Citations sur Fuir l'Eden (70)
《 Ne sois pas de ces hommes qui baissent les bras à la première difficulté, Adam.Si ça se trouve ,Eva ne pense qu'à toi aussi depuis ce matin.》
À la première difficulté ?Claire pense vraiment ce qu'elle dit? Elle connaît ma vie pourtant, je la lui ai racontée.Pas en détail mais suffisamment pour qu'elle sache que j'en ai chié et que j'en chie encore.J'aurais pu déclarer forfait il y a des années.Je me suis toujours démené pour avancer.Tout seul.Elle a déjà fait un tour de l'autre côté des voies ferrées ?On n'avance pas de là où je viens ,on se bat pour reculer le moins possible jusqu'au jour où on lache l'affaire.Elle comprend ça?Et même si je ne sais pas bien où je vais ,j'essaie quand même d'aller quelque part,pour ne pas faire de surplace et terminer en bouquet de fleurs sur un portail mal huilé. Baisser les bras?Les miens sont tendus depuis que j'ai neuf ans.(Page 167).
Je vis du côté moche des voies ferrées ; pas le quartier rupin avec ses petits restos ,ses boulangeries coquettes,ses boutiques bio et ses cafés qui servent des cappuccinos au lait de soja à des blondes en pantalon de yoga.Non.Tu passes sous le pont ferroviaire ,au -delà de la gare routière et son rempart de bus qui crache une ombre vermeille le long du goudron flingué et,un peu plus loin ,derrière le Bosquet et les capotes usagées, la barre d'immeuble au fond de l'impasse ,c'est chez moi.
Au bout du monde .C'est ça, juste en face de la vieille bicoque victorienne transformée en mosquée. J'habite au treizième étage avec ma soeur Laureen et l'autre .Eden Tower ;Tout le monde ici dit l'Eden.(Page 11).
Ma douleur et la sienne se sont fait écho et j'ai compris. J'ai compris que si la soumission est une condition de survie devant la brutalité, courber le dos ne suffit pas pour s'en sortir. Non. Encaisser les coups est une chose- cela permet d'abréger la violence faite au corps- mais la destruction la plus profonde, celle dont on ne se relève jamais, c'est celle infligée à l'âme. À moins de la dissocier de la destruction physique. P.124
" N'oublie pas de vivre au moins autant que tu lis, Adam. Les romans permettent de mieux vivre et la vie de mieux lire. C'est une question d'équilibre. Le jour où tu auras trouvé le tien, il te propulsera vers ton avenir. Sers-toi des livres pour vivre pleinement ta vie, mais ne vis pas uniquement à travers-eux."
Incipit :
Je vis du côté moche des voies ferrées : pas le quartier rupin avec ses petits restos, ses boulangeries coquettes, ses boutiques bio et ses cafés qui servent des cappuccinos au lait de soja à des blondes en pantalon de yoga. Non, tu passes sous le pont ferroviaire, au-delà de la gare routière et son rempart de bus qui crache une ombre vermeille le long du goudron flingué et, un peu plus loin, derrière le bosquet et les capotes usagées, la barre d’immeubles au fond de l’impasse, c’est chez moi. Au bout du monde. C’est ça, juste en face de la vieille bicoque victorienne transformée en mosquée. J’habite au treizième étage avec ma sœur Lauren et l’autre. Eden Tower, mais tout le monde ici dit l’Eden.
L'attente n'existe plus. L'espoir à peine. L'angoisse, elle, est partout. Aujourd'hui, c'est la maîtresse du jeu.
Elle a sûrement rencontré quelqu'un d'autre ,m'a sûrement oublié. Si ça se trouve ,elle me claquera la porte au nez,elle m'insultera et me criera de fourre le camp
Les paroles de Claire me reviennent en mémoire.
《 Tu n'as jamais baissé les bras, Adam ,》
Et si Eva pensait encore à moi?
Je suis tiraillé,à mi-chemin entre l'angoisse et l'espoir.( Page 237).
e vis du côté moche des voies ferrées : pas le quartier rupin avec ses petits restos, ses boulangeries coquettes, ses boutiques bio et ses cafés qui servent des cappuccinos au lait de soja à des blondes en pantalon de yoga.
C'est tellement génial les premières fois. On en aura de moins en moins en vieillissant.
Est ce qu'on s'habitue ? A la tragédie. Au manque. A la douleur.
- Pour certains, la tragédie est un frein. Pour d'autres c'est un moteur, m'avait elle répondu.
-Encore une de vos réponses énigmatiques !
- Pas du tout. Soit tu estimes que ta vie ne vaut plus le coup, soit au contraire tu décides qu'il est temps de la vivre pleinement.
- Facile à dire!