Quand je vois Dostoïevski qui fait entrer le prince chez Rogojine pour lui montrer Nastasia qu'il vient d'assassiner, ils vont y rester la nuit pour, pense ce dernier, se rapprocher l'un l'autre, ça ne me gêne pas plus que de voir Monet pénétrer dans la chambre de sa femme sur son lit de mort pour la peindre. On est tout de même un peu chez les fous !
Je lis mon sort chaque jour dans des yeux terribles toujours braqués sur moi, même quand ils ne sont pas devant moi. Ces yeux maintenant, se taisent (ils se taisent toujours), mais je connais leur secret. Sa maison est sombre et morne d'ennui; elle cache un mystère. Je suis convaincue qu'il a, dans un tiroir, un rasoir dont la lame est enveloppée de soie, comme celui de cet assassin de Moscou qui, lui aussi, vivait avec sa mère et méditait de trancher une gorge. Tout le temps que j'ai demeuré dans leur maison, j'ai eu constamment l'impression qu'il devait y avoir quelque part, sous le plancher, un cadavre caché peut-être par son père, recouvert de toile cirée; comme celui qu'on a trouvé à Moscou, et (...) je pourrais même vous montrer où doit être ce cadavre. Il se tait toujours, mais je sais bien que sa passion pour moi est telle qu'elle ne pouvait pas ne pas tourner à la haine.
Il s'en alla un jour dans la montagne, par un clair soleil, et erra longtemps, tourmenté par une pensée poignante mais qu'il n'arrivait pas à se formuler. Il découvrait devant lui un ciel éclatant, à ses pieds un lac, tout autour un horizon lumineux et si vaste qu'il semblait sans bornes. Il avait longuement contemplé ce spectacle, le cœur étreint par l'angoisse. Il se rappelait maintenant avoir tendu les bras vers cet océan de lumière et d'azur et avoir versé des larmes. Il était torturé à l'idée d'être étranger à tout cela. Quelle était donc ce banquet, cette fête sans fin vers laquelle il se sentait attiré depuis longtemps, depuis toujours, depuis son enfance, sans jamais pouvoir y prendre part ?
L'athéisme se borne à proclamer le néant, mais le catholicisme va plus loin : il prêche un Christ qu'il a défiguré, calomnié, vilipendé, un Christ contraire à la vérité.
Le Russe passe très facilement à l'athéisme, plus facilement que n'importe quel autre peuple du monde. Et nos compatriotes ne deviennent pas simplement athée, ils ont foi dans l'athéisme, comme si c'était une nouvelle religion ; ils ne s'aperçoivent pas que c'est dans le néant qu'il place sa foi. Tant nous avons soif de croire !
En ce temps-là on était en quelque sorte l’homme d’une seule idée ; nos contemporains sont plus nerveux, plus développés, plus sensitifs, capables de suivre deux ou trois idées à la fois... L’homme moderne est plus large. Cela l’empêche, je vous en réponds, d’être tout d’une pièce, comme on l’était dans les siècles passés..
Il avait l’art de faire valoir ses relations d’amitié avec un célèbre poète russe aujourd’hui défunt (il y a toute une catégorie d’écrivains qui aiment ainsi à faire étalage de leur intimité avec un auteur illustre lorsque celui-ci est mort)
Mon Dieu, c' est heureux qu' il soit idiot et....et...ami de la maison .
Mon Dieu, c' est heureux qu' il soit idiot et....et...ami de la maison .
Mon Dieu, c' est heureux qu' il soit idiot et....et...ami de la maison .