L'Idiot

Dostoïevski a défini le prince Michkyne comme une image du Christ qui serait de retour sur terre. Dans quel roman décrit-il le retour du Christ sur terre à l'époque de l'Inquisition, dans laquelle l'Eglise ne le reconnait pas parce qu'il dérange? Les Possédés? Je ne sais plus.

Quoiqu'il en soit, le prince est une nouvelle illustration de cette idée : si Jésus revenait parmi nous, nous ne lui reconnaitrions pas son carctère divin.
Ainsi en va-t-il du prince : on le voit comme un idiot, la femme qu'il aime d'un amour pur abuse de lui (mais les femmes chez Dostoievski sont souvent caricaturales), et au final il n'est simplement pas fait pour ce monde.
Intéressant, ce parti pris de définir son Christ moderne comme épileptique, maladie dont Dostoïevski lui-même souffrait. Cette maladie serait-elle la marque de son impossibilité à s'adapter à ce monde?

Le roman narre la vie du prince Mychkine, être fondamentalement bon mais extrêmement naïf, ce qui lui fait grand défaut puisque cette naïveté tourne à l'idiotie. Doté cependant d'analyses psychologiques très fines, celui-ci trouve néanmoins sa place dans la grande bourgeoisie russe, après avoir passé son enfance dans un sanatorium en Suisse afin de soigner son épilepsie. La plus grande tragédie du prince aura sûrement été celle de tomber amoureux de Nastassia Filippovna et d'avoir eu le bonheur, ou le malheur plus exactement, de l'épouser. En effet, cette dernière le fera énormément souffrir en s'enfuyant avec son rival Rogojine. Se résignant à son sort, le prince va trouver refuge auprès de la famille Epantchine avec laquelle il a crée des liens. Entre amours déchus, trahisons et vengeance, ce roman est aussi très porté sur l'analyse psychologique des personnages et celui du prince est de loin mon préféré car il s'agit d'un être pur et bon mais qui subit les méchancetés, la jalousie et les incompréhensions de ses compatriotes. Roman absolument fabuleux qui reste, selon moi, l'un des incontournables de la littérature russe.

Je n'ai pas compris tous les aspects de ce livre, je crois que l'on ne comprend une oeuvre comme celle-ci qu'avec de l'expérience et de la relecture.
Je pense cependant que chaque être humain comprend en lui un prince "idiot" ou plutôt un enfant, un côté plus obscur comme Rogojine, un coté hypocondriaque et angoissé comme Hypolite... Tous les personnages dépeints dans ce roman sont des parties de l'âme humaine.
Les femmes y sont dépeintes comme des chipies, des cruelles ou des cheftaines ce qui fait sourire et grincer des dents.