C'est fou ce que les enfants ont de l'importance dans votre pays. Ils sont les maîtres de tout. Un enfant à lui seul possède des dizaines de jouets, que dis-je ? des centaines de jouets et de livres. L'étonnant, c'est que les enfants sont considérés comme de petits adultes. Les parents discutent, raisonnent avec leurs enfants. Les désirs des enfants, dans la mesure du possible, sont exaucés. Un seul enfant a plusieurs personnes pour s'occuper de lui : les parents, quand ils ont fini leur travail, la maîtresse d'école, et puis la baby-sitter.
Ce n'est pas une règle générale, je le sais, mais force est d'admettre qu'il y a plus d'humanité dans les pays où règnent la prospérité et la liberté que dans les pays où les gens sont opprimés.
Déjà, dans les pays d’Occident, on s’était donné les moyens de faire l’amour sans faire d’enfants. Maintenant on peut faire des enfants sans faire l’amour. Les plus optimistes estiment que l’amour n’aura rien à perdre d’être ainsi rendu à la liberté.
Comme dit si bien Monsieur Racine dans sa préface à Bajazet : « L’éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps. Car le peuple ne met guère de différence entre ce qui est à mille ans de lui et ce qui est à mille lieues.
On ne vit que sous le voile de la dissimulation, tout se tait, tout se cache.
En Iran, les gens ne sont point tels qu’ils sont, mais tels qu’ils sont contraints d’être.
Elle voulait la posséder totalement, et cette garce de langue se dérobait à elle, ne cessait de lui jouer des tours. Quelle belle garce, cette langue, la plus belle. Quelle belle grâce, cette langue. La plus belle.
Elle savait qu’elle ne serait jamais française par le sang ou par la terre ; elle voulait l’être par la langue. C’est dans la langue que tout s’enracine, se disait-elle. Si les Français ne parlaient pas français, ils ne seraient pas des Français.
Et elle découvrit que pour préserver la magie d’un rêve il faut se garder de le réaliser.
Au pays des mollahs, les regards des hommes s’accrochent à vous, vous pénètrent, malgré le manteau et le voile, comme des rayons X, jusqu’à l’os. Méticuleux, ils vous auscultent, vous dépouillent. D’un seul regard, les hommes savent la taille de votre poitrine, sa forme, sa profondeur, la forme de vos hanches, de votre bassin, et même celle de votre pubis. C’est ça le regard persan, le regard perçant.