AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 283 notes
5
20 avis
4
23 avis
3
11 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'Iran sous les mollahs. Comment sous le couvert de Dieu, on arrange, on condamne, on viole, on torture, on tue sauvagement… Comment, certainement depuis le néolithique, l'homme se sert du divin et de l'inexpliqué pour établir sa dictature, sous prétexte de détenir une vérité et l'imposer sournoisement ou brutalement à tous les autres, de gré ou de force, plus souvent de force.
Ce récit n'en est qu'un exemple de plus. Un témoignage abominable où tous les sentiments sont bafoués. En fait, tout ce qui ne correspond pas à un dogme fantaisiste qui ne sert que la suprématie d'une élite dirigeante assoiffée de pouvoir et de domination. L'innocence et l'amour sont des mots qui ne doivent pas faire partie de leur vocabulaire.
Je ne reprendrai pas le récit de ce témoignage, très bien expliqué dans les autres commentaires. Je rajoute juste, après la lecture de ce livre, mon désarroi naïf face à l'inhumanité que subissent des peuples entiers.
Merci à l'auteur et à tous ceux qui ont facilité la diffusion de ce récit accablant.
Encore un livre à lire de toute urgence pour comprendre en partie la marche du monde !
Encore un petit mot pour dire combien la photo de couverture de l'édition France-Loisir est évocatrice du récit. La magnifique beauté des yeux de cette femme ceinturés par ce voile légèrement transparent a quelque chose d'envoûtant qui doit paraître insoutenable à tous ces religieux abrutis par l'intransigeance de leur dogme religieux.
Commenter  J’apprécie          391
J'ai beaucoup apprécié ce tout petit livre de Chahdortt Djavann.
Déjà dans "Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !" il y avait quelque chose de flottant entre la réalité et la fiction, une interrogation qui se pose de savoir si le récit est réel. Peut-être est-ce fait exprès, une manière de faire comprendre que même si le récit est fictif, il représente une réalité pour de nombreuses femmes iraniennes. C'est en tout cas comme ça que je l'interprète.
Dans ce roman le questionnement vient d'une présentation sous forme de "j'ai trouvé ce manuscrit...", le tout poussé jusqu'à une note de la journaliste qui l'aurait trouvé et du traducteur. Mais le travail et l'oeuvre reviennent bien à Chahdortt Djavann.
C'est une histoire émouvante d'une enfant qui va être pendue dans l'Iran des Mollah. Elle raconte un peu son histoire, des petites bribes de vie, d'amour, de tendresse, de lumière et ce qui l'a amenée là. Une belle histoire. Une histoire triste.
On retrouve les thèmes que j'ai déjà retrouvé dans les livres de Chahdortt Djavann: le voile, les femmes, l'oppression des femmes, les mollah, l'obscurantisme religieux et la haine des femmes.
Commenter  J’apprécie          80
« J'ai quinze ans, je m'appelle Fatemeh mais je n'aime pas mon prénom. Je vais être pendue bientôt... »

