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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une petite nouvelle assez courte, dont j'ai savouré chaque mot. Trois ans après Frère d'âme, j'ai retrouvé cette musicalité particulière dans la plume imagée de l'auteur parfois fantasmée, mais qui me touche particulièrement.

La plume de David Diop a un côté hypnotique et j'étais donc curieuse de découvrir ce qu'il allait proposer dans ce conte initiatique destiné à un public plus jeune.

En abordant des sujets aussi forts que la guerre, la mort, la misère et l'injustice, l'auteur redonne au conte pour enfant, sa place centrale. En effet, en découvrant ce type de récit, on revient aux contes de notre enfance et à l'essentiel. Les héros, surmontent toutes les pires difficultés et malgré toute la noirceur que cela peut avoir, je pense que cela développe l'imagination des enfants. A force de leur lire des contes aseptisés, leurs rêves le deviennent aussi.
La manière dont l'auteur use de la langue française, nous fait redécouvrir toute sa poésie, au point parfois de perdre toute sensation et de se perdre dans l'espace-temps.

Diop est à la fois un conteur, mais aussi un poète qui joue avec les mots pour mieux nous les faire apprécier. On se laisse porter par la plume, et malgré des sujets graves, on ne retient que cet état de grâce dans lequel l'auteur souhaite nous entraîner. Cela ne retire rien à la gravité, bien au contraire, elle devient palpable, elle devient notre, pour mieux la vivre et s'en imprégner.

L'auteur confirme tout l'amour qu'il porte à l'être humain, mais surtout met en lumière les oubliés, les incompris, les pauvres, ceux qui se battent, mais aussi, ceux qui espèrent et continuent de rêver pour mieux se réveiller et sortir du pays de rêve.

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Le pays de Rêve est celui d'une petite fille dont "Rêve " est le prénom. Mais le pays de Rêve est un pays de cauchemar. Elle y survit avec sa grand-mère qui n'a trouvé d'autre solution pour la protéger des "soldats désoeuvrés " que de la laisser se recouvrir de crasse et de haillons. Elles ne se nourrissent que de déchets infâmes trouvés dans la montagne-décharge qui constitue leur univers.
La fillette grandit, mais l'amour qui l'unit à sa grand-mère se meurt.
Peut-on vraiment malmener le corps sans atteindre l'âme? Et lorsque le sentiment d'injustice émerge de la torpeur de la misère peut-il devenir autre chose que de la colère ou de la violence ? La beauté et l'amour peuvent-ils renaître de leurs cendres? Simplement de leurs cendres ou faut-il, ne serait-ce qu'un instant, que la lumière se pose dans l'obscurité de la vie?
Ce tout petit conte de David Diop commence sur une trame assez classique,avec une pauvre jeune fille dont la seule richesse est la beauté,et l'arrivée d'un prince charmant. Mais cette trame banale ne sert que de marchepied à une modernité bien différente de nos contes traditionnels par les questions qu'il soulève. Il interroge sur des sujets tristement d'actualité et un thème très poignant : y a-t-il une place pour la noblesse des sentiments quand le strict nécessaire fait défaut depuis si longtemps, que l'avenir est un mot inconnu?
C'est grâce à une masse critique privilégiée que je lis pour la première fois David Diop,et à Rageot-editeur qui m'a offert ce très joli petit livre. C'est une belle incitation à découvrir "frère d'âme " qui a obtenu le prix Goncour des lycéens en 2018 ainsi que l' international Booker prize en 2021.
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Le pays de Rêve est un conte, et je trouve intéressant que ce genre littéraire se trouve à nouveau à l'honneur. Nous suivons, au cours de neuf chapitres, Rêve et sa grand-mère qui l'a élevée depuis la mort de ses parents - mort "gratuite", causée par des soldats qui passaient par là. L'obsession de sa grand-mère est de la protéger, elle ne sait que trop bien quel sort attend les jeunes filles trop belles. Jusqu'au jour où.... Non, pas ce que vous pensez, pas une péripétie rocambolesque. Jusqu'au jour où, le temps passant, les sentiments évoluent. Que faire avec ces nouveaux sentiments qui ont fait irruption dans le coeur de Rêve et dans celui de sa grand-mère ? Que faire des aspirations de chacune ? 
Ecrire un conte, c'est aussi utiliser une langue riche et imagée, une langue capable de faire renaître un pays en guerre, un pays en souffrance, et des habitants qui, par conséquent, le sont tout autant. Ils manquent de tout, tout ce qui est nécessaire pour vivre : un vrai toit sur la tête, de la nourriture, et la sécurité. Même si ce récit est court, j'ai ressenti un profond sentiment de solitude, dans la volonté de la grand-mère de protéger coûte que coûte Rêve, même si cela est extrêmement dur. Ceci n'est pas un conte de fée, et le dénouement est terriblement contemporain. 
A découvrir. 
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Émue :-)

Un conte sur l'injustice du monde, une histoire intemporelle qui se déroule sous nos yeux aveugles, une approche de l'abîme des oubliés de la Terre, une vue de notre frénésie acheteuse éhontée, une porte entre-ouverte pour mieux comprendre l'espérance, l'amour, le rêve et l'espoir d'une partie de l'Humanité.

