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Critique de Darjeelingdo


« Je suis la femme qui a le plus compté dans l'art moderne » disait Gala Dali.

Née Elena Ivanovna Diakonova (1894-1982), la jeune femme russe qui se fait appeler Gala a bien eu un destin hors du commun et on peut dire qu'elle a fasciné trois des plus grands artistes de son siècle : Paul Eluard, Max Ernst et Salvador Dali.

Alors qu'à 18 ans elle soigne sa tuberculose dans un sanatorium suisse, elle fait la connaissance d'un autre malade, le jeune Eugène Grindel, poète en herbe qui tombe amoureux d'elle. Elle sera la muse et la première femme du futur Paul Eluard. À Paris, elle pousse son époux à fréquenter le groupe très en vue des Surréalistes dont elle n'apprécie cependant pas le chef de file André Breton ! Avec Eluard, elle fait la connaissance du peintre allemand Max Ernst dont elle devient la maîtresse et qui vivra sous leur toit pendant près de deux ans.
Enfin, en 1929, un jeune peintre catalan les invite à venir chez lui à Cadaques : c'est ainsi que Gala fait la connaissance de celui avec qui elle allait passer plus de 50 ans de sa vie : Salvador Dali.

Dans sa biographie romancée de Gala Dali, sous-titrée «  le roman d'un amour surréaliste », Carmen Domingo dresse un portrait assez ambigu de Gala. Une femme qui revendique haut et fort sa liberté ( «  je suis libre, je suis née libre, et libre je resterai. »), indépendante, passionnée, une femme de caractère certes mais un brin nymphomane et avec un amour immodéré de l'argent ... La façon dont elle pressure le pauvre Eluard, qu'elle a quitté , pour qu'il continue à l'aider financièrement , jouant sur les sentiments qu'il lui porte encore longtemps après leur divorce, est assez pathétique. de même , le total rejet de sa fille Cecile, qu'elle a eu avec Eluard, et qu'elle a toujours considérée comme un fardeau dont elle ne voulait pas et dont elle laisse la garde à son mari et ses beaux parents, allant même jusqu'à la déshériter: « Rien de ce qui m'appartient ne pourra être légué à ma fille Cecile. »

Se tirant régulièrement les cartes pour prendre ses décisions, elle avance, déterminée à faire de Paul Eluard puis de Dali des icônes du Surréalisme et Salvador Dali ne serait sûrement pas devenu cette icône si Gala ne l'avait entouré, materné, rassuré et conseillé. Muse et modèle, elle est aussi son agent, elle s'occupe des ventes de ses tableaux, gère les journalistes, l'entraîne à Paris ou à New-York où sa renommée se répand et les dollars s'accumulent. « Sans Gala, je ne serais rien, elle est mon oxygène, c'est elle qui découvre et m'apporte toutes les essences que je transforme en miel dans la ruche de mon esprit » dit Salvador.

Un livre intéressant sur une femme intrigante, pas vraiment sympathique telle qu'elle est dépeinte dans ce roman dans lequel on croise aussi Coco Chanel et sa « rivale », Schiaparelli, l'écrivaine Anaïs Nin, le cinéaste Luis Buñuel, le peintre Magritte... entre autres figures de la vie artistique du XX e siècle.




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