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sur 950 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La nuit dernière j'ai fait un rêve. Je me suis retrouvé confiné dans un pub irlandais. Seul. J'aime bien me retrouver seul. Les portes restent closes, verrouillées de l'extérieur. Une lucarne, grise et sale, laisse rentrer quelques ondes lunaires. Les jours passent, les lunes défilent, des jours, des mois, des années. Personne à l'intérieur, à part Madame Tabouret, Monsieur Comptoir, Madame Miroir et Mesdemoiselles Pompes à bières que j'ai prénommé Miss Guinness, Miss Beamish et Miss O'Hara… J'aime bien monter Madame Tabouret. J'aime moins causer avec Madame Miroir, elle me renvoie un reflet peu flatteur. Je caresse souvent du regard Miss Beamish, discute avec Miss O'Hara, trempe mes lèvres dans Miss Guinness. de temps en temps, un vieux monsieur, grand méchant Liam ou Nick - j'ai déjà oublié son nom, me ramène des oeufs au bacon. La plupart du temps, j'ouvre la porte de Monsieur frigo pour prendre une bière ou deux, et je me rassois sur Madame Tabouret. Je finis ma journée en regardant Madame Vieille Télé, y'a toujours des rediffusions de matchs de foot ou des épisodes de Dora. Chipeur, arrête de chiper. Dora me fait voyager, exploratrice de l'autre monde ; alors je me lève pour aller gerber dans les toilettes. Mon expédition de la journée, des fois en courant, des fois en rampant. Je retourne face à Madame Miroir, pauvre type. Confiné dans un pub irlandais. Aurai-je la force d'en sortir, de m'échapper de cet univers qui dure depuis des lunes et des années...

Et puis je me réveille, tout en sueur, j'ai fait pipi au lit, je ne suis qu'un gosse... Ouf, j'avais peur de cette version cauchemardesque. Je sors de mon placard et mes yeux s'émerveillent à nouveau devant l'ampleur des 10m2 de ma chambre. Je me sens rassuré, surtout qu'il y a maman pour me protéger, jouer avec moi et me prendre dans ses bras. C'est Dimanche, grand méchant Nick viendra m'apporter un cadeau, pendant que je ferais semblant de dormir dans mon tiroir, pendant que j'entendrais les ressorts du lit chanter une mélodie, le souffle de grand méchant Nick les soupirs de maman en choeurs...

Je n'ai plus sommeil, je ne veux plus retomber dans cette vision cauchemardesque de ma vie... Laissez-moi sortir...
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Difficile de décrire l'enfer qu'on peut vivre lorsque l'on est séquestré pendant de longues années. Et pourtant l'auteur arrive ,à travers le récit de Jake ,un enfant de 5 ans à nous faire ressentir l'angoisse ,la peur ,le courage d'une mère et de son fils séquestrés. Et tout cela à différents moments de leur vie :pendant qu'ils sont captifs ,pendant l'évasion ,pendant la réadaptation au dehors.
Un récit certes un peu dur mais le fait de le transcrire au travers des yeux d'un enfant de 5 ans ,change tout ,adoucit tout et c'est le lien entre la mère et son fils qui est mis en avant et ce lien là qui va finalement nous toucher et faire avancer l'histoire.
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Assez bien sur le fond, l'histoire (vraie) est tenante et insupportable en même temps, un livre dur.

Par contre je n'ai pas aimé la façon que l'auteur à choisi de faire parler le petit garçon Jack, j'ai trouvé cela trop pataud, si encore l'auteure c'était modéré sur la quantité de Mr mur, Madame baignoire etc... mais c'est toutes les 10 secondes et au bout d'un moment on se dit : c'est bon la stop, c'est de la broderie pour faire plus de pages.

La relation entre la mère et le fils est très fusionnelle, c'est assez "malsain" je trouve et en même temps elle n'a pas le choix, ce qui donne un paradoxe intéressant une fois dans le vrai monde.