Un tout beau texte plein de poésie et de vérité à lire et à relire et surtout à faire lire car sans donner de leçons, l'auteur montre la voie inexorable du rêve émerveillé des nombreux migrants.

Un tout grand merci aux éditions Rageot pour cette fable moderne qui mérite d'être lue dans les écoles. Il faut ouvrir les yeux de nos adolescents face à cette « invasion » légitime qui n'est que la revendication du droit de tous les humains à avoir une vie décente.
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Aussitôt reçu, aussitôt lu... j'avais hâte de découvrir ce nouveau texte de David Diop dont j'apprécie énormément l'écriture. Il ne m'a pas déçue avec "Le pays de Rêve" un beau conte initiatique sur l'injustice du monde, comme indiqué sur la belle couverture dessinée par Kebba Sanneh.

Une belle jeune fille prénommée Rêve vit avec sa grand-mère depuis qu'elle est orpheline. Dans leur cabane-poubelle, elles survivent dans la ville-bidon de plastique fané et d'égouts à ciel ouvert. le pays n'est pas précisé puisqu'il s'agit d'un conte mais David Diop est sénégalais et l'on peut penser qu'il s'agit d'un pays africain.
Si la grand-mère cache la beauté de sa petite-fille pour mieux la protéger du mauvais oeil des soldats désoeuvrés, elle cache également deux anneaux d'or, les alliances des parents de Rêve.
Mais pour la jeune fille cela représente l'espoir de quitter sa prison de crasse et ses haillons, de partir et révéler sa beauté aux yeux du monde. La vieille dame s'y oppose et le climat entre les deux femmes se tend, la misère continuant à les tenailler.
Pourront-elles retrouver l'amour qui les lie sans craindre le mauvais oeil ?

C'est ce que raconte David Diop dans ce pays où les désoeuvrés, grands et petits sont nombreux. Rêve porte bien son prénom et on comprend sa soif d'espérer une vie meilleure.
Et puis, cet auteur a le don de m'émouvoir par sa sensibilité mais aussi par ce qui n'est pas dit dans ce texte court, que l'on devine aisément.

Je remercie les éditions Rageot et Babelio pour ce très beau conte offert dans le cadre d'une opération Masse Critique privilégiée.


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Rêve est une très jolie fille. Issue d'un milieu trop modeste, elle pourrait bien devenir l'objet de profondes convoitises. Sa grand-mère la protège comme la prunelle de ses yeux, quitte à lui faire croire qu'elle la méprise. Mais en grandissant, Rêve imagine un avenir meilleur et devient une proie facile...

Un très joli conte initiatique.
Une belle évasion au pays de nulle part.
Le style de David Diop est envoûtant ! J'ai adoré, presque tout court...

#Netgalley
#LepaysdeRêve
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Si la fraternité nous était contée

David Diop n'a pas besoin de noircir des pages et des pages pour nous conter un continent où la misère n'est pas moins pénible au soleil.

Une toute jeune fille, Rêve, vit avec sa grand-mère qui l'enlaidit et la cache, ne la laissant sortir que la nuit.

Orpheline, Rêve dont les parents ont été massacrés par des soldats désoeuvrés, a reçu pour seul héritage sa beauté et sa dignité.

Sa grand-mère veut la protéger d'un monde cruel, elles sont fusionnelles mais Rêve grandit.

Quel avenir pour cette jeune fille ?

Un pays au milieu d'un continent dont les pays riches font une décharge à ciel ouvert, est-ce comme cela que les hommes vivent ?

Une montagne de vêtements en putréfaction pour horizon.

« Pour se vêtir, c'était à la décharge-montagne, amoncellement vertigineux d'habits pulvérulents couvrant le sable de la plage et cachant la mer à l'ouest. La vie de Rêve et de sa grand-mère se passait à convoyer des détritus depuis des décharges à ciel ouvert jusqu'à leur cabane-poubelle hérissée de fils de fer rouillés. »

Cette métaphore des vêtements pulvérulents symbolise la décadence d'un monde où les liens entre les hommes sont eux-mêmes en déliquescence.

Alors comment ne pas rêver d'un ailleurs meilleur ?

En peu de pages tout est dit pour les jeunes et les vieux qui ne veulent pas se voiler la face.

David Diop ne nous parle pas statistiques, il fait le portrait d'une jeunesse broyée par un monde inhumain.

Il place au coeur de ce conte cruel et lumineux l'être, la fragilité d'une vie en construction, d'un pays qui n'a d'autre horizon que celui d'un océan à traverser.

Un texte aussi bouleversant que puissant et comme je crois éperdument au pouvoir de la littérature je ne doute pas que ce conte voyagera dans les esprits éclairés par le coeur.

Une écriture belle avec la sensibilité de celui qui sait voir et écouter.