Voici l'étrange incipit du journal intime que reçoit un jour C.J., une journaliste Iranienne. Dès lors, elle sait qu'elle devra publier cette étrange confession tombée des mains d'un garde de prison. Fatemeh, 15 ans, y rapporte l'histoire terrible de sa famille, ainsi que son parcours tragique. Elle vit avec ses deux parents, et sa tante paternelle. Celle-ci est devenue muette le jour où elle a vu son propre père tuer sa mère (la grand-mère de Fatemeh donc). Depuis, elle vit au crochet de son frère. La mère de Fatemeh a également un frère. Sa belle soeur muette va tomber amoureuse de lui. C'est alors que sous les yeux de Fatemeh va s'opérer une métamorphose de la muette. Celle-ci devient femme plus qu'elle ne l'a jamais été. Elle sort du mutisme de femme-enfant sans pourtant prononcer un mot. C'est dans ce silence constant que s'affirme sa féminité, une sensualité exacerbée éveillant un désir absolu. L'oncle ne résistera pas longtemps aux charmes de cette femme étrange... Alors le drame ne pourra être évité.
Tout l'intérêt de ce drame réside dans le fait qu'il se déroule dans un pays où l'amour libre est un crime. S'il n'est pas validé par le sceau du mariage, il est considéré comme crime au même titre que l'adultère et le meurtre.
La passion vécue par les deux amants n'en est que plus tragique. Ainsi revêtue de l'interdit, elle aurait pu passer inaperçue sans l'hystérie d'une femme jalouse de cette liberté qu'elle n'oserait s'offrir (la mère de Fatemeh). Dans ce pays où l'on considère que la pendaison est une mort plus douce et digne que la lapidation, Fatemeh assistera à la disparition de la première femme libre et passionnée, sa tante qu'elle aimait tant. Elle en voudra alors éternellement à sa mère, qu'elle considèrera comme responsable. Mais c'est sans compter sur l'exemple de la muette, qu'elle portera en elle comme un héritage, une destinée qui perpetuera la longue série de morts dont sa jeune vie est déjà jalonnée.

Fatemeh est irannienne et élevée dans la tradition du voile, de la discrétion et des lois de son pays. Il est terrible de constater qu'elle ne voit pas qu'il faudrait en vouloir aux traditions meurtrières plutôt qu'à sa mère, elle aussi conditionnée et apeurée. En cela ce livre est une pure merveille, car si court soit-il, il montre à quel point l'être humain peut être aveuglé par une haine mal dirigée, tant il est bien dressé à accepter les règles qu'on lui impose, même lorsqu'elles sont injustes. Et c'est encore malgré elle que l'adolescente suivra l'exemple de sa tante, pour demeurer libre. Son nom, qu'elle déteste pourtant, résonne alors de manière plus profonde : Fatemeh est le premier personnage marquant de l'histoire des mouvements féministes en Iran.

Chahdortt Djavann est également l'auteur de Bas les voiles.

Lien : http://lethee.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          60
« La muette » est un roman court mais puissant, que j'ai lu une heure de temps.
Une histoire tragique de Fatemeh, une jeune fille de quinze ans, qui attend le jour de sa pendaison, quelque part en Iran.
Le roman est écrit sous la forme de lettre écrite par cette jeune fille, qui raconte sa vie en attendant la mort.
Fatemeh y raconte aussi l'histoire de sa tante qu'elle admire, une femme belle et muette qui transgressera les lois rigoureuses des Mollahs, pour se donner à l'homme qu'elle aime, quitte à y laisser aussi sa vie.


Chahdortt Djavann nous livre un violent réquisitoire, à travers l'histoire bouleversante de cette jeune fille, sur le fanatisme religieux en Iran, sur le pouvoir des mollahs et surtout sur la condition des femmes dans ce pays en particulier.
Le récit est beau et percutant…
Commenter  J’apprécie          50
En introduction, la romancière est apostrophée par une journaliste iranienne qui l'informe de la réception prochaine d'une manuscrit et de sa traduction. C'est ce journal d'une jeune condamnée à mort de 15 ans qui constitue le coeur du roman de Chahdortt Djavann. Dans les dernières pages, la journaliste iranienne révèle comment elle est arrivée en possession de ce cahier, et le traducteur donne quelques précisions sur son travail. Une forme habile choisie par l'auteure, comme pour poser le témoignage de la jeune fille à l'intérieur d'un écrin. Comme si aussi, il était nécessaire à Chahdortt Djavann de mettre cette histoire à distance, de la faire porter par quelqu'un d'autre.
Car c'est un bouleversant roman qui met à nu et condamne le poids du regard des autres, la foi superstitieuse, l'intégrisme. C'est aussi l'histoire d'une amitié et solidarité tragique qui lie le destin de la muette, jeune femme qui a réussi - mais au prix de sa vie - à se préserver quelques espaces de liberté dans un environnement traditionaliste, à celui de sa nièce.
Commenter  J’apprécie          50
Le journal d'une condamnée de 15 ans à la pendaison sous le régime des mollahs en Iran. En 75 pages, on frémit avec cette jeune-fille que l'oppression de la muette traumatisée dans son enfance révolte. «Dans ce pays, l'amour est interdit» écrit-elle. La femme est une marchandise à échanger entre hommes qui les contraignent à une vie de servante cloîtrée. Un livre à l'écriture sobre malgré le tragique de cette oppression qu'il faut faire connaître, car il y a tellement de pays où la femme n'est rien devant l'homme, comme dans l'Afghanistan que les USA s'apprêtent à livrer à la charia des Talibans.
Commenter  J’apprécie          40
Voici un court roman, percutant !
Et voici un cadeau, trouvé dans une boîte à livres, offert donc par un(e) inconnu(e).
Que c'est bon de se laisser surprendre par le hasard !