Au final, j'ai aimé, je voulais savoir la fin, mais je pense que je ne me souviendrais pas du contenu en détails pendant des années, à lire tout de même pour connaitre le destin de cette mère et son fils et essayer de comprendre les horreurs que les humains peuvent faire (si c'est possible de comprendre).
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Un roman limite insoutenable sur la vie en huis clos d'une jeune femme et de son fils, qu'elle a eu en captivité. Enlevée par un violeur à 19 ans, elle vit dans la Chambre, avec Jack. Leur horizon, ce sont les murs, le tapis, le dressing, le lit, et la télé, qu'ils ne regardent que quelques heures par jour, pour ne pas "devenir bêtes". On sent tous les efforts de cette jeune mère pour être la meilleure des mères possible, même dans ces conditions démentes...
Un roman poignant, dur, fort, mais honnêtement à mon sens la deuxième partie traîne un peu trop en longueur. Au début, les formulations et la langue enfantine (tout est vu à travers le regard de Jack) m'ont un peu inquiétée, mais finalement on s'y fait plutôt bien.
Une lecture assez marquante, si ce n'est, donc ces longueurs qui m'ont fait baisser ma note vers la fin.
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Jack est un petit garçon que rien ne semble a priori différencier des autres enfants de son âge. Dans Room, il s'empare de la narration pour nous décrire son monde –à cette étape, on se demande encore de quel étrange univers il s'agit... On trouvera des descriptions étonnantes des éléments les plus anodins de son existence, et ce d'autant plus que Jack s'exprime à l'aide d'un vocabulaire constitué de néologismes et de mots-valises inventifs, produits de sa vision décalée du monde. La télévision, ses jouets et ses repas constituent ses sujets de prédilection. Parmi tout ça, il ne faudrait pas oublier de citer sa Maman adorée, élément phare de son univers, non pas figure d'autorité imposante mais partenaire de jeu agréable et presque soumise aux volontés de son fils. Un seul élément vient perturber cet univers joyeux : il s'agit du Grand Méchant Nick… Jack n'a jamais vraiment été confronté au personnage mais la nuit, lorsqu'il rentre, il l'entend parler à Ma. de Nick dépendent de nombreux paramètres de son existence : température de l'habitation, remplissage du frigo, humeur de Maman… Il ne fait pas bon contrarier le Grand Méchant Nick…


Lorsque Jack fête ses cinq ans, sa mère ne peut s'empêcher d'évoquer le Dehors, jusqu'alors uniquement connu par le biais de la télévision. Loin d'être charmé par les promesses de ce qui compose cette partie de l'univers, Jack s'en effraie et ne comprend pas pourquoi sa mère lui raconte ce qu'il prend pour des mensonges. Celle-ci met alors au point une ruse pour permettre à son fils de s'échapper et de découvrir le reste du monde. Elle espère aussi, et surtout, que Jack signalera l'existence de la Room afin qu'elle puisse être libérée à son tour.


A partir de ce moment-là, la relation entre Jack et sa mère a déjà changé. Après cinq ans d'abnégation durant lesquels Ma vécut dans la simulation joyeuse, tentant de conférer une certaine normalité à leur vie de prisonniers, sa volonté personnelle semble de nouveau s'affirmer. Il lui aura suffi d'évoquer le Dehors pour avoir de nouveau envie d'y retourner. La relation égalitaire qu'elle avait créée avec son fils se transforme en relation utilitaire : Jack sera l'élément qui lui permettra à son tour de s'enfuir.


Pourtant, une fois que mère et fils se retrouvent à l'extérieur, rien ne s'arrange. On assiste à l'apprentissage de Jack et on découvre en même temps que lui, en partageant son effroi, que le Dehors n'est pas forcément plus enviable qu'une geôle dorée. Jack se montre inadapté pour ce monde qu'il n'avait pas imaginé et il en vient souvent à regretter d'être sorti de sa simple et confortable petite Room. Ceci d'autant plus que sa mère, agacée par ce comportement qu'elle assimile à de l'ingratitude, devient irritable et s'agace pour un rien.