Un proverbe africain dit : « Ce n'est pas l'oreille qui écoute mais le coeur. »

Je souhaite que ce conte atteigne sa cible.

Merci à Masse Critique Babelio et aux éditions Rageot pour ce privilège de lecture.

Cette magnifique couverture de Kebba Sanneh habille parfaitement ce conte.

©Chantal Lafon
Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Quelque part en Afrique une très belle jeune fille vit avec sa grand-mère dans des baraquements de bric et de broc. Feu ses parents lui ont donné le prénom de Rêve. Vêtues d'habits pulvérulents, elles glanent comme elles peuvent quelques aliments dans la décharge proche pour subsister. La grand-mère prend garde à enlaidir sa petite-fille pour qu'elle ne tombe pas dans les sales mains des soldats désoeuvrés au pays du dictateur le Grand désoeuvré. Deux anneaux d'or vont affaiblir l'entente entre les deux femmes. Jusqu'au jour…

Un conte très court mais intense. Intense en poésie, intense en métaphores, intense en émotion. Une allégorie tout en délicatesse sur l'exil : la tragédie des guerres, des viols, de la famine qui conduit au désir de tout quitter pour tenter une vie sous des meilleurs auspices. Mais que migrer a un prix.

Un conte hypnotique qui met en lumière les êtres humains qui luttent tout en espérant.

Un conte initiatique pour petits et grands sur la misère et l'injustice du monde qui porte au sommet la vaillance des êtres qui se battent pour survivre et tenter, un jour, de vivre.

En remerciant Babelio pour sa Masse Critique Spéciale



Lien : https://squirelito.blogspot...
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« Rêve était orpheline, ses parents avaient été prématurément fauchés en pleins travaux des champs par des soldats désoeuvrés «. Recueillie par sa grand-mère paternelle, Rêve, dès son enfance est protégée du mauvais oeil. Au fil du temps, accablée par autant de misère, sa grand-mère ne se lassait pas de gémir sur sa pauvreté tout en sombrant dans l'indifférence. « Les nuits sans lune, Rêve gravissait la décharge-montagne d'habits pulvérulents qui recouvrait la plage… d'où elle scrutait la mer sombre sous un ciel éteint, ses écumes englouties par un horizon invisible ». Les deux anneaux d'or de ses parents que lui avaient tout juste montré sa grand-mère pouvaient-ils lui faire espérer l'accès à des chemins lumineux ?

Une cinquantaine de pages pour exprimer la pauvreté d'un pays, jamais nommé par l'auteur d'origine sénégalaise, la violence entretenue par les puissantes inégalités, un pays où l'exil doit être l'un des plus beaux rêves de sa jeunesse.
Seulement une cinquantaine de pages pour raconter par la beauté des mots et de la poésie, un univers baigné dans la misère, traversé par l'illusion de la richesse pour atteindre la puissance du rêve.
Seulement une cinquantaine de pages dont j'aurais voulu extraire les plus belles phrases dans ce commentaire. Il vaut mieux lire ce conte touchant !
Un grand merci à Babelio dans le cadre de sa « masse critique privilégiée », à David Diop pour son salut fraternel et aux éditions Rageot.


Lien : https://mireille.brochotnean..
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Poétique, dur, réaliste et porteur d'espoir "Le pays de Rêve" est un roman très court, dense et intense, qui nous emmène dans un monde très sombre avec une héroïne solaire.
💥Vu le contexte, on comprend très vite que nous sommes dans un monde en guerre.
🌅La grand mère de Rêve l'a recueillie tout bébé, à la mort de ses parents, dans ce pays où l'on préfère assassiner plutôt que de faire croître les champs. Elles vivent désormais dans un bidonville. Mais Rêve grandit et sa grand mère est obligée de cacher la beauté de cette dernière sous des haillons. Pourtant Rêve a envie de découvrir le monde.
🌊Je n'en dirai pas trop car le roman est court mais l'intrigue va se complexifier et, tout ce que je vous ai écrit, est dit de façon beaucoup plus poétique par l'auteur, qui sait en quelques mots nous montrer toute l'intensité d'un moment, d'un lieu ou d'une relation .
🏚️J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le double sens du titre du livre. En le découvrant, je me suis dit que l'héroïne devait rêver d'ailleurs, et, en apprenant que c'est aussi son prénom, le tire prend un tout autre sens. Nous sommes dans le pays qu'habite Rêve mais je pense aussi que c'est une référence au rêve d'un autre pays.
💣La couverture est, dans ce sens, magnifique. Très mystérieuse. On comprend, en lisant le roman, qu'elle colle parfaitement à la situation, tout en nous en restituant toute l'ambiguïté.
✨Ce roman nous rappelle l'horreur de la guerre et la détresse des gens qui la subissent. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire d'espoir en lisant le dernier chapitre, même si je sais que Rêve aura encore beaucoup d'épreuves à affronter.
🌅Un roman réaliste, universel, un appel à la bienveillance et la compréhension.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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