fluide nous plonge au coeur de la forêt, au centre de ces villages, dans l'intimité de ce peuple. La force d'évocation est étonnante, magnifique. On s'attache à Michel Adanson. On est admiratif de Maram, de sa force. On frémit de colère face à cette description effroyable, impitoyable du colonialisme et de l'esclavage.

Un très beau roman.
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Comme la langue française est riche et belle lorsqu'elle est maniée avec le talent de David Diop ! Sans affèterie, sans pastiche de la langue du siècle des Lumières, simplement évocatrice d'une nature luxuriante, des couleurs et des parfums, des bruits et des paysages du Sénégal de son enfance …

Une merveilleuse et terrible histoire d'amour entre un jeune botaniste et une Africaine promise à l'esclavage, la confrontation fracassante entre l'intellectuel occidental et les préjugés de caste et de race de son temps.
Comment pouvait-on alors se sentir à la fois profondément chrétien et favorable à l'esclavage. Même l'Islam interdisait de réduire un croyant en esclavage ! Une réponse à cette question réside dans l'oeuvre d'Olivier Petré-Grenouilleau : il fallait impérativement faire de ces êtres humains des "choses" pour se permettre d'en faire le négoce.

Le modèle de l'auteur est Michel Adanson, parti herboriser au Sénégal au mitan du XVIIIème siècle, pour ramener des spécimens et, pourquoi pas, tenter d'acclimater en Afrique des graines venues de France. A 23 ans, il ambitionne d'entrer à l'Académie des sciences et de publier une encyclopédie universelle du vivant. Peu après son arrivée à Saint-Louis, Il entend parler d'une « revenante », une jeune fille qui serait parvenue à rentrer dans son pays natal après son enlèvement et son voyage aux Amériques. Il va se mettre à sa recherche.

Fait exceptionnel : il commence par apprendre la langue locale, le wolof, au point qu'au bout de trois années de vie au Sénégal, il se sent devenir nègre par tous ses goûts, oublie qu'il est blanc à force de parler et rêver en wolof … Sans doute, cette impression est-elle similaire dans l'autre sens …

Mais l'histoire d'amour sera « coupée à la racine". Car amoureux de Maram, Michel le « toubab » ne peut imaginer qu'elle ne trouvât détestable la couleur de sa peau, comme la plupart des Blancs celle des Noirs. Et il sait bien qu'il eût été impossible de vivre ensemble à cause des préjugés de leurs modes de vie respectifs.

Ce récit dépaysant à la fois dans l'espace et dans le temps emporte le lecteur dans une histoire aussi merveilleuse que vouée à l'échec, peuplée de personnages attachants, les bons comme les mauvais, une saga très actuelle de transmission d'héritage d'un père à sa fille, une réinvention du mythe d'Orphée et d'Euridyce sur la trame d'une tragédie classique d'amour impossible.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Superbe.
Que dire de plus ?

Nous sommons en 1806, Michel Adanson, botaniste de son état vient de mourir à l'âge de 79 ans.
Il laisse tout un bric à brac à sa fille Aglaé qui est installée depuis quelques années au Château de Balaine dans l'Allier où sur les traces de son père elle a créé un arboretum.
Parmi tous les objets, Aglaé va découvrir un secrétaire muni d'un mécanisme cachant un tiroir secret.
Et ce tiroir va révéler à Aglaé une partie de l'histoire de son père, celle du grand amour qu'il a connu alors qu'âgé de 26 ans il parcourait le Sénégal.
David Diop s'est appuyé sur deux personnages ayant réellement vécu, pour nous raconter cette belle histoire.
Histoire d'un amour incompris, d'un amour tragique, d'un amour à jamais tu.
Mais David Diop nous montre aussi le pire de l'homme, celui qui a crée la porte du voyage sans retour qu'était l'île de Gorée, d'où ont été déportés des millions d'hommes, de femmes et d'enfants destinés à la pire des servitudes.
Maram Beck et Michel Adanson resteront longtemps gravés dans ma mémoire de lectrice.
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J'aime beaucoup la littérature francophone africaine du Mali, du Sénégal. Quelques auteurs m'ont permis d'aimer les traditions de transmission des histoires, des légendes attachées à ces pays, au travers des contes principalement.
Cependant David Diop n'est pas un africain francophone, mais un français originaire du Sénégal. Dans ce contexte, La porte du voyage sans retour m'évoque la porte des esclaves à laquelle font référence dans une de leur chanson (Gbaou) La rue Kétanou et les Ogres de Barback.

Du début du 19ème siècle en France, nous repartons au siècle précédent au Sénégal suivre le voyage d'un célèbre botaniste, inspiré de Michel Adanson. Celui-ci livre à sa fille, Aglaé, à travers des lettres qu'elle trouvera à la mort de celui-ci, le récit de son voyage en Afrique.
Le récit est enrichi du regard du botaniste, agrémenté de descriptions de la flore et de la faune, qui savent ne pas être envahissantes.
Notre personnage principal, venu en blanc sur le territoire des noirs, saura se montrer ouvert d'esprit, donc prêt à découvrir l'autre tel qu'il est et pas tel qu'il le pense ou l'imagine. Ainsi il apprendra la langue locale afin de pouvoir communiquer de manière directe avec ses hôtes et ceux qu'il rencontre.
Il part à la recherche d'une jeune noire, que l'on hésite à considérer comme un MacGuffin.
Au cours du voyage notre héros connaît certaines aventures, voire des mésaventures. Avec le presque dénouement du livre, nous entrons dans une ambiance un peu différentes, où le surnaturel vient effleurer la réalité ; à moins que ce ne soit une question de point de vue bien sûr, comme dans les contes qui se comprennent différemment selon l'un des trois degrés de lecture auquel on les aborde.
Puis, sans en dire trop sur la fin, je dirais tout de même que le dénouement nous ramène tout à fait à la réalité.

Dans les avis donnés sur le livre, il y a souvent une phrase ou deux de comparaison avec Frère d'âme, du même David Diop, que je n'ai pas lu. Ce sera sûrement un voyage à entreprendre pour moi, un autre voyage avec David Diop.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Inspiré par la vie d'un botaniste Michel Adanson qui ambitionnait de publier une encyclopédie et avait le premier séjourné longuement au Sénégal, partageant la langue wolof et approchant les rois puissants de petits royaumes, David Diop nous livre une fiction passionnante sous la forme d'un récit posthume du savant à sa fille découverte dans le tiroir secret d'un vieux meuble
J'ai beaucoup aimé suivre les aventures extraordinaires de ce périple en terre inconnue, de cette quête de l'amour avec une belle esclave échappée, de tous les mystères et dangers traversés jusqu'à la porte du voyage sans retour où le destin ferme tous les possibles.
J'ai eu à coeur de rechercher l'histoire réelle de l'île de Gorée et des esclaves qui partaient en Amérique, mais les sources historiques contredisent les propos de la quatrième de couverture : ce ne sont pas des millions d'esclaves qui sont partis de là, le commerce s'est déplacé sur l'île Saint Louis vers Saint Domingue.
Un roman brillant, un très grand écrivain à suivre.

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