Le livre est donc séparé en deux parties bien distinctes qui détiennent chacune leur part d'ombre et de lumière. La description tire son originalité de la particularité de la vision de Jack, ce petit garçon fait prisonnier d'une chambre au cours des cinq premières années de sa vie. Emma Donoghue a évité de tomber dans l'écueil d'un livre manichéen qui aurait fait s'opposer trop strictement la Room et le Dehors. Elle a également relevé brillamment la difficulté à se mettre à la place d'un petit garçon, faisant preuve d'un don d'immersion surprenant qui ponctue le livre de trouvailles et de néologismes réjouissants.


Si tout semble si parfait, pourquoi le livre laisse-t-il alors un sentiment de déception à la fin de la lecture ? Dès le début de la deuxième partie, on sent la lassitude s'installer. Au contact du Dehors, Jack s'imprègne rapidement de la nouvelle réalité qu'il découvre. le mystère qui constituait la puissance de la première partie a disparu.


En découvrant que le Dehors ne ressemblait en rien à ce qu'il avait imaginé, Jack s'était souvent montré déçu. de même, il nous est difficile de ne pas regretter l'harmonie admirablement mise en place par la Maman dans l'univers confiné de leur prison. Constat difficile mais qu'on ne peut nier : la réalité du monde extérieur n'a plus d'attraits pour celui qui a connu la symbiose d'un amour absolu.
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J'ai failli rapidement abandonner ce roman à cause de sa narration enfantine qui m'agaçait au début. Si j'ai persévéré, c'est parce que je savais, d'après certains commentaires, que la suite serait plus intéressante. En effet, tout en m'habituant petit à petit à ce langage d'un enfant de 5 ans, je m'imprégnais de cette histoire bouleversante. Toute l'horreur vécue par cette jeune femme kidnappée et son garçon, né d'un viol, devenait de plus en plus saisissante, leur fuite captivante et leurs retrouvailles avec le monde extérieur émouvantes.

On ne peut pas rester indifférent à un tel drame, j'ai admiré cette jeune maman, sa force et sa détermination, son amour pour Jack, un petit garçon d'une intelligence et d'un courage épatants. Cette histoire m'a émue mais le fait de la raconter du point de vue de l'enfant, procédé auquel je n'ai pas adhéré, m'a plutôt irritée et empêchée d'apprécier pleinement cette lecture.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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"Room" aurait pu être le triste récit de la séquestration d'une jeune femme dans une pièce de quelques mètres carrés. Mais la jeune femme en question a accouché d'un bébé, l'a élevé du mieux qu'elle pouvait et s'est accroché à lui pour ne pas sombrer dans le désespoir. L'auteure a eu la très bonne idée de choisir cet enfant, Jack, comme narrateur. du coup, "Room" est plutôt le récit d'un petit garçon de 5 ans qui est persuadé que l'univers se résume à sa chambre.

J'ai vraiment apprécié l'angle de vue de Jack, j'ai trouvé ça très original. Par contre, comme beaucoup, j'ai eu beaucoup de mal à m'habituer à l'écriture. le fait qu'il appelle quasiment tous les objets "Madame" truc ou "Monsieur" machin est assez ennuyant à lire. Cependant, ça donnait un côté extrêmement réaliste au récit. Si Jack parlait tel un adulte, sans aucune faute de grammaire, cela sonnerait complètement faux. J'ai également trouvé que l'histoire était très lente à démarrer, j'en avais marre de lire la description de toutes les activités et tous les rituels de chaque journée (qui, évidemment, se ressemblent quand même toutes). Mais ça aussi, c'est très réaliste. On comprend ainsi à quel point cet enfermement doit être dur à vivre pour la mère de Jack, à quel point le temps est long pour elle.