"L'amour fusionnel d'une adolescente pour sa tante muette, l'amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l'Iran des mollahs. Chahdortt Djavann fait un récit court, incisif et dénué de tout artifice. Écrite dans un cahier, par une adolescente de 15 ans en prison, La Muette est une histoire qu'on n'oublie pas."

Je l'ai lu à la suite de "Inconnu à cette adresse", le parallèle est donc facile à faire.
Tous les deux sont des livres courts.
Tous les deux nous plongent dans un récit fictionnel, mais empreint d'une réalité noire.
Tous les deux traitent d'un sujet qui ne peut laisser indifférent.
D'un côté : la montée du nazisme, l'endoctrinement. de l'autre : la condition de la femme en Iran, les amours interdits, la peine de mort pour adultère, et j'en passe.
Tous les deux sont des textes forts, qui relatent une réalité (historique ou actuelle) qu'on se doit de ne pas oublier.

Ceci est un roman, mais l'autrice a voulu l'ancrer dans une réalité, certainement pour embarquer le lecteur avec elle. Et ça a marché avec moi.

Un jour, une journaliste française reçoit un manuscrit en persan avec sa traduction, dans sa boîte aux lettres. Il lui a été envoyé par une journaliste en Iran qui lui propose de le publier. Ce texte est la retranscription d'un cahier écrit par Fatemeh, une adolescente de quinze ans, condamnée à la pendaison.
Nous suivons donc le récit de la vie de Fatemeh, qui nous raconte son amour pour sa tante muette. L'amour de cette dernière pour un homme, qu'on ne lui permettra pas d'aimer. L'avenir de cette enfant presque femme fortement imbriqué avec celui de sa tante.

C'est révoltée que je ressors de cette lecture.
Je ne peux que vous la conseiller, car ceci n'est pas qu'un roman. Cela se passe encore dans la vraie vie.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai quinze ans, je m'appelle Fatemeh mais je n'aime pas mon prénom. Je vais être pendue bientôt..." L'amour fusionnel d'une adolescente pour sa tante muette, l'amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l'Iran des mollahs. Chahdortt Djavann fait un récit incisif et dénué de tout artifice. Une histoire qu'on n'oublie pas.

J'ai lu ce livre en quelques heures (143pages). J'ai beaucoup aimé le style de l'écriture malgré la tristesse de l'histoire.
Il ne m'a pas laissé indifférente.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman dénonce les atrocités commises au nom de la religion. Des personnes qui se croient à l'égal de Dieu. Ce livre m'a laissé sans voix tellement qu'il est poignant. Je viens de découvrir un nouvel auteur pour qui je tenterais une nouvelle expérience littéraire.
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire d'une jeune adolescente iranienne qui éprouve une grande tendresse envers sa tante muette à la suite d'un traumatisme. Celle-ci ne suit pas les conventions imposées par les mollahs et souhaiterait seulement épouser celui qu'elle souhaite. L'adolescente sera pendue et nous raconte donc son histoire au sein d'un journal qu'elle rédige en prison. Une histoire poignante et qui malheureusement rappelle la triste réalité encore actuelle vécue par tant de femmes en Iran.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (563) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
564 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}