Ce livre ne m'a pas bouleversée mais je l'ai trouvé très intéressant. Il fait partie de ces bouquins qui, qu'on les aime ou non, ne laissent pas indifférent.
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"Room" fait très peur au début, car ça parait difficile de se glisser dans la peau d'un petit garçon de 5 ans en utilisant ses propres mots pour raconter l'histoire ; après lecture des premières pages, l'abus d'expressions type "Monsieur Lit", "Monsieur Tapis", "Madame Lampe", j'en passe et des louchées, a failli me faire abandonner tout net ma lecture. Oppressante est la description détaillée d'une journée type de Jack et sa maman, enfermés depuis des années dans une chambre, de leurs rituels parfois troublés par la visite du Grand Méchant Nick, s'imaginant qu'il n'existe rien en dehors de ces quatre murs. Pourtant, c'est le jour où la libération arrive (à mi-livre), que les plus grandes peurs surgissent. Pas si simple, l'apprentissage de la liberté. Il est aussi énormément question d'amour, celui que se portent une mère et un fils qui n'ont pendant des années vécu que l'un pour l'autre et l'un à travers le regard de l'autre.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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A cinq ans, Jack vit reclus dans une pièce unique avec sa maman, tous deux soumis aux caprices du ravisseur, "le grand méchant Nick". L'homme vient parfois le soir, pour les réapprovisionner, et abuser de la jeune femme, tandis que l'enfant se cache dans un réduit.

Le lecteur découvre cette vie à travers le regard et le langage naïfs de Jack, ce que sa mère lui explique patiemment, subtilement, de ce drôle de monde si restreint et du "vrai", celui du "dehors" dont il n'aperçoit que des bribes via la télé.

Début de lecture extrêmement déconcertant, pour ne pas dire franchement déplaisant, avec la façon de s'exprimer du narrateur, qui n'est autre que le bambin (cf. extraits infra).

J'ai finalement arrêté de grincer des dents face aux "Monsieur/Madame", et dévoré les pages, entraînée par le suspense, et surtout charmée par le courage de cette formidable maman, éblouie par la finesse des échanges avec son fils... Je ne peux pas en dire plus sur la force de ce livre sans dévoiler l'intrigue, sinon qu'il y est magnifiquement question d'amour entre une mère et son enfant, de maternité (et son lot de fatigue) et d'éducation en général.
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Très tentée par ce roman dont le sujet promettait des questions et un développement psychologique intéressant - la captivité et le viol d'une jeune fille pendant des années qui donnera naissance à un enfant et racontée par le dit enfant, j'en suis ressortie mitigée, voire déçue.
Alors que c'est l'un des aspects qui font son originalité et qui justement m'intriguait, la narration par un enfant aussi jeune sur quasi 500 pages est vite devenu gonflant. Beaucoup de fautes de langage, des répétitions à outrance, les objets qui sont tous appelés monsieur ou madame machin (ce qui n'est pas le cas en anglais par exemple même si j'ai cru comprendre que c'était tout aussi redondant), j'ai bien failli abandonner vers un tiers du livre.
Et puis la situation change, je voulais quand même savoir ce qui allait arriver par curiosité plus que par attachement envers les personnages puisque l'agacement suscité par la première partie ne m'a pas permis de les aimer. Cette distance m'a parfois fait voir les ficelles sur lesquelles l'auteur essayait de tirer pour susciter l'émotion du lecteur plutôt que de me laisser porter par l'histoire.
L'idée de départ était bonne et originale, mais pour moi son traitement a complètement pêché. Beaucoup d'invraisemblances dans certaines situations (même dans une fiction pour être pris dans l'histoire il faut y croire un peu et pas se retrouver à faire "hein???" dans un moment supposé intense), dans certaines réactions des personnages, les articles de journaux sont ridicules, et je passerai sur les petits Jésus et autres visages de Dieu. Et puis je travaille avec des enfants de l'âge de Jack et aucun d'entre eux n'a un tel "parler bébé", même si c'est ici dû à l'enfermement ça n'a pas aidé à crédibiliser l'ensemble au contraire.



A côté de ça des questions très intéressantes sont soulevées et même bien développées et traitées, ce qui justement à maintenu mon intérêt malgré tout. Des points de vue alternés auraient je pense aidé à mieux comprendre le sujet et à moins s'ennuyer.
En bref je suis plutôt déçue car cette histoire aurait mérité à mes yeux d'être mieux exploitée et surtout mieux traitée, d'où ma note vraiment médiane.
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